Comment Rebecca Cathline révolutionne le soin des cheveux texturés avec In Haircare
Certaines vocations prennent racines pendant l’enfance avant de se manifester à l’âge adulte. C’est le cas de Rebecca Cathline qui a grandi dans l’institut de beauté de sa maman. « J'ai toujours baigné dans cet univers-là. Je passais mes mercredis après-midi dans cet institut, raconte-elle. J’ai toujours vu ma mère négocier ses tarifs, s'occuper de ses achats, de la partie administrative, des vitrines de son institut… Avec le recul, je réalise qu’elle était partout à la fois moi qui suis aujourd’hui entrepreneure à mon tour. »
Un début de carrière dans le digital
Rebecca a d’abord suivi des études de communication digitale. A la suite de ses études, elle s’est tournée vers plusieurs emplois dans ce domaine allant du community management à la rédaction web. « J’ai également travaillé sur le site e-commerce de ma mère, je mettais en avant ses produits sur les réseaux sociaux, j’invitais des influenceuses à collaborer sur des contenus et à venir en institut. C’était les débuts de l’influence, en 2013 » raconte Rebecca.
L’envie d'entreprendre
Alors qu’elle accompagne le développement digital de l’institut de sa maman, Rebecca se forme et bénéficie également d’un accompagnement pour lancer sa propre entreprise. « Je m’inscris à des ateliers, je participe à des forums d’entrepreneurs… Je savais que je voulais créer ma boîte, j’avais une petite idée de ce que je pouvais faire, mais avant tout, je voulais comprendre l’écosystème des startups, savoir comment ça fonctionne. Pour moi, l’autodidaxie a toujours été primordiale : c’est ma manière de présenter mon parcours et de valoriser mon approche de l’entrepreneuriat. »
Pas besoin d'une école de commerce pour entreprendre
Rebecca insiste sur le type d’entrepreneuriat qu’elle incarne. « Je ne suis pas passée par une école de commerce, et c’est important de le souligner : il n’est pas nécessaire de suivre cette voie pour créer une entreprise. Ma formation a son importance, bien sûr, mais j’ai beaucoup plus appris en participant à des programmes d’accélération de startups – que ce soit HEC ou d’autres accélérateurs – et surtout sur le terrain. »
Avec dix ans d’expérience entrepreneuriale, Rebecca a appris « qu’il n’y a rien de mieux que l’expérience pratique et les leçons du quotidien. Commencer une entreprise avec à peine 700 euros sur son compte, ça n’a pas de prix. C’est là que l’on forge vraiment son savoir-faire. »
La création de « Ma Coiffeuse Afro »
En 2015, Rebecca rencontre Didier Derozin, via l’application Le Boncoin, qui poste des annonces pour proposer la conception de sites Internet. Elle le contacte afin de créer un site dédié aux femmes aux cheveux texturés puissent réserver des prestations de coiffures à leur domicile. C’est en partant d’un besoin personnel que lui est venue l’idée de proposer ce type de prestations. « Quand on a des cheveux crépus, trouver un coiffeur à domicile sans attendre des heures, surtout en télétravail ou avec des enfants, n’était pas simple. L’idée était de faciliter la prise de rendez-vous pour les femmes aux cheveux texturés. »
Finalement, le site Internet développé par Didier, qui rencontre un grand succès, devient l’application Ma Coiffeuse Afro en mars 2016. « C’est à ce moment-là que nous avons commencé à bénéficier d’accélérateurs de start-up. Nous avons été sélectionnés parmi plus de 150 entreprises à l’international après avoir pitché devant plusieurs entrepreneurs. Grâce à cela, nous avons été accompagnés par des entrepreneurs sur les différents enjeux de notre start-up. »
De l'application aux produits capillaires
Trois ans après le lancement de l’application, ce sont les clientes elles-mêmes qui soufflent à Rebecca l’idée de créer sa propre gamme de produits capillaires. Elle explique que le lancement d’un complément alimentaire est né directement de leurs retours : « On avait besoin de bons produits pour notre type de cheveux. Moi, je consommais déjà des compléments depuis l’adolescence, pour la vitalité et contre la chute de cheveux. »
En interrogeant les utilisatrices de son application, elle réalise que ce besoin est largement partagé : plus de 40 % d’entre elles déclarent souffrir de chute de cheveux sans prendre de compléments. « Ce sont vraiment elles qui nous ont poussés à sortir notre premier produit » résume-t-elle.
Très vite, la fondatrice sait exactement ce qu’elle souhaite développer : « une formule clean, sans gluten, vegan, avec des plantes reconnues pour fortifier le cheveu ».
Se mettre à la place des clientes
Pour affiner son projet, elle s’entoure d’experts en formulation et d’un façonnier. « J’avais une idée assez précise de ce que je voulais. J’ai rédigé un premier cahier des charges que j’ai travaillé pendant quatre mois » se souvient-elle. Elle mène parallèlement ses propres recherches : « Je pense que c’est important de maîtriser son sujet, donc j’ai étudié moi-même les plantes reconnues pour la pousse et contre la chute du cheveu. »

Le façonnier, impressionné, lui confie n’avoir « jamais reçu un cahier des charges aussi complet » pour un premier développement de produit. La formule initiale est retravaillée, jugée encore insuffisamment efficace par la fondatrice, jusqu’à validation d’une seconde version : celle qui deviendra le tout premier produit In Haircare.
Un démarrage en auto-didacte
La marque In Haircare voit officiellement le jour en octobre 2019, avec un premier complément alimentaire dédié à la pousse et à la fortification du cheveu. Un lancement réalisé sans aucune aide financière. « Le projet était entièrement autofinancé. On sortait déjà d’une première levée de fonds en 2018, mais ce n’est pas grâce à elle que le produit a été développé » précise Rebecca. La stratégie est simple : contrôler les coûts.
Petite production, shooting à 500 euros, investissements limités… « On ne voulait pas engager trop d’argent avant de savoir comment le marché réagirait. »
Une nouvelle marque, un nouveau départ
Pour In Haircare, Rebecca choisit de repartir de zéro. « On a tout de suite créé un site internet et une page Instagram dédiés. C’était une marque à part entière, indépendante de notre application de coiffure. »
L’application Ma Coiffeuse Afro, elle, continue d’exister et reste toujours sous sa responsabilité, mais In Haircare suit sa propre trajectoire.
Un lancement juste avant le Covid... et une croissance inattendue
Le lancement d’In Haircare en 2019 est suivi de près par l’arrivée du Covid. Une période qui aurait pu freiner la marque mais qui, paradoxalement, lui offre un terrain favorable. « Pendant le confinement, nos clientes avaient davantage de temps, d’attention » raconte Rebecca. Elles prennent régulièrement leurs deux gélules par jour, documentent leurs résultats, envoient des photos et témoignages. Cette implication spontanée nourrit la marque : « Grâce à elles, nous avons commencé à constituer ce qui deviendra notre communauté, l’In Hairsquad : un club de clientes qui testent nos produits en avant-première. »
Compléter la routine : du « in » au « out »
Très vite, l’équipe souhaite étoffer l’offre. En 2022, In Haircare entame donc le développement de sa gamme « out », dédiée aux produits coiffants. Cette évolution découle autant d’un besoin marché que d’une logique de continuité : « L’idée, c’était de compléter la routine. Nous sommes sur un concept in & out : le in pour les compléments alimentaires, le out pour les gestes capillaires. »
Les formules suivent toujours le même fil rouge : la fortification du cheveu. Le shampoing, par exemple, contient de la kératine végétale, un actif clé pour la robustesse et la pousse.
Un positionnement clair : la fortification des cheveux texturés
Aujourd’hui, le discours de marque est parfaitement établi. « In Haircare, c’est une gamme pensée pour la pousse et la fortification des cheveux texturés » résume Rebecca. Une identité forte et assumée, qui guide chaque développement.
Un réseau de distribution en pleine expansion
De la vente exclusivement en ligne, la marque a désormais basculé vers une présence omnicanale. « Nous sommes aujourd’hui distribués dans près de 300 points de vente : pharmacies, City Pharma, Mademoiselle Bio, La Belle Boucle, et même en ligne chez Nocibé. »
La force de la marque : une proximité réelle avec les clientes
Sur un marché devenu très concurrentiel, ce qui distingue In Haircare, c’est sa proximité avec ses clientes. Pour Rebecca, la réponse est évidente : « Nous avons toujours puisé notre inspiration auprès de nos clientes. Elles sont au cœur de toutes nos décisions. »
La fondatrice lit personnellement les retours, les commentaires, les messages privés.
Lors des événements, la marque invite ses clientes et leur donne la parole. « Chaque formulation sortie du laboratoire est testée par notre Inner Squad avant d’être mise sur le marché. » Une démarche participative qui nourrit la fidélité et renforce la légitimité des produits.
Une expansion européenne déjà en cours
In Haircare ne compte pas s’arrêter là. La marque est déjà présente en Suisse, en Belgique et en Allemagne. Un salon professionnel à Londres lui a même valu le prix de la meilleure communication digitale. De nouvelles références sont prévues « dès début 2026 ».
Conseils pour les esthéticiennes et entrepreneures
Pour conclure, Rebecca partage un message destiné aux créatrices, notamment aux esthéticiennes qui souhaitent lancer leur marque ou un concept inédit : « Le plus important aujourd’hui, c’est de maîtriser un minimum la communication digitale et de ne pas hésiter à partager les coulisses, les anecdotes, l’équipe. Cela permet d’emmener les clientes dans l’aventure. »
Elle encourage à raconter l’histoire dès les premières étapes du projet, même avant l’ouverture. Pour celles qui ne sont pas à l’aise, elle recommande de se faire accompagner.