Esthéticienne : ce que vous devez savoir sur les bienfaits de l’eau

Depuis des millénaires, l’eau est utilisée en application interne ou externe pour améliorer la santé. C’est d’ailleurs l’une des techniques majeures de la naturopathie que l’on nomme l’hydrologie. L’eau représente 60 à 65 % du poids corporel d’un adulte. Nous sommes avant tout constitués de liquide ! Mais au-delà d’être un élément vital essentiel à l’organisme, l’eau nous cache de nombreux bénéfices et vertus. Alors levons le voile…

Les bienfaits de l’eau sur l'organisme

Boire de l’eau, quoi de plus naturel ! Nous n’avons pas toujours conscience de ce qui se passe dans notre organisme lorsque l’on boit. Grâce à l’eau, nous absorbons des minéraux et nous permettons à nos cellules de s’hydrater. La clé est donnée : l’HYDRATATION. Elle est essentielle pour que nos tissus et organes fonctionnent bien.

Bannir l’eau froide pendant les repas est une bonne habitude

Aujourd’hui, nous savons que les minéraux présents dans l’eau sont absorbés par nos tissus biologiques. Une eau richement minéralisée en magnésium et en calcium sera excellente pour la décontraction des cellules musculaires et nerveuses. Des études montrent que le stress est aussi diminué quand il y a d’avantage de magnésium dans nos aliments et dans notre eau. L’eau agit donc sur notre état mental.

Les avantages santé des cures de désintoxication hydriques

Toujours à la recherche d’équilibre, le corps est plus heureux lorsque ses capacités d’élimination sont plus importantes que la toxémie (les toxiques) venant de notre environnement et de nos déchets métaboliques. L’eau peut nous soutenir dans cette équation.

Dans une cure de désintoxication, l’objectif est d’accompagner notre force vitale (notre capacité d’auto-guérison) à expulser vers l’extérieur les toxiques et toxines logés dans notre organisme. Une eau peu minéralisée type Mont Roucous, Rosée de la Reine ou Montcalm aidera les émonctoires (organes utiles aux éliminations : peau, poumons, foie, intestin et reins) à mieux fonctionner. Ils en ont un besoin «vital».

Sans eau, pas d’élimination possible

Durant cette cure de nettoyage, l’eau la plus adaptée est celle qui peut transporter les déchets plutôt que d’apporter des minéraux. Moins une eau est chargée en minéraux, plus elle a la capacité de transporter nos «poubelles» (lors de la vie cellulaire par exemple) et les toxiques environnementaux (sucres en excès, mauvaises graisses, pollution, pesticides et herbicides).

De l’eau, oui, mais à quelle température ?

Les enzymes digestives fonctionnent à une température optimale aux environs de 40 degrés. Si l’eau que nous buvons à table est froide, cette eau refroidira tous les sucs digestifs, ce qui ralentira la digestion. Plus la digestion est facile, plus l’organisme en profitera et se vitalisera. À l’opposé, plus la digestion sera ralentie, plus la force vitale s’épuisera. Bannir l’eau froide pendant les repas est une bonne habitude !

Au contraire, une eau à température ambiante facilitera la digestion en respectant la température nécessaire aux petits ouvriers de la digestion que sont nos enzymes digestives.

Petit conseil : si vous avez tendance à avoir des remontées acides ou de l’aérophagie, évitez les eaux gazeuses

Les bienfaits de l’eau tiède

Robert Masson, naturopathe reconnu, précise dans son livre «Diététique de l’expérience» que boire de l’eau à température ambiante pendant les repas aide à la digestion des céréales (riz ou pâtes par exemple) et des «féculents racines» (pommes de terre, patates douces…). L’eau permet de «décompacter» les amidons et d’accompagner les sucs digestifs alcalins nécessaires à la digestion de ces aliments. Une fois que la digestion buccale (par la salive) et la digestion stomacale alcaline finie, un autre cycle prend le relais : apparaissent alors dans l’estomac des acides pour finir le travail. Dans une machine à laver, il y a plusieurs cycles et bien dans la digestion, c’est un peu pareil. L’eau n’aura pas la même capacité à soutenir la digestion si la température ou le moment ne sont pas les bons !

Lors d’un repas comprenant protéines et céréales, la digestion commence environ une heure après ce repas. Si vous buvez de l’eau à ce moment-là, elle peut ralentir la digestion acide des protéines en diluant les sucs digestifs de l’estomac. L’eau tiède pendant les repas est la bienvenue car elle facilite la digestion pour le bonheur de votre estomac. Mais l’eau tiède prise une ou deux heures après le repas peut augmenter des sensations de lourdeurs digestives.

Dans une cure de revitalisation, l’objectif est d’apporter des nutriments et des minéraux utiles à l’organisme. Les eaux richement minéralisées seront, dans cette cure, un réel atout.

Douches, bains... Quels sont les bienfaits de l'eau par voie externe ?

Les techniques par l’eau se placent dans les deux cures principales d’influence naturopathique : la cure de désintoxication et la cure de revitalisation.

Les pionniers de la naturopathie allaient jusqu’à dire que la vitalité ne peut exister sans une triple base :

- les réformes alimentaires,

- les techniques de l’eau,

- la discipline musculaire.

Pierre Valentin Marchesseau disait au sujet de l’eau : «Il n’y a pas que les malades qui aient besoin de bains, les bien-portants doivent en user tout autant pour vivre en bonne santé». N’en déplaise aux hommes du Moyen-Âge et des siècles suivants qui pensaient que se laver pouvaient nuire à la santé.

Les applications agissent sur l’organisme à la manière des massages et des exercices physiques. L’amélioration des échanges cellulaires au niveau des tissus biologiques est le bénéfice le plus important obtenu par l’hydrologie externe. L’eau, qu’elle soit froide ou chaude, remet en mouvement tous les liquides de l’organisme. Ces liquides (sang, lymphe et sérums), qui ont besoin de mouvement pour se nettoyer, passent plus souvent, grâce à l’eau, à travers les quatre émonctoires (foie, reins, poumons et peau). La mécanique est mieux «huilée» ou plutôt mieux «eau – liée».

Les douches froides

Il existe une règle d’or qui s’appuie sur la théorie des contraires d’Hippocrate : une application d’eau froide (bain ou douche avec eau à 20 degrés) doit être suivie d’une réaction chaude de l’organisme. Après cette application d’eau froide, une réaction chaude et spontanée de l’organisme est un indicateur du regain de vitalité. Si cette réaction chaude n’apparaît pas, nous nous refroidissons et nous perdons en vitalité.

Plus la température du bain est élevée, plus le bain sera court

Si l’eau froide sous forme de bain ou douche demande à notre organisme un effort considérable pour se réchauffer, il faudra alors revoir la copie, soit en se réchauffant plus intensément avant l’application d’eau froide, soit en augmentant la température de l’eau et de la faire baisser graduellement jour après jour pour atteindre 20 degrés. Si vous êtes plutôt frileuse, il est conseillé de faire des applications d’eau froide lors de saisons chaudes. Pendant les saisons froides, se réchauffer par des frictions et de l’activité physique aide à maintenir votre vitalité. Mais pour les plus courageuses, l’eau froide, tout le temps, hiver comme été, est une bonne habitude si elle ne refroidit pas l’organisme. L’important est de surveiller les effets et de contrebalancer par du chaud si l’organisme rencontre des difficultés dans ce «traitement».

L’effet de l’eau froide sur l’organisme

L’eau froide en affusion augmente la résistance du corps. Elle envoie les liquides du corps (sang, lymphe et sérum) vers l’intérieur de l’organisme : vers les reins en augmentant la diurèse (quantité des urines éliminées) et les poumons en augmentant la ventilation (la respiration).

Avez-vous déjà testé le bain d’eau froide ?

Nous avons tous vus des reportages en Suède, Finlande ou Islande où des adeptes de la vitalité par le froid se baignent dans des eaux glacées et en ressortent avec une nouvelle énergie. Cette technique du bain froid, qui demande le plus de vitalité, a une action stimulante de toutes nos glandes endocrines. Ne désespérez pas, il faut y aller par paliers progressifs afin de faire concurrence à ces experts du froid. Commencez par des douches froides localisées sur les extrémités (les pieds ou les mains) et augmentez votre résistance au froid en jouant sur la température de l’eau, le temps d’exposition, et l’application plus ou moins généralisée.

Alors, eau chaude ou eau froide ?

Au contraire de les opposer, faisons-en des alliées puisqu’elles agissent toutes les deux dans l’épuration de l’organisme. L’eau froide agit principalement sur les reins et les poumons quand elle est appliquée en externe. L’eau chaude, quant à elle, attire les déchets et les résidus du métabolisme vers l’extérieur de l’organisme, c’est-à-dire la peau, notre transpiration a du bon !

Les bains chauds

Les bains chauds, appelés aussi super caloriques ou hyperthermiques, servent finalement à créer un état de fièvre artificiel passager mais bénéfique. Le bain chaud sollicite à fond tous les systèmes capillaires des organes (des os, des muscles, des muqueuses des glandes et plus particulièrement du foie, des poumons et de la peau).

Le bain chaud en pratique

Ici, comme pour l’eau froide, quelques règles d’application s’imposent. La durée du bain, quelle que soit sa température, doit se faire entre 10 et 20 minutes maximum. Les premières gouttes de sueur qui apparaissent sur le front et le visage indiquent la fin du bain. On commence par entrer dans une eau à 37 degrés puis, progressivement, on fait augmenter la température jusqu’à 39/40 degrés. Plus la température du bain est forte, plus le bain sera court. Et pour apprécier votre degré de vitalité du moment, rappelez-vous cette règle : plus ces gouttelettes de sueur arrivent vite sur le front, plus elles indiquent un haut degré de vitalité d’autant plus si la température du bain est de 39/40 degrés.

Avec de l’expérience et de la pratique, on peut atteindre des températures avoisinant les 44/45 degrés : une chaleur qui pousse nos toxines vers des glandes éliminatrices de la peau en augmentant la transpiration, chaleur qui soulage le travail émonctoriel du foie dans son rôle de détox organique et chaleur qui crée finalement un état de fièvre artificielle bénéfique pour la santé.

La douche chaude

Si vous n’avez pas de baignoire, la douche chaude sans mouiller la tête suivie de frictions sur le corps sec pourra provoquer les mêmes réactions métaboliques. Dans les deux cas, après l’application que ce soit après une douche ou un bain, l’idéal est de se mettre sous la couette les jambes légèrement surélevées. Normalement, une seconde transpiration devrait arriver. Si aucune transpiration n’apparaît pendant la douche ou le bain, pas de panique, il suffira d’augmenter la durée du bain et la température. Avec l’entraînement, la peau finira par retrouver ses fonctions éliminatoires. Attention quand même aux personnes ayant des problèmes circulatoires ou cardiaques (l’avis du médecin qui vous connaît bien est vivement conseillé en cas de doute).

Alors quelle température choisir : du chaud ou du froid ?

Et bien tout dépend de votre «tempérament».

Les tempéraments dits dilatés sont des personnes avec un teint rosé, voire rouge, elles sont résistantes au froid et plutôt brévilignes (membres courts) . Elles ont souvent chaud, les pieds et mains sont chauds et ont tendance à prendre du poids avec le temps.

Les tempéraments dits rétractés sont des personnes avec un teint plutôt pâle, souvent longilignes et plutôt frileuses. Elles auront plutôt tendance à perdre du poids plus facilement.

Eau : une journée type de soins à effectuer pour bénéficier de ses bienfaits

Tous les matins, quand le corps est encore chaud au saut du lit, une douche froide pour les personnes à tendance dilatée. Et des ablutions d’eau fraîche sur tout le corps pour les personnes à tendance rétractée (avec un gant de toilette rafraîchi) avec les pieds dans l’eau chaude de la baignoire, pour le plaisir. Les rétractés semblent avoir plus de chance de se réveiller en douceur avec les pieds au chaud !

- Après le sport (qui, dans un monde idéal, devrait être quotidien pour tout le monde, la sédentarité de certains emplois et des modes de vie ont modifié la donne depuis longtemps) une fois que le corps est bien réchauffé, une douche froide pour les dilatés et une douche tiède pour les rétractés, pour commencer et plus si affinités !

- Et en fin de journée, surtout après des journées passées en station debout ou des journées de longue marche, des applications d’eau froide sur les jambes pour tout le monde sont les bienvenues.

Ce qu'il faut retenir sur les bienfaits de l'eau

L’eau est notre alliée autant en interne en venant soutenir la digestion mais aussi en externe en nous aidant à nettoyer nos poubelles métaboliques. En fonction de notre tempérament et de notre vitalité, l’eau pourra être revitalisante, stimulante des reins et des poumons, dynamisante pour nos glandes endocrines (eau froide). Mais elle peut aussi être détoxifiante par sa chaleur. L’eau est un véritable outil de prévention santé à découvrir ou plutôt à re-découvrir.