Fleur Phelipeau : «J’ai lancé D-LAB avec mon prêt étudiant»
Elle était encore étudiante lorsqu’elle a créé D-LAB. Fleur Phelipeau rêvait depuis l’enfance de créer un jour une usine. Un rêve qu’elle a concrétisé en 2010 en créant sa marque pionnière de nutri-cosmétique en France.
Tout part de l’histoire familiale de Fleur, profondément ancrée dans le bien-être et le soin. Un environnement qui l’a conduite à proposer sa propre vision du bien-être, au travers des compléments alimentaires. Mais attention, on ne parle pas de simples gélules d’huile d’onagre ou de poudre de magnésium marin. D-LAB, ce sont des nutri-cosmétiques naturels, fabriqués en France, des complexes ultra-efficaces, mais aussi une production responsable et éthique. Il convient également de souligner que D-LAB, c’est un engagement envers les professionnels de la beauté et du bien-être puisque les produits ne sont pas commercialisés en pharmacie.
Une enfance baignée dans le soin, à Vichy
Diplômée de l’université Paris Dauphine, de HEC et de Telecom Paris, et fille de parents entrepreneurs, Fleur ne pensait pas un jour créer sa propre marque de compléments alimentaires. «J’étais bonne élève, mais assez loin de l’univers du complément alimentaire» souligne-t-elle.
En revanche, les compléments alimentaires, c’est presque une histoire de famille pour cette Vichyssoise d’origine. «J’ai grandi à Vichy, dans le médi-spa des Célestins qui a appartenu à ma famille jusqu’après 2020. J’ai toujours grandi avec l’idée que la beauté et la santé sont connectées via la nutrition, et que la beauté c’est in & out, explique Fleur. L’Eau de Vichy est considérée comme le premier nutri-cosmétique depuis les années 70. C’est de l’eau que l’on boit, que l’on applique en soin dans les boues, algues et crèmes, c’est très holistique.»
Des traditions et une vision de la beauté qui ont profondément inspiré Fleur.
La découverte de l’univers des cosmétiques
Dès ses études, Fleur sait rapidement dans quel secteur elle souhaite évoluer professionnellement : la beauté. En 2008, elle débute par un stage chez L’Oréal, en développement de produits pour la marque Garnier. «Cela m’a permis de découvrir l’univers de la cosmétique et de comprendre ce marché. J’ai constaté malgré tout qu’il y avait un absent dans ce secteur : la nutri-cosmétique.» Pourtant, selon l’entrepreneuse, un complément alimentaire est bien plus efficace qu’une crème. «Pour avoir une belle peau, il faut agir avant tout sur ses intestins, son foie, sa microcirculation, avant de se concentrer sur l’épiderme via une crème. Une belle peau, c’est la démonstration d’un bon état de santé.»
Missionnée sur l’axe capillaire chez Garnier, Fleur propose rapidement une approche autour de la nutri-cosmétique pour le soin des cheveux. «Mais à l’époque, on m’avait dit que c’était touchy» se souvient-elle. De là naît l’idée de travailler sur la nutrition, en faisant le pont avec la beauté. «Je voulais commencer tout de suite pour faire partie de l’éveil du marché. Je ne pensais même pas créer ma marque mais plutôt recréer des filières, travailler de nouvelles molécules, travailler la création d’un produit pour le déployer.»
«J’ai lancé D-LAB avec mon prêt étudiant»
Finalement, portée par son ambition de révolutionner le secteur de la nutri-cosmétique, et guidée par son instinct et ses émotions, Fleur lance D-LAB en 2010. L’entrepreneuse commence dans sa chambre, code le site Internet et envoie elle-même les produits vendus via celui-ci, sa sœur et son mari étaient les égéries… «J’ai lancé D-LAB avec mon prêt étudiant d’un montant de 40 000 euros. Argent qui m’a servi à payer la production et me faire conseiller par des médecins du Centre nutritionnel de Vichy raconte Fleur. Pendant trois ans, je ne me suis pas payée.»
Fleur veut proposer de la qualité à ses clients. Alors, pour lancer les trente premières références - produites en petites quantités - de produits, elle effectue une étude clinique en double aveugle contre placebo. «Je ne pouvais pas arriver sur le marché avec un produit trop simple. C’est le marché qui nous a poussés vers une haute technicité.»
Pendant dix ans, la marque évolue doucement mais sûrement. «Nous avons toujours réinvesti les bénéfices de la société sur de la recherche et du développement. Cet investissement nous permet aujourd’hui d’offrir aux instituts et spas des produits adaptés à leurs besoins et à leur philosophie.»
La création de l’usine D-LAB
En 2020, l’usine D-LAB naît à Saint-Bonnet-de-Rochefort, près de Vichy.
Il était essentiel pour Fleur de construire son usine en pleine nature et écoresponsable. «Notre ambition est d’avoir, un jour, un impact positif sur l’environnement. Aujourd’hui, nous essayons d’atteindre la neutralité, indique Fleur. Pour ce faire, l’usine est équipée de panneaux solaires, d’un système de récupération d’eaux de pluie. Nous avons des poules pour éliminer les déchets organiques. Nous faisons le tri sur toutes les étapes de production.»
Implantée en milieu rural, cette usine emploie des personnes habitant proches. Ce qui a un impact positif en termes d’émissions de carbone.
D-LAB en quelques chiffresAujourd’hui, D-LAB, c’est :
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Une marque engagée
Sortir la nutri-cosmétique de la pharmacie
Quand Fleur lance D-LAB, des acteurs comme Oenobiol ou Inéov occupent déjà le marché des compléments beauté. Mais leur image reste très liée à l’univers pharmaceutique. Pour elle, la nutri-cosmétique doit trouver sa place ailleurs. «D-LAB, ce sont des compléments alimentaires premium. On a choisi ce positionnement pour n’être distribué que dans des lieux sélectifs et professionnels comme les instituts et les spas.»
Un choix assumé qui explique pourquoi la fondatrice a refusé la distribution en pharmacie, GMS ou magasins bio.
Un positionnement unique sur le marché
Aujourd’hui encore, forte de ses 65 collaborateurs, D-LAB revendique une identité à part.
«Nous n’avons pas beaucoup en commun avec les autres marques de compléments alimentaires, qui sont soit très pharmaceutiques, soit lifestyle avec des produits complémentaires comme des tools (gua sha, roll on…), des crèmes, etc. Nous sommes relativement seuls sur le marché des compléments beauté haut de gamme.»
L’entreprise mise sur l’expertise scientifique et le savoir-faire industriel. «Nous fabriquons nos produits nous-mêmes, en France, avec nos propres ingrédients. Nous avons également notre propre programme de Recherche & Développement. Un positionnement qui est peu travaillé.»
La marque propose une large palette de références catégorisées en programmes ciblés : cures minceur, anti-âge, beauté de la peau, vitalité ou encore bien-être féminin. Chaque formule associe plantes, vitamines, minéraux et actifs brevetés pour répondre à un besoin précis, avec des concentrations élevées et une synergie étudiée entre les ingrédients. Les cures peuvent être suivies seules ou combinées entre elles, afin de personnaliser l’accompagnement selon le profil et les objectifs de chaque cliente.
Des formules concentrées et innovantes
Les compléments D-LAB se distinguent par une concentration d’actifs supérieure à la moyenne du marché. «C’est donc plus efficace car plus concentré, mieux assimilable et plus biodisponible.» Chaque ingrédient est mesuré, stabilisé et suivi dans sa teneur en principes actifs, une approche encore rare.
La marque innove également dans le choix de ses excipients : «On s’interdit le dioxyde de silicium - un additif qui pourrait être délétère pour la santé, que l’on peut retrouver dans certains compléments - depuis le premier jour, tout comme les ingrédients suspectés de nanoparticules».
Le premium, version écoresponsable
Pour Fleur, le haut de gamme ne peut se concevoir sans une démarche durable. Dès la création, la marque a opté pour des emballages responsables : pots en verre et aluminium, étuis sans verni et imprimés avec des encres végétales.
Le cycle de vie des produits est pensé dans sa globalité, avec un suivi du bilan carbone et une production locale des ingrédients.
Des produits que la clientèle demande de plus en plus
Depuis quelques années, la clientèle prend de plus en plus conscience de la pertinence de la nutri-cosmétique. «Grâce notamment au succès du collagène qui a traversé l’Atlantique, les personnes ont eu envie de goûter au collagène et donc à la nutri-cosmétique» analyse Fleur. Mais il a fallu créer la demande pour que cela se démocratise. Une attente que les instituts ont su repérer.
L’intégration des produits en institut
Fleur a à cœur d’accompagner les esthéticiennes qui distribuent sa marque. «Or on sait qu’aucun institut n’apporte une gélule sur un plateau après un soin. C’est encore trop associé au médicament. C’est pour cette raison que nous innovons dans les galéniques et les goûts. Nous proposons des principes actifs à mélanger à des boissons. Nos compléments sont ainsi facilement associables à des gestes déjà produits en institut» explique l’entrepreneuse.
Ainsi, on peut retrouver des formats liquides type «shot» que l’on peut donner facilement après un soin. «Ces formats peuvent être consommés partout : en chambre lorsqu’il s’agit d’un hôtel, en cabine… C’est de la food.»
Le futur de la beauté
Pour Fleur, le futur de la beauté ne peut plus se penser sans y intégrer la santé et la prévention. «Nous parlons aujourd’hui de plus en plus de longévité, explique-t-elle, et cette notion doit trouver sa place dans la beauté et en institut.» Elle souligne également l’importance de considérer des dimensions souvent négligées comme le sommeil ou l’énergie, qui influencent directement l’état de la peau.
Selon elle, l’institut de beauté a un rôle clé à jouer dans cette approche élargie : celui d’observer le corps dans son ensemble, d’imaginer des protocoles fondés sur une compréhension globale, mais aussi d’offrir une véritable expérience sensorielle intégrant la nutrition et le bien-être intérieur.