Peau et pollution. Un terrible fléau.

La cote d'alterte est-elle dépassée ? 

Les pouvoirs publics, les chercheurs, les hommes et les femmes de la rue se mobilisent.

Fumée, gaz d’échappement, pluies acides, smog, vont-ils empoisonner le monde, avancent certains ?

En effet, les médecins ont rarement autant de consultations que les jours de pic de pollution : insuffisances respiratoires, maladies allergiques et cardio-vasculaires, malaises chez les personnes fragiles.

Jamais, dans le passé, autant d’études n’ont été réalisées par les pouvoirs publics, jamais autant d’associations ne se sont mobilisées pour nous défendre… d’une des conséquences de l’ère industrielle : la pollution.

Au banc des accusés

- Les polluants urbains liés principalement au chauffage, à l’activité industrielle et plus particulièrement à la circulation automobile.

- La circulation - comment s’en défendre alors que, sur nos routes, plus de 20 millions de véhicules ne cessent de cracher le pire et l’invisible - l’oxyde de carbone et d’azote.

Incolores, ces gaz à l’activité insidieuse font des ravages sur notre santé : les poumons, les bronches, la peau, le système nerveux.

Jour et nuit, l'épiderme est exposé aux polluants

Les kératinocytes et les fibroblastes se développent moins vite en présence du monoxyde de carbone (CO), gaz issu de la circulation.

En atmosphère saine, la prolifération cellulaire est de l’ordre de 100 %. Dès que la pollution au CO apparaît, la croissance des cellules diminue de 24 % en moyenne. 

De surcroît, la peau change d’aspect : elle devient sans éclat, rugueuse, les rides se creusent plus rapidement et sa réactivité augmente considérablement.

Aujourd’hui, dans les grandes agglomérations, 70 % de femmes déclarent avoir une peau sensible. Elles étaient 48 % en 1992 et 55 % en 1994.

Pourquoi ?

La pollution est un facteur aggravant des réactions d’hypersensibilité : les molécules comme l’ozone, le dioxyde d’azote et le dioxyde de soufre provoquent l’oxydation des cellules et donc une détérioration des lipides épidermiques.

Les polluants pénètrent plus facilement dans la peau dans la mesure où le film hydrolipidique, affaibli ou détruit par leur action, ne remplit plus son rôle de barrière.

Inconfort, échauffements, tiraillements, rougeurs apparaissent.

Les coupables

Du point de vue chimique, on classe les polluants en 7 groupes :

• Les agents oxydants :

- Les oxydes d’azote : ils proviennent surtout des combustions émanant des centrales énergétiques et des véhicules.

- L’ozone : il résulte de la transformation chimique des oxydes d’azote dans l’atmosphère en présence de rayonnement UV solaire.

• Les particules en suspension : selon la taille de leurs particules, elles fixent les hydrocarbures polycycliques. Leur pouvoir nocif est modifié par la température et le degré d’humidité de l’air.

• Les produits chimiques organiques et les poussières radioactives, cancérigènes et mutagènes…

• Le monoxyde de carbone, provenant à 80 % des automobiles.

• Les hydrocarbures et les solvants : ils sont émis dans l’atmosphère par l’évaporation des bacs de stockage pétroliers, par les solvants émanant des peintures ou lors du remplissage des réservoirs automobiles. Ils sont toxiques, irritants, cancérigènes et mutagènes.

• L’anhydride sulfureux : utilisé comme indice de pollution des villes, il est toxique et participe à la formation de pluies acides.

• Les métaux : particules en suspension véhiculées par les poussières : plomb, zinc, aluminium, mercure, beryllium, thallium.

Que se passe-t-il dans la peau ?

Les polluants font des ravages souvent difficiles à réparer :

• La barrière cutanée est affaiblie :

- le pH de la peau devient de plus en plus acide. Une étude du Dr Swantes démontre que le pH de la peau diminue de 0,4 unité quand le taux de micro-particules dans l’atmosphère s’élève à 30 μg/m3.

- la perte insensible en eau (PIE) augmente,

- les lipides de surface sont dénaturés, la peau desquame,

- l’épiderme perd en souplesse,

- les ridules apparaissent.

• La formation des radicaux libres provoque un vieillissement cutané accéléré.

• La répétition des agressions entraîne un processus inflammatoire qui prédispose aux réactions d’intolérance. Toutes ces modifications vont entraîner une pathologie dont l’augmentation est particulièrement forte en milieu citadin : les peaux sensibles et réactives.

Importance du pH 5,5

Des études prouvent : les peaux à pH 5,5 se défendent mieux contre de nombreux agresseurs : pollution, rayonnement UV, climatisation, tabac, eau calcaire, produits nettoyants agressifs…

Pourquoi ?

Une peau saine est recouverte d’un «manteau invisible», sa protection naturelle désignée par «film hydrolipidique».

Son acidité d’environ 5,5 limite la prolifération des virus et des bactéries et permet à la peau de remplir son rôle de bouclier naturel. On évoque dans ce cas une peau équilibrée.

Or, les agressions que l’épiderme subit quotidiennement, et notamment la pollution, altèrent son pH naturel et ébranlent sa physiologie.

Ainsi, la porte est grande ouverte aux polluants.