Devenir esthéticienne : voici pourquoi le CAP ne suffit toujours pas
UN ASPECT THÉORIQUE À DÉVELOPPER
Le CAP centre la formation avant tout sur des connaissances de base, que cela soit dans le domaine biologique, technologie des appareils, cosmétologique, pratique… Les jeunes ont ainsi un ensemble de connaissances globales pour mieux comprendre les tenants et les aboutissants de notre métier. Néanmoins, il faut rester consciente des limites de ces connaissances. En effet, aujourd’hui, une esthéticienne se doit de personnaliser son soin.
Il faut aller plus loin dans les connaissances
L’application d’un protocole maison est un indispensable pour faire face à la concurrence mais surtout pour développer une clientèle fidèle et concernée par votre entreprise. Le CAP mise sur des connaissances encore trop théoriques, le but est l’exécution et non pas toujours la réflexion. Mettre en place un protocole maison demande du temps mais surtout un recul professionnel sur sa cliente. Il faut donc avoir de vraies connaissances, notamment scientifiques sur la peau, pour savoir quoi proposer et surtout quoi faire d’efficace.
UNE TECHNIQUE TOUJOURS ORIENTÉE SUR DES SOINS CLASSIQUES
Au même titre que les connaissances restent basiques, les soins appris le sont aussi. On se concentre toujours sur des soins visage sans techniques spécifiques, de l’épilation, de la beauté des pieds et des mains et un peu de maquillage. Certes des savoirs essentiels sur notre marché mais qui ne sont pas suffisants pour se lancer.
Et le diagnostic ?
Aujourd’hui, l’efficacité d’un soin et par conséquent la satisfaction et la fidélisation de votre cliente reposent encore une fois sur votre capacité à diagnostiquer l’état de la peau. Le CAP minimise encore trop cet apprentissage mais surtout, en pratique, il ne donne pas les clefs nécessaires pour créer son protocole maison. Les soins spécifiques, par exemple comme des masques sur-mesure, sont un incontournable. Si c’est pour faire un simple masque crème, votre cliente n’a pas besoin de venir en institut. Elle peut l’acheter dans la revente de vos produits et le faire à la maison. Et attention ! Elle va vite le comprendre et petit à petit elle vous reprochera votre manque de transparence et de spécialisation. Il est donc fondamental de ne pas rester centrée sur ces techniques classiques.
UN ENSEIGNEMENT DE L’ANGLAIS ENCORE FACULTATIF
L’anglais en CAP n’est pas une obligation, pourtant il devient nécessaire dans notre métier de pouvoir maîtriser la langue notamment lorsque l’on veut travailler dans le domaine du bien-être en spa, thalasso… La clientèle touristique peut certes être française mais elle est surtout étrangère. Ne pas maîtriser un minimum de vocabulaire pour des échanges ne peut qu’être une limite au quotidien. Une cliente, et d’autant plus lorsqu’elle est en vacances, considère qu’elle n’a pas à fournir d’efforts et que cela est votre travail. Ce n’est donc pas elle qui va faire l’effort de vous parler en français, mais bel et bien à vous de faire l’effort de lui parler en anglais.
Cela n’impose pas nécessairement de développer les programmes d’anglais en la matière car ces derniers restent communs à tous les CAP et ce n’est pas le besoin que vous avez.
À vous de vous former en anglais
Valorisez donc de nouvelles méthodes, soit avec des applications digitales en vous tournant vers des plateformes spécialisées pour les esthéticiennes, ou pourquoi pas partir vivre une expérience à l’étranger. Dans le domaine touristique, les emplois saisonniers d’esthéticienne sont faciles à trouver et notamment lorsque vous venez de France car nous avons la chance d’avoir des diplômes nationaux de qualité. Une réalité que l’on ne retrouve pas malheureusement dans tous les pays. Une réelle opportunité pour en apprendre plus sur les langues étrangères mais aussi sur vous ! Quel merveilleux défi à vous lancer en dépassant vos limites en vous retrouvant livrées à vous-même à l’étranger.
UN BESOIN EN EXPÉRIENCE INDISPENSABLE
Le CAP impose un grand nombre de stages mais cela reste encore une fois minimalisé par les connaissances et les compétences acquises. Lors du CAP, les apprenantes concentrent leur maîtrise sur des soins classiques qu’elles mettent en application sur la clientèle en stage. Pour autant, cela ne suffira pas à s’en sortir demain.
Les emplois saisonniers d’esthéticienne sont faciles à trouver surtout en venant de France
Multipliez les expériences
Vous devez être de très bonnes techniciennes et praticiennes, mais cela ne se fait pas du jour au lendemain. Une carrière et une maîtrise des savoir-faire se construit, elle ne s’obtient pas juste avec un diplôme ! Prenez le temps nécessaire pour développer vos expériences. Faire confiance aux aînés est une priorité ! Vos pairs ont déjà vécu et «subi» notre marché, alors il faut les écouter et leur faire confiance.
UN ENSEIGNEMENT EN GESTION D’ENTREPRISE NÉCESSAIRE
Le CAP n’aborde pas du tout le concept de gestion d’entreprise, un réel manque qu’il ne faut pas négliger. Nombreuses sont celles qui aujourd’hui veulent se lancer sur notre secteur sans même avoir la moindre idée de comment gérer une entreprise.
Vous êtes chef d’entreprise, pas uniquement esthéticienne
Lorsque vous créez votre entreprise, vous n’êtes pas juste une esthéticienne, vous êtes avant tout un chef d’entreprise ! Ce mot n’est pas à prendre à la légère car votre fonction ne l’est pas non plus. Votre rôle au quotidien est certes de satisfaire vos clientes mais aussi et surtout de pérenniser votre activité. Sans connaissances en gestion, vous ne pourrez pas y arriver.
UNE POURSUITE DE FORMATION INCONTOURNABLE
Preuve est faite que le CAP est un incontournable de notre profession ! Mais, il ne peut pas être envisagé comme l’unique solution. Il y a encore trop de manque dans les programmes, il faut prendre le temps d’acquérir de l’expérience et de pouvoir se spécialiser.
Autrement dit, après un CAP, quelle que soit la poursuite que vous choisissez, il faut que cela passe obligatoirement par la formation.
Le CAP n’est que le début…
La formation peut se poursuivre en diplômant avec le BP, le BAC Pro, le BTS, les CQP… Mais vous pouvez aussi, et il faudra le faire de toute façon, vous tourner vers la formation professionnelle. À vous de chercher le centre et la formatrice qui vous correspondent pour répondre à vos besoins. Prenez le temps de la réflexion, pour connaître vos réels besoins et envie pour l’avenir. Un «schéma directeur de votre carrière» ne peut que vous faire avancer. À partir de là, vous pourrez avoir une vision à long terme et faire les bons choix aujourd’hui pour réussir demain !