3 étapes pour bien choisir sa technologie en institut de beauté

Quelle est la meilleure technologie du marché ?

Cette question, je l’entends depuis des années. Et si je devais encaisser un euro à chaque fois qu’on me la pose, j’aurais pu acheter toutes les machines du dernier Congrès organisé par Les Nouvelles Esthétiques.

On pourrait penser que je suis de parti-pris ou que je n’aime pas les technologies. Ces deux a priori sont erronés : je vends de la connaissance, pas des appareils, et je travaille aujourd’hui avec une quinzaine de marques différentes, avec lesquelles je suis en lien de manière éthique, professionnelle et constructive. Beaucoup reconnaissent la pertinence de mes formations, aussi bien pour aider les praticiennes à mieux vendre, que pour améliorer la qualité et la durabilité des résultats.

Mon rôle n’est pas d’opposer, mais d’élever le débat

N’oubliez pas un point important, un soin est un écosystème. Il ne s’agit pas de juxtaposer des techniques, mais de les faire dialoguer, de les combiner avec intelligence pour renforcer leurs effets respectifs. Et ce dialogue commence dès le diagnostic, bien avant que la cliente ne s’allonge sur la table.

Comment bien choisir votre fournisseur ?

Choisir une technologie, ce n’est pas seulement acheter une machine : c’est aussi nouer une relation humaine et professionnelle. La qualité d’un appareil compte, bien sûr, mais la qualité de votre relation avec le fournisseur est tout aussi essentielle.

Qu’est-ce qu’un bon fournisseur ?

Un bon fournisseur, c’est quelqu’un qui vous écoute, qui comprend vos besoins, votre positionnement, vos contraintes. C’est une personne ou une équipe capable de vous accompagner dans le temps, pas uniquement au moment de l’achat. Elle doit répondre à vos questions, vous offrir des formations régulières, et être présent en cas de panne ou de doute.

Votre fournisseur ne doit pas être un simple vendeur. Il doit être un partenaire. Quelqu’un avec qui vous pouvez évoluer, construire, réfléchir.

Posez-lui des questions :

Vous avez le droit d’attendre une certaine qualité de relation. Et c’est souvent cette qualité, plus encore que la technologie elle-même, qui fera la différence dans la durée.

Le mythe de la machine miracle : un raccourci qui freine

Soyons honnêtes : si une technologie unique suffisait à tout résoudre, elle aurait conquis le marché depuis longtemps. Tous les instituts utiliseraient la même machine. Ce n’est pas le cas.

Pourquoi ? Parce que le corps n’est pas standardisable. Parce qu’aucun tissu ne réagit de la même manière. Parce qu’aucune cliente ne vit dans le même corps, avec la même histoire, le même métabolisme, les mêmes émotions. Et parce qu’aucune esthéticienne est identique.

Et pourtant, le marché continue souvent à entretenir une illusion : celle qu’il existe un appareil qui fait tout. Une sorte de super-machine censée répondre à tous les objectifs esthétiques. Cette promesse, rassurante en apparence, empêche trop souvent les esthéticiennes à se poser les bonnes questions.

On ne vend pas une technologie. On propose une stratégie. Et cela change tout

Pour certaines professionnelles, c’est aussi une question de pression financière : on leur promet que cette machine «changera leur activité», «doublera leur chiffre», «fidélisera la clientèle». Mais sans méthode, sans réflexion, sans diagnostic, ces promesses se transforment en désillusions. Et parfois, en dettes. Si vous ne savez pas vendre, ce n’est pas le nom de la technique qui fera vendre à votre place.

La technologie est-elle adaptée à votre concept ?

J’ai accompagné des dizaines de professionnelles qui avaient investi à perte, non pas parce que l’appareil était mauvais, mais parce qu’il n’était ni adapté à leur concept, ni intégré dans une logique de soin ou bien qu’elles ne savaient pas mener leur diagnostic et n’avaient pas de méthodologie de vente.

Certaines se sont retrouvées avec des cabines encombrées, des protocoles sans cohérence, des clientes déçues, et un sentiment d’avoir été flouées. Non pas par malveillance, mais par manque de vision globale. C’est cela que je souhaite éviter.

Pourquoi la stratégie précède la technologie ?

Là où certaines esthéticiennes voient dans l’appareil la solution, je propose de voir dans l’appareil un outil, au service d’une démarche plus grande : celle de la prise en charge globale et sur-mesure.

C’est le sens de la Méthode Synergique que j’ai développée dans EMP. Une façon de penser le soin, pas un concept marketing. Elle repose sur trois piliers :

- Les techniques d’accompagnement, douces, biologiquement compatibles, qui stimulent les fonctions naturelles du corps. Elles respectent l’homéostasie, favorisent les circulations, soutiennent les fonctions naturelles de régénération. 

- Les techniques «d’agression», plus offensives, qui choquent l’organisme pour le faire réagir (cryo, ultrasons, radiofréquence forte…). Elles provoquent une réponse inflammatoire contrôlée, une lipolyse ou une réaction de réparation tissulaire accélérée.

Ainsi, vous sortez du discours produit et vous entrez dans une posture d’experte libre et alignée.

Et cette liberté, elle est essentielle. Car aucune marque, aucune formation, aucun catalogue, aucun argumentaire commercial ne peut remplacer la finesse de votre ressenti, l’acuité de votre analyse, et la cohérence de votre accompagnement.

L’anecdote qui en dit long sur le marché

En 2019, j’ai participé à mon premier salon professionnel. J’avais un tout petit stand, et j’avais simplement noté «Formation Expertise Minceur».

Plusieurs fournisseurs m’ont regardée avec scepticisme. L’un d’eux est venu directement sur le stand et m’a interrogée sur les technologies, les couplages, les effets sur les tissus. Je lui ai répondu point par point. Il a fini par me dire : «Vous connaissez votre sujet. Je vais réfléchir à la pertinence d’une collaboration».

Ce jour-là, j’ai compris une chose : le marché reconnaît l’expertise, mais il faut d’abord prouver qu’on est là pour élever le soin, pas pour le vendre.

Depuis ce jour, les choses ont bien évolué. Je travaille aujourd’hui avec une quinzaine de marques qui, pour certaines, me recommandent, ou m’intègrent dans leur parcours de formation. Parce qu’elles ont compris que former les praticiennes, ce n’est pas leur vendre une machine. C’est leur transmettre un savoir, une posture, une stratégie. Et chaque jour, je les remercie de leur confiance.

Les bénéfices d’un soin construit comme une stratégie

Adopter une logique de couplage n’est pas un luxe. C’est une nécessité pour :

C’est aussi une manière de renforcer votre confiance professionnelle. Car quand vous savez pourquoi vous proposez telle ou telle technologie, dans quel ordre, avec quelle fréquence, vous vous sentez plus légitime. Vous sortez du syndrome de l’imposteur.

Et surtout, vous offrez à votre cliente un accompagnement d’une grande justesse, où chaque soin est adapté, réfléchi, ajusté. C’est cette finesse qui construit la fidélité, la reconnaissance, et l’efficacité.

Et ce bénéfice n’est pas uniquement pour la cliente. Il est aussi pour vous. Car construire un accompagnement cohérent vous évite l’épuisement, les doutes, les insatisfactions, et vous permet d’éprouver de la fierté dans votre métier.

L’évolution du marché vers le soin global

Aujourd’hui, de nombreux fournisseurs intègrent cette logique de couplage. Ils comprennent que le soin efficace est un soin construit, combiné, adapté.

Bienvenue dans l’ère des technologies hybrides

Les appareils haut de gamme proposent désormais des technologies hybrides. C’est l’avenir du marché. Ces technologies sont conçues non plus comme des solutions isolées, mais comme des plateformes complètes, capables d’intervenir sur différents tissus, à différentes profondeurs, avec différents objectifs.

Et ce changement est révélateur : les marques elles-mêmes adaptent leur offre pour répondre à une nouvelle posture professionnelle des praticiennes.

Cela signifie que le marché bouge. Que la reconnaissance de l’intelligence de soin progresse. Et que demain, il ne s’agira plus de choisir entre quinze machines, mais de comprendre comment les articuler, les calibrer, et les rentabiliser dans un vrai protocole.

Cette évolution marque peut-être la fin d’une époque où l’on vendait des promesses prêtes à l’emploi, pour entrer dans une nouvelle ère : celle du soin pensé, du soin vivant, du soin libre.

Penser librement, agir stratégiquement

Penser un soin, ce n’est pas choisir une machine. C’est observer, analyser, comprendre, composer. Le couplage stratégique n’est pas une mode. C’est la réponse éthique et intelligente à la complexité du corps humain. Et demain, ce ne sera pas la technologie qui fera la différence, mais la qualité de la stratégie que vous saurez construire avec elle.

L’avenir appartient aux professionnelles qui savent penser au lieu de répéter. Et ça, aucune machine ne pourra jamais le remplacer !