Esthéticienne : ce qu'il faut savoir sur la peau des hommes
Les caractéristiques de la peau des hommes
Sous influence hormonale, la peau de l’homme possède des caractéristiques particulières, dont il est impératif de tenir compte (peau grasse, barbe). Naturellement plus résistante et plus épaisse, la peau masculine subit également une multitude d’agressions. Soumise quotidiennement à l’épreuve du rasage et aux conditions extérieures, elle s’irrite par altération de la barrière cutanée, se dessèche et se déshydrate. Des rougeurs et des sensations d’inconfort peuvent apparaître, ainsi que des problèmes cutanés spécifiques liés au rasage et à sa nature grasse. La peau ainsi agressée quotidiennement se fragilise.
C’est pour ces différentes raisons que les hommes, tout comme les femmes, ont besoin de soins quotidiens adaptés aux particularités de leur peau. La barbe n’est pas la seule spécificité de la peau masculine. La peau de l’homme est plus épaisse que celle de la femme et a tendance à se rider plus tardivement. Souvent plus grasse et plus résistante, elle est toutefois fragilisée et sensibilisée chaque jour par le rasage. La peau des hommes possède des caractéristiques particulières qui la différencie de celle des femmes sur plusieurs points.
La peau masculine et ses annexes sont sous influence hormonale et plus particulièrement sous l’influence des hormones androgènes : testostérone et dihydrotestostérone. Il y a donc plusieurs choses à savoir sur la peau des hommes.
L’influence et l’activité de ces hormones androgènes se manifestent de la façon suivante :
- une sécrétion d’androgènes plus élevée,
- une réceptivité cutanée aux androgènes plus importante,
- une activité de la 5 alpha-réductase (enzyme responsable de la transformation de la testostérone en dihydrotestostérone) plus grande.
Cette activité hormonale accrue au niveau de la peau et des phanères explique les différentes spécificités de la peau masculine. Les hormones mâles (ou androgènes) stimulent entre autres la sécrétion sébacée et certains follicules pileux.
Le système pileux
Sous la dépendance des hormones androgènes, le système pileux est très développé. Constituée de 6 000 à 30 000 poils, la barbe s’étend des joues au menton et au cou. Principalement composés de kératine, les poils forment une barrière protectrice efficace. Or, ils nécessitent un rasage quotidien qui constitue une agression pour la peau puisqu’il altère le film hydrolipidique et élimine brutalement les cellules superficielles de l’épiderme. Un dessèchement et des irritations cutanées apparaissent, accompagnés de sensations d’inconfort (tiraillements, rougeurs, «feu du rasoir»). La peau ainsi agressée quotidiennement est fragilisée et sensibilisée. Elle est également sujette à un risque d’affection bactérienne, en raison d’éventuelles coupures.
Les sécrétions sébacées
La stimulation de la sécrétion sébacée étant hormono-dépendante, le sébum est synthétisé en grande quantité : les glandes sébacées sont plus volumineuses et plus nombreuses. Plus lubrifiée, la peau présente l’avantage d’être naturellement moins sèche, et le film hydrolipidique également plus épais assure une meilleure protection de l’épiderme. Or, cette nature grasse de la peau n’est pas sans conséquences, elle présente un inconvénient majeur : la peau de l’homme est davantage sujette aux problèmes d’hyperséborrhée, aux pores dilatés, aux poils incarnés, à l’acné.
Les problèmes spécifiques de la peau des hommes, que les esthéticiennes doivent connaître
Les homems rencontrent des problèmes cutanés spécifiques liés au rasage et à la nature grasse de leur peau, ce qu'il faut savoir sur la peau des hommes.
La folliculite de la barbe
La folliculite de la barbe est une inflammation du follicule pilosébacé, localisée autour d’un poil, le plus souvent due à la présence d’une bactérie (staphylococcus aureus). Lorsque cette infection est étendue et récidivante, on parle de sycosis de la barbe (folliculites impétiginisées suintantes et croûteuses).
La pseudofolliculite de la barbe
Le rituel quotidien du rasage induit régulièrement une inflammation du follicule pileux («feu du rasoir») avec développement de papulopustules à l’émergence des poils, suite à une incarnation du poil dans son follicule au moment de la repousse (pili incarnati). À la différence de la folliculite, la pseudofolliculite de la barbe est une affection initialement mécanique non infectieuse, qui peut toutefois se surinfecter secondairement. Elle touche 50 à 75 % des sujets de peau noire (barbe drue et dense, poil frisé) et 3 à 5 % des caucasiens.
Deux mécanismes physiopathologiques sont possibles :
- pseudofolliculite transfolliculaire : due à un rasage trop court,
- pseudofolliculite extrafolliculaire : due à une pénétration secondaire d’un poil trop long.
"En pharmacie, un homme sur deux recherche une réponse dermatologique et cosmétique adaptée à ses problèmes de peau : dessèchement, irritations «feu du rasoir», imperfections cutanées…"
L’acné
L’acné est une dermatose inflammatoire du follicule pilosébacé. Typiquement, elle débute à la puberté et peut s’avérer plus sévère chez les garçons. Les principaux facteurs responsables sont : l’hyper-séborrhée, la rétention sébacée, l’inflammation et la colonisation bactérienne (Propionibacterium acnes). Elle se manifeste cliniquement par une peau grasse et luisante, et des imperfections cutanées principalement localisées sur la zone T du visage (points noirs, comédons, microkystes, papules, pustules…).
Le rasage : une épreuve quotidienne
Le rasage est une préoccupation d’hygiène essentielle et quotidienne pour 97 % des hommes. À chaque séance de rasage, l’homme enlève 65 mg de poils et un poids égal de couche cornée, et la sécrétion séborrhéique préservant la peau des agressions extérieures est également perturbée. Le rasage, qu’il soit mécanique ou électrique, constitue donc une agression quotidienne importante pour la peau. En rasant les poils, les cellules superficielles de la peau sont éliminées brutalement et le film hydrolipidique, barrière protectrice naturelle de la peau est altéré. La peau se déshydrate, se dessèche, elle est irritée et sujette aux micro-coupures qui augmentent le risque de prolifération bactérienne.
À l’agression du rasage, s’ajoutent également celles de la pollution, du tabac, du stress et des conditions climatiques qui fragilisent la peau. Après le rasage, l’homme ressent un inconfort, une sensation de tiraillement et de picotement, et des rougeurs peuvent apparaître. On parle souvent de l’inconfort du «feu du rasoir». La peau devient vulnérable : elle est sensibilisée, déshydratée et irritée. L’utilisation de produits inadaptés, fortement alcoolisés, amplifie ces désagréments. En l’absence des soins appropriés, la peau peut présenter au niveau des joues, du cou et du menton, une sécheresse cutanée associée à des dartres et à des rougeurs. En cas de coupures, un risque supplémentaire d’infection locale est possible. De ce fait, la peau de l’homme nécessite des soins réguliers et adaptés à ses particularités, tant au niveau des actifs que des textures.