Prothèses mammaires : que demandent les femmes en 2025 ?
Objet de désir, de fantasme, la poitrine des femmes ne fait plus l’objet de tabou pour elles qui en parlent sans langue de bois. Les opérations de chirurgie esthétique sont en vogue. Ceci, soit dans le but d’augmenter sa poitrine ou bien de la réduire. Certains diront que cela est dû aux normes dictées par la société qui pèsent sur les femmes : leur poitrine ne doit ni être trop grosse, ni trop petite, ni trop pendante…
D’autres diront que les femmes se libèrent des diktats et ont la poitrine qu’elles veulent. Quoi qu’il en soit, la demande se manifeste clairement et connaît une hausse. «Aujourd’hui, une femme qui a recours à une opération de chirurgie esthétique pour sa poitrine n’est plus gênée de le dire. Elle en parle à ses amies, montre les résultats…» observe le Dr Benjamin Sarfati, chirurgien esthétique et plasticien, spécialisé dans la chirurgie mammaire, et co-fondateur du Centre de Chirurgie de la Femme Paris.
Des résultats plus naturels
Les attentes des femmes, en matière de chirurgie esthétique et notamment d’augmentation mammaire, ne sont plus les mêmes. «Dans les années 90, nous étions sur des volumes plus importants, des choses qui ne faisaient pas très naturel. Aujourd’hui, les femmes souhaitent que cela fasse le plus naturel possible. Ceci, avec le moins de cicatrices possible et une prise de l’activité rapide» explique le chirurgien esthétique.
«Aujourd’hui, on observe une diminution du volume mammaire demandé avec des bonnets entre B et C»
Une fourchette d’âge large
Aujourd’hui, la demande en termes d’augmentation mammaire explose mais pour des choses plus naturelles. «Dans les années 90, la tendance était plutôt au volume mammaire important, avec un bonnet D en moyenne. Aujourd’hui, on observe une diminution du volume mammaire demandé avec des bonnets entre B et C. L’objectif est d’obtenir une poitrine harmonieuse avec sa silhouette» observe le Dr Sarfati. Ceci, peu importe l’âge.
Augmentation mammaire par procédé MIA
Des jeunes femmes comme des plus âgées souhaitent bénéficier de prothèses mammaires. «On a des patientes qui se font opérer à 18 ans, d’autres qui ont jusqu’à 70 ans» précise le Dr Sarfati. Des patientes bien plus jeunes passent également sur la table d’opération dans le cadre d’une réduction mammaire. Dès l’âge de 15 ans, comme nous l’indique notre interlocuteur.
Qu’en est-il des femmes ayant subi une mastectomie à la suite d’un cancer du sein ?
Il convient de noter que seuls 20 % des patientes ayant subi une ablation du sein ont recours à de la chirurgie réparatrice. Comme l’illustre le documentaire «Bénissez nos seins», écrit et réalisé par la journaliste Angèle Marrey, les femmes ayant subi un cancer du sein ne souhaitent pas nécessairement avoir recours à une chirurgie reconstructrice leur permettant de retrouver une poitrine. Mais pour d’autres, cela est dû à un manque d’information et de chirurgiens disponibles pour effectuer l’opération. «C’est pour cette raison que l’on propose de plus en plus des reconstructions mammaires immédiates, qui se font en même temps que l’ablation» précise le Dr Sarfati.
Augmentation mammaire : les techniques couramment employées
Trois grands types d’intervention sont proposées aux femmes qui désirent améliorer l’aspect de leur poitrine, soit en l’augmentant ou en la réduisant. «Il existe des chirurgies pour augmenter la poitrine, la diminuer, ou la remonter, précise le chirurgien esthétique. On peut parfois combiner certaines techniques entre elles.»
Les techniques d’augmentation mammaire ont bénéficié de nombreuses améliorations. Deux grandes familles d’intervention existent comme le détaille le spécialiste :
- L’augmentation par injections de graisse. La graisse est prélevée sur une zone du corps de la patiente, puis réinjectée dans le sein. Une technique intéressante car il n’y a pas d’utilisation de corps étranger. Néanmoins, cela ne permet d’augmenter que d’un demi, voire d’un bonnet la poitrine. En outre, la patiente doit disposer de réserves de graisse suffisantes.
- L’augmentation par la pose de prothèses. La prothèse mammaire est remplie d’un gel de silicone très souple, ainsi que d’une enveloppe en silicone, permettant d’obtenir un résultat très naturel, visuellement et au toucher.
Les nouveautés en termes de prothèses mammaires
Les générations de prothèses actuelles ont évolué. Elles sont bien plus souples, le revêtement est moins agressif, leur renouvellement est aussi moins fréquent. Avant, il fallait repasser sur la table d’opération tous les dix ans. Désormais, une fois tous les 15/20 ans suffit.
La façon de les poser est également révolutionnaire d’après le Dr Sarfati. «On parle d’augmentation mammaire mini-invasive.» Il s’agit d’une technique très prometteuse car nous n’en sommes qu’au début. Les incisions sont de plus en plus petites allant de 2 à 3 cm, situées sous le sein ou au niveau des aisselles. «Les prothèses sont également posées de façon de plus en plus courante devant le muscle pectoral pour éviter de l’abîmer. Les bords de la prothèse peuvent être camouflés grâce à une injection de graisse» ajoute le spécialiste.
«Les générations de prothèses actuelles ont évolué. Elles sont bien plus souples, le revêtement est moins agressif, leur renouvellement est aussi moins fréquent»
Une nouvelle technique pour les opérations d’augmentation mammaire a récemment vu le jour : le MIA. «On réalise une incision de 3 centimètres sous le bras pour ensuite écarter le tissu à l’aide d’un ballon d’extension. Ceci est réalisé sous anesthésie locale. Cela permet une reprise d’activité plus rapide qu’avec une chirurgie classique» détaille le Dr Sarfati.
Le futur des augmentations mammaires
Deux révolutions seraient en cours d’après le Dr Sarfati, en termes d’augmentation mammaire :
- la première, comme nous le révèle le spécialiste, consiste en la culture de la graisse. «Chez les patientes qui n’auraient pas assez de graisse, cela permettrait de leur prélever une partie de leur graisse pour la mettre en culture. Ceci, dans l’objectif de pouvoir injecter par la suite la quantité souhaitée. Ce sujet étant encore expérimental, nous n’avons pas donné précise sur le timing»,
- le spécialiste aborde également le sujet des bioprothèses. «Aujourd’hui, les prothèses sont en gel de silicone. Celles en sérum physiologique ne sont presque plus commercialisées. Les bioprothèses sont faites d’une enveloppe en polymères résorbable, remplie de graisse. La prothèse est donc faite de graisse de la patiente. L’enveloppe se résorbera naturellement. On en est encore au stade expérimental, mais on commence à obtenir de bons résultats» conclut le spécialiste.