Réinventer le maquillage en institut : l’approche innovante de Bang Bang Cosmetics
«J’ai plus de 25 ans d’expérience dans le domaine créatif» raconte Jérôme Devisme, graphiste devenu directeur artistique. Il débute dans la musique, réalisant des pochettes pour des DJ et artistes rap et RnB, avant de travailler pour des majors comme Sony, Believe ou Universal. Il se spécialise ensuite dans les affiches de films, collaborant avec Universal Studios, Canal +, Walt Disney ou Warner Bros, pour près de 300 créations.
En 2014, il rejoint LVMH comme lead créatif pour Make Up For Ever et contribue à des projets pour Guerlain, Dior ou La Samaritaine. En 2022, un family office lui donne carte blanche pour créer une marque cosmétique, donnant naissance à Bang Bang : «Je devais tout imaginer : nom, logo, packaging…».
Un nom audacieux et un packaging bijou
Pourquoi Bang Bang ? Le nom fait écho à la culture pop. «Chez Make Up For Ever, quand on avait un coup de mou dans l’open space, mes collègues mettaient la chanson Bang Bang de Jessie J, Nicki Minaj et Ariana Grande. Ça remettait tout le monde en énergie. J’ai aussi pensé à Nancy Sinatra et au film Kill Bill. Le nom sonnait bien, c’était audacieux.»
Ce côté décalé se retrouve dans le design des produits. «J’ai créé un rouge à lèvres en forme de balle de pistolet. Je voulais que ce soit un bel objet, presque comme un bijou, mais aussi un vrai produit de maquillage. L’idée, c’était d’innover autant dans le nom que dans le design.»
La différenciation par la formule
Au-delà de l’esthétique, la marque se distingue par ses choix de formulation. «J’ai pris un pari audacieux : intégrer de l’huile de nigelle dans mes produits. Et on est les premiers au monde à l’avoir fait» insiste Jérôme.
La nigelle, fleur du bassin méditerranéen, offre une huile riche en vitamines, minéraux et caroténoïdes, connue pour ses vertus multiples. «Il y a plus de 925 études scientifiques à son sujet. En intégrant ça, j’ai touché un point que personne d’autre n’avait exploré. Ça crée une différenciation forte pour Bang Bang.»
Bang Bang revendique 95 % de naturalité dans ses formules et bannit métaux lourds et ingrédients toxiques. «Vous ne verrez pas chez nous de pigments fluo ou ultra chimiques. Je sais que c’est mauvais pour la peau, donc je ne le ferai jamais.»
Une gamme courte mais déjà primée
Aujourd’hui, Bang Bang propose 6 produits et 26 références :
- rouges à lèvres,
- crayons,
- eyeliner,
- palettes.
Le best-seller ? «Le crayon Pencil, utilisable pour les yeux et les lèvres. Avec un seul produit, on peut tout faire. Il est aussi accessible en termes de prix : 19 €.»
La suite ? Des gloss hydratants, des pinceaux recyclés made in France, une brume nourrissante et un démaquillant naturel. Toujours avec l’huile de nigelle en ingrédient signature. «Comme Caudalie a son raisin, Bang Bang a sa nigelle !»
Déjà une reconnaissance
En janvier, Bang Bang a remporté le Prix de la Beauté Femme Actuelle 2025, face à des marques établies. «En 9 mois, on a déjà vécu beaucoup de belles choses. Et nous cherchons à collaborer avec de jeunes talents, notamment des artistes montantes.»
Une stratégie claire : entre audace, naturalité et innovation, Bang Bang Cosmetics veut réinventer le maquillage pour la génération Z… sans oublier les autres.
Une cible double : la jeunesse et les femmes matures
Si le discours de Bang Bang semble pensé pour la génération Z, la réalité est plus nuancée. «Aujourd’hui, 60 % de nos acheteuses sont des femmes de 40 à 60 ans. Mais ça peut évoluer. On a deux cibles qui coexistent : les 18-25 ans et les 35-60 ans.»
Cette diversité s’explique par une stratégie de contenu adaptée. «On travaille avec Charly Salvatore, un créateur de contenu, suivi par les 40-60 ans, très engagées et en demande de conseils adaptés. Mais cibler les jeunes, c’est aussi une façon de se renouveler.»
Une distribution en pleine expansion
Pour l’instant, les produits Bang Bang ne sont disponibles que sur le site de la marque. Mais les perspectives sont ambitieuses. «On a eu deux grosses demandes de la part de grands magasins parisiens. Et je suis en discussion pour une distribution sur tout le Moyen-Orient. Là-bas, la nigelle est une fleur sacrée, mais personne ne l’avait encore intégrée dans les cosmétiques.»
Et les instituts de beauté ? «Pourquoi pas, si l’ADN est cohérent. Certains instituts haut de gamme, avec une clientèle en recherche de naturalité et de conseil, pourraient être intéressés.»
Communication et événements ciblés
La marque mise déjà sur des vidéos pédagogiques courtes, produites avec le make-up artist Julien Roll. «L’idée, c’est : comment, avec deux ou trois produits, je me fais un maquillage efficace et adapté à ma journée ou ma soirée ?»
Bang Bang s’associe aussi à des événements prisés des jeunes : «En avril, nous avons été partenaires officiels de Cannes Séries. On a maquillé acteurs, chanteurs, créateurs de contenu… Et dernièrement, nous étions aussi au concert de Beyoncé.»
Le maquillage de demain : IA et make-up care
Jérôme imagine déjà la prochaine étape : l’intelligence artificielle. «Une cliente pourra scanner son visage via une appli, demander un make-up de nuit et voir un filtre Bang Bang avec les bons produits. On travaille aussi sur un ‘concierge make-up’, un assistant beauté 24h/24 capable de proposer une sélection adaptée à un budget et à une occasion.»
Mais toujours avec la même ligne directrice : le make-up care. «Le défi, c’est de proposer un minimum de produits multifonctions. On ne veut pas sortir 100 teintes de fonds de teint, c’est du gaspillage énorme. On travaille avec Richard, l’expert des fonds de teint 4K et HD de Make Up For Ever, pour créer peu de références mais très bien pensées.»