Le parcours de Louis Duflos, l’esthéticien des réseaux sociaux
Dès son plus jeune âge, Louis Duflos, que vous connaissez peut-être sous le pseudo @skincarebylouisoff, est plongé dans l’univers de la beauté grâce à sa mère, coiffeuse de profession. Convaincu un temps qu’il suivrait ses pas dans la coiffure, il se découvre finalement une passion pour le maquillage. «J’ai rencontré un esthéticien qui m’a conseillé de suivre des études dans l’esthétique afin de consolider mes connaissances sur la cosmétique» explique Louis. C’est dans cette optique que le futur esthéticien rejoint l’École Elisa Lemonnier à Paris, avec pour objectif de préparer un BTS Métiers de l’Esthétique, de la Cosmétique et de la Parfumerie (MECP). «Lors de mes études, je me suis rendu compte que je n’aimais pas seulement le maquillage mais les cosmétiques de manière générale. Le métier d’esthéticien a été une révélation !» se rappelle notre interlocuteur.
Pendant ses études, lors de sa première année, Louis réalise un stage au sein du spa du Royal Mansour à Marrakech. Un stage qui lui permet de découvrir l’univers des soins en cabine. Lors de sa seconde année, il intègre la première boutique parfum/beauté Chanel à Paris. En 2018, il obtient son diplôme d’esthétique.
Les études pour devenir formateur
À ce moment, l’objectif professionnel de Louis change. Il souhaite devenir formateur. Il entame des études au sein de l’École EMA Sup Paris, afin d’apprendre les rouages du métier. Dans le cadre de cette formation dispensée en alternance, Louis travaille pour la marque Algologie. «Je travaillais dans différentes pharmacies parisiennes. Moi qui étais très attiré par le secteur du luxe, je me suis pris de passion pour la parapharmacie» se souvient Louis.
Les études à L’ISIPCA
Bien que l’esthéticien ait obtenu son diplôme de formateur, on lui conseille de poursuivre ses études afin d’obtenir un poste dans la formation. Il intègre la célèbre école de parfumerie versaillaise ISIPCA. «J’ai entrepris des études de responsable de développement commercial, en alternance, en tant qu’assistant manager chez Cosmétique Active (aujourd’hui SkinCeuticals). Il s’agissait à l’époque de la première boutique de parapharmacie de L’Oréal : le Derma Center. Nous distribuions des marques telles que La Roche Posay, Vichy…» explique Louis.
L’école de commerce
Sur les conseils de collègues, Louis poursuit ses études en école de commerce. «Je voulais y arriver, mon objectif était de devenir formateur mais pas seulement. Je voulais pouvoir créer les modules de formation» précise l’esthéticien. Pendant ses études en école de commerce à l’ISC, Louis travaille en alternance chez Sephora. Pendant la première année, il intègre le service formations Europe. Il est en charge des modules de formation sur le soin de la peau. Pendant la deuxième année, il intègre le service formations France. Il est à ce moment en charge des formations de marques adressées aux conseillers de vente Sephora. Il sort enrichi de son apprentissage et diplômé en 2021.
En parallèle de ses études et son apprentissage, Louis se lance sur les réseaux sociaux. Il est également démarché par le Laboratoire SVR qui lui propose un poste au service formations. Il lui a fallu faire un choix : la formation ou les réseaux sociaux. Car faire les deux en même temps aurait été trop prenant. Louis n’aurait pas eu assez de temps à consacrer à l’une des deux activités. «J’ai fait le choix des réseaux sociaux, et ça a marché. J’ai eu beaucoup de chance !» souligne-t-il.
Les réseaux sociaux pour transmettre
L’objectif de Louis a toujours été de transmettre. Il prenait un réel plaisir à former les conseillères de vente, à leur apprendre comment présenter les produits, comment construire un discours autour du storytelling…
C’était sa passion, et ça l’est toujours. Aujourd’hui, il poursuit cette mission de transmission, mais à travers les réseaux sociaux. Lorsqu’il a débuté, il constatait que les soins de la peau étaient encore peu maîtrisés par les conseillères. Le constat est similaire en ligne : la majorité de son audience est novice. Les abonnés de Louis sont en moyenne âgés entre 18 et 35 ans sur Tik Tok, entre 25 et 45 ans sur Instagram et de 45 ans et plus sur YouTube. C’est pourquoi il reprend chaque jour les bases de la skincare, pour accompagner pas à pas celles et ceux qui le suivent. Aujourd’hui, Louis comptabilise 1,1M de followers sur Tik Tok et 248K sur Instagram.
“J’ai fait le choix des réseaux sociaux, et ça a marché !”
Le fait d’évoluer dans un univers majoritairement féminin n’a jamais été un frein pour Louis, qui a toujours eu conscience de sa légitimité et de son expertise. «Je me suis toujours senti plus en confiance avec les femmes, que ce soit dans ma vie personnelle ou même au travail, ce qui fait que ça ne m’a jamais posé de problème d’évoluer dans un univers exclusivement féminin. Les clientes m’ont toujours beaucoup apprécié parce que je suis naturellement quelqu’un d’empathique. D’ailleurs, aujourd’hui, je suis majoritairement suivi par des femmes (80 %) et j’ai la chance d’avoir une communauté bienveillante avec moi» confie-t-il.
Le quotidien de créateur de contenu
Des journées chargées
Les journées de Louis sont très intenses :
- L’esthéticien se lève à 7h30 tous les matins pour commencer à 9h. Il prend le temps au début de sa journée de vérifier tous ses mails afin de garder un œil sur ce qu’il se passe.
- Il fait également un point avec son agente sur tous les sujets d’actualité en rapport avec l’esthétique et fait un point sur les contrats négociés avec les marques.
- Louis est également amené, au cours de sa journée, à rédiger des scripts pour les marques en vue de la publication de vidéos. Ces scripts sont ensuite envoyés à la marque pour validation.
“L’équilibre vie pro/vie perso n’est pas évident à gérer.”
- Ensuite, l’esthéticien passe devant la caméra pour le tournage de ses vidéos. Pour une vidéo Tik Tok, il faut compter une heure de tournage pour trois heures de montage sans compter le temps de rédaction du script. L’esthéticien publie trois à cinq vidéos par semaine.
- Louis doit également être en veille permanente sur ce qu’il se passe sur les réseaux sociaux. Il répond aux commentaires de ses abonnés, réalise des stories, répond aux messages privés…
«Cela demande un investissement important au quotidien. L’équilibre vie professionnelle/vie personnelle n’est pas évident à gérer. Mais travailler pour s’en sortir a toujours été mon leit motiv, peu importe les heures de travail que cela me demande. Et je suis passionné par mon métier, je ne vois pas cela comme une contrainte quotidienne. Toutefois, il est important de savoir garder un équilibre pour nourrir sa créativité. Je m’accorde des vacances, ce qui est rare pour un créateur de contenus» confie Louis.
Un travail qui nécessite un accompagnement quotidien
À l’époque à laquelle Louis s’est lancé, peu d’influenceurs proposaient du contenu sur le soin de la peau. Ce qui a provoqué une forte sollicitation des marques, pour la mise en place de collaborations, auprès de ces influenceurs skincare. Il est passé du statut d’auto-entreprise au statut de S.A.S. Louis a également dû faire appel à une agente, Louise Baes, pour l’épauler dans son quotidien. Cette dernière l’aide à gérer ses mails, à répondre aux sollicitations des marques, à relecture et à la négociation des contrats, à la tenue du calendrier de publication des posts… L’aide de son agente permet à Louis de se dégager davantage de temps pour la création de son contenu.
Toutefois, malgré un quotidien très chargé, l’esthéticien s’estime très chanceux de pouvoir vivre de son métier de créateur de contenus. Ce qui n’est pas le cas de nombreux influenceurs.
Différents contenus pour différents réseaux
Sur ses réseaux sociaux, Louis est amené à publier différents types de contenus sur Instagram, Tik Tok et Youtube : les contenus sponsorisés et les contenus organiques. «Pour les contenus organiques, cela consiste en une prise de parole de ma part sur les réseaux sans qu’il y ait de collaboration» explique Louis.
Les contenus qui cartonnent
L’esthéticien s’est fait connaître grâce à ses vidéos «Les produits à acheter et ne pas acheter au supermarché». Un type de contenu grandement apprécié et demandé du public. Aujourd’hui, Louis publie des «Top 5 des produits à retrouver chez Sephora, Action, en parapharmacie…».
En plus de ce type de vidéos, Louis a toujours à cœur d’instruire le grand public sur les cosmétiques. Il explique les bases de la skincare : les causes des points noirs, et comment y remédier, les actifs à privilégier…
“Un montage soigné et une signature visuelle claire, c’est aussi ce qui fait la différence.”
L’esthéticien nous explique que ce sont les algorithmes des différentes plateformes qui influencent le succès ou non d’une publication. Il est nécessaire de faire preuve de créativité sur chaque plateforme pour se démarquer. «Sur Tik Tok aujourd’hui, on tend davantage à proposer des contenus longs qui durent au minimum une minute. Des contenus dans lesquels on prend le temps d’expliquer les choses. Sur Instagram, si les contenus sont plus courts, ce n’est pas nécessairement un problème. Au contraire, les statistiques sont plus engageantes» indique notre interlocuteur.
La formation en esthétique : un atout de taille
Lorsque Louis a débuté son activité sur les réseaux sociaux, de façon autodidacte, peu d’influenceurs proposaient du contenu pointu sur le soin de la peau. Aujourd’hui, ce type de contenu s’est largement démocratisé, rendant la concurrence plus forte. Il devient donc essentiel de se démarquer. L’un des principaux avantages de Louis réside dans son diplôme en esthétique, qui lui confère une légitimité certaine dans ce domaine. «Néanmoins, être diplômé d’esthétique ne suffit pas. Les informations sur le soin de la peau étant accessibles, le grand public s’informe avec facilité. Et puis, les esthéticiennes ne sont pas dermatologues. L’avis d’un médecin par rapport à certaines problématiques de peau est nécessaire» précise l’esthéticien.
C’est pourquoi Louis s’est entouré d’un comité d’experts, dont des dermatologues, afin de produire un contenu aux informations vérifiées. «Dès que je rencontre des difficultés, je n’hésite pas à contacter ces dermatologues pour vérifier mon propos» explique Louis.
Des collaborations rigoureusement sélectionnées
Louis nous indique être fortement sollicité par les marques pour réaliser des collaborations. Afin de proposer un contenu de qualité, y compris lorsqu’il s’agit de collaborations, l’esthéticien sélectionne rigoureusement les marques avec lesquelles il travaille : «Je sélectionne en priorité des marques avec lesquelles j’ai déjà travaillé, et notamment de parapharmacie (ex : La Roche Posay, Vichy, René Furterer, Filorga…). Le choix se fait aussi sur le produit et sa composition, notamment si je trouve les actifs efficaces et concentrés au bon dosage pour maximiser l’efficacité. J’évite de sélectionner des formules avec lesquelles je ne suis pas en accord comme quand elles contiennent trop d’alcool ou de parfums par exemple. Je fais tester à mon entourage quand ce n’est pas un produit qui répond à mes problématiques de peau».
Les projets d’avenir
Afin de renouveler sans cesse son contenu, Louis songe à se développer davantage sur le soin du cheveu, le parfum, ainsi que le maquillage. «Le projet qui va voir le jour cette année, auquel je consacre un certain temps, est la rédaction de mon premier livre» révèle Louis.
Conseils à une esthéticienne qui aimerait faire de l’influence
Selon l’esthéticien, ce qui fait le succès d’un influenceur sur les réseaux, c’est avant tout son authenticité. «Il ne suffit pas de se mettre devant une caméra et de parler. Il faut partager ce que l’on est réellement. Ce n’est pas le fait d’être esthéticienne qui fera votre plus-value, mais la manière dont vous allez vous exprimer, raconter les choses. C’est cela qui vous rendra identifiable sur les réseaux sociaux» explique Louis. Il insiste sur l’importance de trouver son ton, sa voix, sa manière d’entrer en relation avec son audience. «Un montage soigné et une signature visuelle claire, c’est aussi ce qui fait la différence.»