Les bienfaits des prothèses mammaires

L'histoire des implants mammaires

L'histoire des implants mammaires débute en 1962 avec le laboratoire Dow Corning, suivi dès1965 par le Dr Arion, un Français, qui devient le deuxième fabricant d’implant mammaire.

Depuis plus de 60 ans, l’histoire des implants mammaires a été marquée par de nombreux rebondissements au fur à mesure de leurs évolutions technologiques. Le premier moratoire sur l’autorisation de pose des implants est survenu aux USA en 1992. La FDA (l’ANSM américaine) interdit en effet les implants remplis de gel de silicone pour faire la lumière sur une hypothèse de lien entre des problèmes auto-immunes et le silicone contenu dans les implants. La France impose alors un moratoire identique en mai 1995 et ne laisse sur le marché que les implants remplis de sérum physiologique. Pour autant, les implants remplis de gel de silicone restent autorisés sous condition d’une dérogation accordée par le ministère pour certains cas, en particulier les cas de reconstruction mammaire.

Après 6 ans d’interdiction et la confirmation de l’innocuité du silicone et de l’absence de lien entre le silicone et des maladies auto-immunes, les implants de cinquième génération reviennent en France pour le plus grand bénéfice des patientes en janvier 2001. Ce retour s’est accompagné de nouveautés techniques, en particulier au niveau de la forme des implants avec le développement des implants anatomiques.

Cet apport a été une réelle avancée sur la qualité du résultat naturel jamais atteinte auparavant en particulier dans les reconstructions mammaires. Les patientes reconstruites ont ainsi pu bénéficier de meilleurs résultats tout en évitant la morbidité et la lourdeur des techniques autologues.

La reconstruction mammaire est l’un des piliers essentiels de la reconstruction physique et morale des patientes qui ont traversé un parcours médical long et douloureux. La reconstruction est, pour ces patientes, l’occasion de retrouver leur féminité et de pouvoir tourner la page et voir l’avenir autrement.

Cependant, chaque patiente, du fait de sa personnalité et son vécu unique, doit être actrice du choix de la technique pour sa reconstruction après avoir pris en compte les avantages et les inconvénients de chaque technique. Toutes les patientes ne sont pas disposées à effectuer leur reconstruction au prix de cicatrices supplémentaires imposées pour effectuer des lambeaux. Toutes les patientes n’ont pas suffisamment de graisse pour envisager une reconstruction par transferts graisseux. Pour ces patientes, les implants mammaires de cinquième génération furent une très bonne réponse.

La fin de l'utilisation des implants mammaires

Malheureusement deux nouveaux événements sont venus perturber la sérénité dans l’utilisation des implants mammaires :

- En 2010, la découverte du scandale industriel du laboratoire PIP (PIP utilisant dans ses implants du gel industriel et non médical) entache, à raison, de nouveau la réputation du silicone. Des milliers de patientes ont été victimes de ce scandale industriel.

- En 2011, puis en 2012, la découverte du lymphome à cellules géantes associé aux implants mammaires fait grandir un peu plus la méfiance à l’égard des implants mammaires remplis de silicone. Cette nouvelle maladie a été inscrite en 2016 par l’OMS. Il ne s’agit pas d’une maladie du sein mais d’une maladie de la capsule fabriquée par l’organisme autour d’un implant. L’étude des cas a clairement permis d’identifier un lien entre le revêtement macro-texturé des implants d’une marque de prothèses et cette maladie.

Cette maladie est extrêmement rare (environ 1,8 cas pour 10 000) et guérissable à 100 % lorsqu’elle est prise au stade intracapsulaire (contre 1/8 pour le cancer du sein). Malheureusement, certaines associations de patientes victimes des implants mammaires PIP ont effectué un lobbying important auprès de notre ministère de la Santé et de l’ANSM pour faire interdire à nouveau les implants mammaires en silicone.

En avril 2019, au lieu de cibler le seul type d’implants surreprésenté dans les cas de lymphome, l’ANSM a pris la décision de bannir de manière arbitraire et unique dans le monde, 95 références d’implants.

Les conséquences furent catastrophiques pour les patientes françaises. La suppression par cette police sanitaire de la majorité des implants anatomiques posés en reconstruction mammaire s’est accompagnée d’une dégradation des résultats dans 54 % et d’une perte de chance pour les patientes de 75 %, obligeant les chirurgiens à utiliser des implants ronds et en multipliant les gestes techniques ou les obligeant à faire un lambeau. Pourtant les implants ronds ne sont pas adaptés aux reconstructions mammaires pour 80 % des chirurgiens et les reconstructions autologues ne peuvent pas être toujours faites pour 92 % d’entre eux.

Cela met en lumière la difficulté de n’avoir que des solutions autologues que ce soient des lambeaux ou des transferts de graisse, quoiqu’en disent les associations de patientes victimes d’implant mammaire.

Un taux de satisfaction très élevé

La littérature est riche en études montrant l’impact positif physique et psychologique des implants mammaires en reconstruction et en augmentation mammaire. Des études de suivi de patientes sur plus de 10 ans ont démontré une satisfaction des patientes, une amélioration de la qualité de vie de 87 à 98 %. Très peu de chirurgies peuvent se targuer d’avoir un taux de satisfaction aussi élevé.

Les implants mammaires permettent de répondre à un vrai déséquilibre de l’image corporelle quel qu’en soit l’origine. Cela peut être dû à un défaut de croissance, une malformation, une destruction post-grossesse, des variations pondérales et bien sûr après cancer.

Les patientes porteuses d’implants sont largement satis-faites de ces derniers et cela se traduit par une volonté de remettre un implant lorsqu’il est nécessaire de les changer dans l’immense majorité des cas.

Ces derniers temps, les réseaux sociaux repris par les associations de patientes victimes d’implants mammaires, se font l’écho d’une nouvelle entité non spécifique aux implants, à savoir le syndrome ASIA. Cette entité qui réunit un patchwork de symptômes rappelle les interro-gations de la fin des années 80 sur un lien de cause à effet entre la présence d’implants mammaires et l’existence de symptômes multiples et variés. Malheureu-sement, un lobbying de minorité pousse ardemment pour une suppression pure et nette des implants mammaires en avançant l’argument que nous pouvons obtenir les mêmes résultats avec les transferts de graisse par exemple.

La réalité est toute autre. Ces techniques sont très utiles et employées en France depuis plus de 20 ans mais malheureusement elles ne peuvent pas donner le même rendu même en multipliant les interventions avec les risques associés pour les patientes candidates à des implants.

Conclusion

Depuis plus de 60 ans, des dizaines de millions de patientes ont eu des implants mammaires en silicone dans le monde sans que l’on puisse identifier une relation de cause à effet claire entre les implants et la survenue d’une maladie.

Interdire les implants serait une hérésie scientifique et surtout priverait les patientes françaises d’une solution simple et fiable à de nombreuses problématiques qu’elles soient esthétiques ou réparatrices.