Pourquoi inclure la cosmétique fraîche en institut de beauté

Vous connaissez la cosmétique naturelle, la cosmétique certifiée bio, la cosmétique vegan, la cosmétique solide ou encore la cosmétique poudre. Mais avez-vous déjà entendu parler de la cosmétique fraîche ? Ce segment récent et porteur, que l’on pourrait qualifier de «segment militant bienveillant», œuvre avec une ferveur sans précédent pour révolutionner l’industrie cosmétique et proposer un tout autre modèle qui remet les compteurs à zéro : du sourcing, à la formulation, en passant par la distribution.

Le concept de la cosmétique fraîche

Pour comprendre le concept de «cosmétique fraîche», c’est du côté de l’alimentaire qu’il faut se tourner. J’ai une question à vous poser : auriez-vous envie de manger des boîtes de conserve toute l’année ? J’imagine que la raison est négative. Il en va de même pour la peau…

Lorsque nous consommons des petits pois en conserve, ils sont certes propres à la consommation pendant plusieurs années (de 2 à 5 ans) - puisque c’est là le principe même de l’appertisation - inventée par Nicolas Appert en 1795. Mais nous sommes tout de même en droit de nous demander si, au bout d’un certain temps, ces petits pois n’ont pas perdu un peu de leur énergie vitale.

Boîte de conserve alimentaire VS cosmétique

En général, un minimum de 18 mois sépare la fabrication et l’utilisation d’un cosmétique. Et c’est un minimum car cela peut même atteindre près de trois années. Tout simplement parce que le cosmétique aura été stocké plusieurs mois dans différents entrepôts avant d’atterrir dans votre institut. Vos clientes n’ont-elles pas envie du meilleur pour leur peau ?

Aujourd’hui, on parle beaucoup d’alimentation vivante, via la consommation d’aliments végétaux et bruts, mais pas assez de cosmétique vivante ou cosmétique fraîche ! Eh bien, c’est pour faire écho à cette alimentation vivante, que la cosmétique fraîche a pris son envol.

Les valeurs véhiculées par la cosmétique fraîche

Les quelques marques sur ce segment proposent des soins purs, concentrés (par exemple, la marque Horée revendique de proposer des soins dix fois plus concentrés en actifs que la plupart des marques), frais et de saison, bons pour la peau et pour l’environnement. Mais leur démarche va bien plus loin car ils ont la volonté d’apporter un nouveau regard sur le monde de la cosmétique et partager leur approche singulière et holistique du soin de la peau et du soin de soi.

Parmi les valeurs qui leur sont chères :

- le circuit court qui implique des échanges directs entre le producteur et le consommateur, avec un minimum d’intermédiaires,

- l’agriculture et la fabrication française,

- une traçabilité des plus minutieuse,

- la mise au point de formules minimalistes,

- des formules 100 % naturelles les plus biologiques possibles,

- des soins qui conviennent à tous et s’adressent à une large cible.

La saisonnalité, au cœur de la cosmétique fraîche

Difficile, en effet, pour les marques qui ont choisi ce segment de ne pas associer «fraîcheur» et «saisonnalité». Il faut dire que ces deux notions sont intrinsèquement liées. Les marques les plus puristes en la matière comme Matière Brute ou Horée proposent des formules fraîches et de saison et font preuve de la plus grande transparence quant à la provenance et la qualité de chacune des matières premières utilisées. Chose relativement aisée lorsque ces dernières ne proviennent pas de fournisseurs mais de filières développées en propre par les marques qui travaillent sur ce segment.

Repenser l’industrie cosmétique

Le moins que l’on puisse dire, c’est que les marques qui œuvrent sur ce segment ont tout sauf choisi la facilité :

- Elles ne font pas appel à des fournisseurs de matières premières ; elles mettent en place des filières propres avec des agriculteurs.

- Elles ne font pas appel à un laboratoire pour façonner leurs produits ; elles façonnent elles-mêmes (en toute légalité) afin de produire très régulièrement des cosmétiques frais en petites quantités dans une démarche plus raisonnée.

- Elles ne distribuent pas leurs cosmétiques via les réseaux de distribution classique au travers de plusieurs agents commerciaux ; elles travaillent en circuit court, au plus près des consommateurs mais aussi au plus près de revendeurs capables – comme vous – de développer une relation de proximité de qualité.

- Elles revoient les contenances de leurs flacons à la baisse, pour changer les habitudes de consommation et dynamiser ainsi le cercle vertueux de la cosmétique fraîche.

Une fraîcheur plurielle

Pour bien percevoir toutes les nuances et subtilités de la cosmétique fraîche, il faut comprendre que la fraîcheur peut s’opérer à deux niveaux différents :

La fraîcheur liée à l’origine des matières premières utilisées

Les marques peuvent, en effet, utiliser dans leurs formules des ingrédients végétaux qui ont été cultivés et transformés à une date donnée, mais souvent dans l’année, ou des fruits et légumes frais (comme c’est le cas pour la marque Horée), pressés à froid et incorporés sans plus attendre dans les formulations.

La réglementation en vigueur concernant la cosmétique fraîche

Si un cosmétique a une durée de vie de moins de 30 mois, on indique sur l’emballage «à utiliser de préférence avant fin…».

Si en revanche cette durée de vie excède 30 mois, ce qui est très souvent le cas, on indique la durée pendant laquelle le produit est sûr après ouverture : c’est ce que l’on appelle la PAO à savoir «Période Après Ouverture», que l’on retrouve sur le pot ou le flacon sous la forme d’un dessin de pot ouvert avec le nombre de mois à côté.

La fraîcheur liée à la fabrication

Comme vu précédemment, les marques qui officient sur ce segment n’ont pas d’autres alternatives que d’avoir leur propre laboratoire et ce, afin de produire plus souvent en moindre quantité. C’est ce que l’on appelle le «Small batch skincare». La plupart du temps, les marques ont un stock tampon pour faire face aux différentes commandes. On peut ainsi parler d’ultra-fraîcheur ou de fraîcheur en fonction de la quantité produite et de la fréquence.

Inclure les cosmétiques frais en institut

Nous avons interrogé Laurence Caisey, cofondatrice de la marque Horée, les premiers cosmétiques 100 % frais, naturels, bio et français. Ses arguments vont certainement vous convaincre d'inclure la cosmétique frâiche à votre institut de beauté.

De prime abord, on pourrait penser que la vente de cosmétiques frais ne peut se faire que selon un circuit BtoC, mais à y regarder de plus près, il n’en est rien ! Laurence Caisey vous explique pourquoi les cosmétiques frais répondent parfaitement aux attentes des instituts.

Pourquoi la distribution en institut est-elle une priorité pour Horée ?

Il est important de trouver des leviers de croissance en dehors du e-commerce et les esthéticiennes sont à la recherche de produits sains et durables en plus d’être innovants. Nous sommes donc quotidiennement contactés par des instituts qui trouvent notre concept de cosmétiques frais, déclinés au fil des saisons, parfaitement adaptés aux attentes de leurs clientes, en termes d’innovation et d’efficacité. C’est donc tout naturellement que nous avons engagé notre développement commercial avec elles.

En quoi serait-ce une vraie valeur ajoutée pour un institut ?

Notre offre de produits frais est complète avec des soins visage et des soins corps qui se déclinent en gammes adaptées à chaque besoin spécifique. Et pour chaque gamme, les cocktails se déclinent au fil des saisons. À titre d’exemple, pour nos formules «Bonne mine», nous avons besoin de fruits et légumes riches en vitamine A et bêtacarotène, que nous allons chercher, selon les saisons dans le melon, le potiron, la clémentine, l’orange ou encore l’abricot. Cette déclinaison saisonnière s’applique pour l’ensemble de nos cocktails.

Quelles seraient les contraintes de mise en application ?

Notre spécificité du frais fait que nos cosmétiques ont une durée de vie de trois à six mois selon les produits. Certes, c’est un véritable défi au quotidien pour notre équipe, mais nous sommes persuadés que notre concept s’avère être une belle opportunité pour les esthéticiennes. En effet, côté cabine, le caractère unique de nos cosmétiques permet aux esthéticiennes de réenchanter leur carte de soins au travers de formules fraîches, actives et sensorielles.

Deux marques emblématiques de la cosmétique fraîche

Matière Brute : la pionnière

Créée en 2016 par Annabelle Szwed et basée à Paris, Matière Brute met à l’honneur la cosmétique paysanne, la terre nourricière et le vivant. Parmi les spécificités de la marque :

- des partenaires exclusivement français, des méthodes d’extraction douces conservant les ingrédients actifs,

- des cycles de fabrication courts pour garantir une fraîcheur et une efficacité optimales,

- des soins sans conservateur réalisés à la demande dans leur laboratoire parisien et livrés directement chez les clients.

Horée : la première marque de cosmétiques frais à partir de jus de fruits et légumes

Créée en 2018 par Laurence Caisey et basée à Clermont-Ferrand, Horée met à l’honneur les fruits et légumes de saison, au travers de soins ultra-concentrés.

Parmi les spécificités de la marque :

- les cosmétiques sont préparés à la demande à partir de fruits et légumes bio français et de saison, fraîchement cueillis,

- les formules sont sans pétrochimie, sans colorants, sans conservateurs ni parfums synthétiques,

- les soins sont éco-responsables, vegan, fabriqués en France avec des contenants sans plastique à retourner gratuitement.

Côté boutique, deux possibilités s’offrent aux instituts : proposer à la vente nos cosmétiques sachant que nous n’exigeons aucun minimum de commande ou passer les commandes sur l’interface pro de notre e-shop, afin que les clientes les reçoivent directement chez elles. Dans ce cas, pas d’avance de trésorerie pour les instituts avec en prime une belle attractivité de produits fraîchement fabriqués et ultra-efficaces.

Comment la cosmétique fraîche peut-elle réenchanter la carte de soins d'un institut de beauté ?

La cosmétique fraîche est une nouvelle ère cosmétique qui propose des soins :

- plus sains : 100 % naturels, avec 0 % pétrochimie, sans allergènes et sans parfum ni colorants ajoutés,

- plus responsables : 0 plastique, des contenants en verre et aluminium consignés pour être réemployés,

- plus efficaces : l’eau distillée des cosmétiques traditionnels est remplacée pour des jus frais riches en nutriments actifs qui garantissent un effet visible sur la peau dès les premières applications.

Et bien sûr, tout cela avec des produits innovants dont les cocktails actifs changent au fil des semaines et des saisons.

La cosmétique fraîche peut-elle réellement devenir un segment leader de la cosmétique ?

Aujourd’hui, les cosmétiques bio représentent 10 % de parts du marché de la beauté. Notre vision est que dans moins de 10 ans les cosmétiques frais auront pris, eux aussi, 10 % de parts de marché. Certes, nous sommes des défricheurs, mais notre concept séduit de plus en plus de consommateurs qui font de moins en moins confiance à l’industrie cosmétique conventionnelle. L’efficacité de nos soins frais formulés à froid, pour préserver tous les nutriments actifs de nos jus, offre une alternative saine et durable aux cosmétiques traditionnels. Et les esthéticiennes l’ont bien compris.

Inclure la cosmétique fraîche en institut : ce qu'il faut retenir

Une étude LSA-Conso/Mintel a confirmé que 70 % des Français ne font plus confiance à l’industrie de la beauté. Aujourd’hui, les consommateurs sont en quête de transparence, de cohérence à travers des marques disruptives capables de proposer autre chose à la peau. Ces mêmes consommateurs veulent acheter des cosmétiques dont le prix de vente reflète la réelle qualité des formules. La cosmétique fraîche est probablement l’une des réponses et un marqueur de différenciation pour votre institut. 

À vous de jouer !