Comment devenir formatrice commerciale en esthétique
Tout d’abord, il faut savoir que les commerciales et les formatrices sont souvent amenées à être mobiles en France et à l’étranger. Est-ce compatible avec ce que vous souhaitez ? C’est un style de vie particulier et il faut bien en avoir conscience.
Esthéticienne : comment approcher une grande enseigne pour devenir formatrice commerciale ?
Voici la méthode que je vous conseille de suivre :
1. Trouvez les coordonnées du siège social français.
2. Demandez à être mise en contact avec la personne responsable du recrutement pour votre secteur.
3. Demandez-lui directement quelles sont les exigences de cette marque en terme de recrutement et quelle est la manière de postuler la plus efficace, ainsi que les noms des personnes à qui vous devez adresser vos candidatures.
4. Effectuez un suivi rigoureux en relançant régulièrement ces personnes toutes les semaines jusqu’à ce que vous ayez une réponse positive et négative.
5. Si elle est négative, demandez pourquoi et réglez ce problème avant de postuler ailleurs.
J’aimerais souligner un point très important : Qui écoutez vous ? Des «on dit» ? Ou la personne qui s’occupe des recrutements ? Ne vous laissez pas effrayer par les idées reçues qui insistent sur le fait que le BTS Esthétique est indispensable pour espérer être recrutée.
Toutes les marques ne l’exigent pas et certaines n’hésitent pas à mettre à l’essai des esthéticiennes titulaires d’un CAP Esthétique seulement, mais incroyablement efficaces, motivées et professionnelles ! Évidemment, le BTS Esthétique peut vous ouvrir les portes des grandes marques plus facilement mais ce n’est pas le Saint Graal non plus.
Votre vie professionnelle n’est pas condamnée si vous ne l’avez pas, vous devrez juste faire vos preuves d’une façon encore plus concrète si vous souhaitez être repérée.
Comment faire la différence dans votre candidature de formatrice commerciale en esthétique ?
Votre candidature a toutes les chances d’être repérée si elle est différente des autres par son originalité et sa qualité. La pertinence est de mise ! Dans votre lettre de motivation, mettez bien en évidence les correspondances entre votre parcours professionnel et ce que la marque attend de vous.
Vous devez lui faire sentir que c’est dans son intérêt de vous embaucher, que vous êtes une valeur ajoutée et non une personne à former et à accompagner.
Approchez une marque discrète pour débuter en tant que formatrice commerciale
Une stratégie efficace peut être de commencer par une ou plusieurs maisons (même ponctuelles) pour une marque légèrement moins connue que celle que vous visez, pour faire vos armes. Ainsi, votre candidature sera beaucoup plus remarquée avec une première expérience de commerciale ou de formatrice.
Formatrice commerciale en esthétique : pour commencer, choisissez une marque et définissez votre projet
Lorsque j’accompagne des personnes diplômées en esthétique qui souhaitent se tourner vers ce genre de carrière, je commence par leur demander : «Quelles sont vos marques de prédilection, celles qui vous attirent le plus ?». Souvent, je n’obtiens qu’une réponse confuse. Il est important de définir quelles sont les marques qui ont la philosophie la plus en adéquation avec vos propres valeurs et votre vision de la beauté (bio, actifs marins, high tech, etc.). Les employeurs repèrent tout de suite une personne passionnée et cohérente. En entretien d’embauche, les recruteurs vous poseront souvent cette question : «Pourquoi avez-vous choisi de postuler chez nous et pas ailleurs ? Pourquoi notre marque plutôt qu’une autre ?». Il est nécessaire de clarifier ce point avant d’aller plus loin.
L'importance des réseaux sociaux pour être formatrice commerciale en esthétique
Vous avez une chance incroyable. Vous vivez à une époque où la terre entière est connectée et où vous pouvez en quelques instants entrer en contact avec pratiquement tout le monde. À ce propos, connaissez-vous LinkedIn ? C’est un réseau social à visée professionnelle. Il vous permet de créer et d’entretenir des contacts qui par la suite ont toutes les chances de se concrétiser si vous êtes suffisamment motivée pour cela et que vous y consacrez un peu de temps. Je vous invite vivement à créer un profil dûment complété sur ce site et à commencer à mettre en place un réseau en adéquation avec votre projet professionnel.
Vous pouvez envoyer un message comme celui-ci pour prendre contact avec des personnes qui évoluent déjà dans le milieu où vous souhaiteriez percer : «Bonjour, Je viens de prendre connaissance de votre profil. Je me permets de vous contacter afin de vous faire part de mon admiration concernant votre parcours professionnel. Je serais ravie d’échanger avec vous sur ce sujet car j’aspire moi-même à travailler dans… (à développer sur plusieurs lignes). Je souhaiterais connaître votre avis sur la question. Voici mes coordonnées téléphoniques…, je vous serais sincèrement reconnaissante de m’accorder quelques minutes.» Cela peut sans doute vous paraître indiscret, voire bizarre d’interpeller de la sorte. Je vous rassure tout de suite : les personnes qui sont inscrites sur ce genre de réseau sont assez ouvertes et s’attendent à recevoir des demandes de contacts directs.
Il faut réellement prendre conscience que lorsqu’on veut construire une carrière, faire «bande à part» ne fonctionne pas.
Les personnes qui ont les réseaux les plus actifs s’en sortiront toujours mieux. Plus vous commencez tôt à nouer des contacts judicieux et pertinents, plus vous aurez d’opportunités qui se présenteront à vous dans les années qui viennent.
Formatrice commerciale en esthétique : entretenez tous vos contacts
Ne négligez pas non plus les contacts que vous vous êtes faits durant votre scolarité. J’ai eu la chance d’interviewer Nathalie Zemmirou qui est aujourd’hui une formatrice reconnue en technique de vente pour les esthéticiennes. Voici ce qu’elle m’a répondu lorsque je lui ai demandé comment elle avait trouvé son premier poste : «J’avais gardé contact avec une amie avec qui j’avais passé mon CAP Esthétique, elle était titulaire d’un poste et elle voulait changer d’endroit. Ses employeurs lui ont demandé si elle n’avait pas dans ses connaissances une personne qui pourrait la remplacer : elle leur a parlé de mon profil et leur a spécifié que j’étais attirée par la vente, ce qui était vrai ! J’ai été contactée et embauchée peu de temps après.» Encore un témoignage qui prouve que le bouche à oreille et la recommandation directe n’ont pas de prix !
Prenez des initiatives pour devenir formatrice commerciale
Cette attitude peut vraiment vous différencier aux yeux d’un employeur. Si vous apportez des idées novatrices, pour développer de nouveaux marchés, faire augmenter le chiffre d’affaires, vous aurez l’estime de la marque pour laquelle vous travaillez. Cela suppose d’avoir étudié à fond cette marque et d’avoir compris son positionnement et ses futurs objectifs. Intéressez-vous à cela lors de l’entretien d’embauche. Voici une liste de questions pertinentes que vous pouvez poser :
- Quels sont le positionnement et les objectifs de la marque pour l’année en cours, pour l’année prochaine ? Demandez les chiffres clefs.
- Combien y a-t-il de formatrices et commerciales ? Y a-t-il des moments où nous pourrons nous rencontrer pour échanger des idées, des concepts ?
- Qui sera mon supérieur direct ?
- Quels sont les axes sur lesquels la marque investit le plus ?
- Sur quoi base-t-elle son plan, sa stratégie de communication ?
- Qui sont les principaux concurrents ?
- Quelle est sa force principale ?
- Quel est le dernier projet sur lequel a travaillé la personne qui occupait le poste pour lequel je postule aujourd’hui ?
Parcours d'une esthéticienne qui est devenue formatrice commerciale
Pour terminer, je souhaiterais vous faire découvrir le parcours hétéroclite et très inspirant de Valérie Hacquard qui illustre parfaitement ce qui vient d’être dit. Valérie a débuté en esthétique dans le secteur de la parfumerie, puis elle a enchaîné avec l’enseignement, elle a poursuivi avec la responsabilité d’un institut de beauté. Par la suite, elle est devenue commerciale/formatrice à l’international pour une marque de cosmétiques. Aujourd’hui, elle représente en tant que commerciale, une marque présente en parapharmacie.
Elle a commencé par un BTS Esthétique à l’École Silvya Terrade. Après trois ans passés en parfumerie, elle a postulé pour devenir professeur d’esthétique dans cette même école. Valérie se propose aussi pour aider à jurifier les examens.
En tant qu’ancienne élève, elle n’a jamais caché à ses professeurs et à ses relations qu’elle souhaitait se lancer dans l’enseignement : elle a bien fait !
Une amie la rappelle et l’informe en avant-première qu’un poste va se libérer dans son ancienne école. Elle envoie sa candidature et décroche le poste dans la foulée. Elle enseignera la pratique esthétique à des classes de jeunes femmes ainsi que des classes d’adultes, qui, m’a-t-elle spécifié, lui ont permis de s’épanouir pleinement dans sa fonction car ces personnes faisaient preuve de plus d’implication et d’attention.
Responsable d’un institut
Après cette expérience, elle se lance en compagnie de deux coiffeuses visionnaires dans la création d’un institut de beauté attenant à leur salon de coiffure ouvert depuis une vingtaine d’années. Expérience réussie ! Le salon et l’institut de beauté deviennent rapidement complémentaires et les clientes adhèrent au concept. Valérie avait un statut de salarié. Elle m’explique que le bonne entente qui régnait avec les responsables a beaucoup joué sur la réussite du projet. Résultat : surface doublée, 8 coiffeuses et 4 esthéticiennes ! Valérie souligne que ce qui lui a permis de constituer une équipe fonctionnelle et soudée est due en partie au fait que la direction lui a laissé carte blanche pour le recrutement du personnel ainsi qu’une certaine liberté d’action dans ses décisions.
Formatrice internationale-commerciale : l’aventure continue !
Par le bouche à oreille, une amie, qui travaillait à l’accueil de l’École Silvya Terrade, lui apprend que la marque de cosmétiques Dominance cherche une formatrice-commerciale indépendante pour développer son réseau. Valérie décide de se lancer. Elle est chargée de développer les contrats à l’export pour la marque. Celle-ci l’envoie former des équipes à Dubaï, en Corée du Sud et dans d’autres pays asiatiques. Elle est étonnée par le peu de connaissance en biologie cutanée de certaines esthéticiennes qu’elle forme et prend conscience des atouts de l’enseignement esthétique en France sur ce point. Elle est rémunérée à la mission. Un seul bémol : Valérie ne parle pas Anglais. Peu importe, elle décide que ce n’est pas un problème et trouve une solution immédiatement.
Elle achète une méthode d’apprentissage à distance et 30 minutes par jour environ, pendant six mois, elle profite des trajets et des embouteillages pour apprendre cette langue incontournable si elle veut mener à bien les missions qui lui sont confiées. C’est une réussite ! Elle en profite pour regarder les épisodes de la série «Friends» pour parfaire son accent (et bien oui, tous les moyens sont bons quand on est motivée !). Elle développe également pour cette même marque des kits examens à destination des élèves des écoles d’esthétique, ce qui ouvre à cette enseigne encore un autre marché. Valérie est pro-active, elle propose des idées, passe à l’action et obtient des résultats !
Voici le projet que Valérie souhaiterait concrétiser : «J’ouvrirai une boutique à Tokyo ou à Hong Kong, j’exploiterai à fond la merveilleuse image qu’ont les Français à l’étranger. La qualité de la formation des esthéticiennes dans notre pays fait des envieuses en Asie. Elles ne s’en rendent pas compte, mais la France est considérée comme un pays luxueux et raffiné où la beauté, la détente et la haute couture tiennent le haut du pavé. Il y a réellement quelque chose à faire en terme d’investissement pour des jeunes femmes ambitieuses qui voudraient s’expatrier et toucher une clientèle asiatique constamment en demande de beauté et d’exotisme.»
Commerciale itinérante pour une marque en parapharmacie
Valérie a aujourd’hui deux enfants. Elle s’est rapprochée d’une marque cosmétique française tournée vers la parapharmacie. Elle s’occupe de la prospection et endosse son rôle de commerciale à fond pour donner tout son sens à cette nouvelle mission. «Dans toute ma carrière, le bouche en oreille m’a toujours permis de trouver des postes intéressants.» Et la suite ? Après une carrière comme celle-ci, on pourrait croire que Valérie a fait le tour de ses projets, de ses envies et de ses buts : pas du tout ! Elle me confie n’avoir pas encore atteint son but principal qui serait de devenir formatrice internationale permanente pour une marque de cosmétiques mondialement reconnue.