Qu’attendre de la médecine esthétique en 2026 ?
2025 marque un tournant avec l’émergence de nouvelles tendances qui font la part belle au naturel et à la prévention. Ces tendances vont se confirmer en 2026.
2025 marque le début d’une véritable révolution dans la demande des consommateurs en matière d’esthétique médicale. Si les injections d’acide hyaluronique et de Botox, qui ont fait le succès de la médecine esthétique, ont toujours la cote, la manière de les proposer et de les réaliser est en train de changer en profondeur avec l’émergence d’une nouvelle façon d’envisager la beauté et l’anti-âge.
Une demande de résultats plus naturels
Doucement mais sûrement, en effet, la demande change de nature. Les injections qui surgonflent la bouche ou bombent les pommettes de manière excessive font désormais moins d’adeptes.
Pour les jeunes
«Même chez une clientèle jeune et branchée, on s’oriente plutôt vers une correction subtile des petits défauts (lèvres asymétriques, bosse sur le nez), en évitant tout ce qui peut figer l’expression et uniformiser les visages» souligne le Dr Genovese.
Pour la clientèle plus âgée
Une tendance que l’on retrouve également dans les prestations anti-âge où l’on parle moins de gommer les marques de vieillissement que de le ralentir en douceur, en privilégiant les traitements qui restaurent l’éclat et améliorent la qualité de la peau. Un discours qui séduit les patientes plus âgées, et aussi les hommes, de plus en plus nombreux à faire appel à des traitements qui améliorent l’apparence sans la transformer.
Des produits adaptés aux nouvelles attentes
En réponse, les laboratoires ont multiplié les formulations avec des textures et des densités différentes qui assurent un effet correcteur adapté à chaque zone du visage, par exemple lisser et combler un cerne sans créer de volume.
Dans le même esprit, on dispose d’injectables hybrides qui associent de l’acide hyaluronique et des ingrédients comme l’hydroxyapatite de calcium pour un effet «kiss cool». L’acide hyaluronique comble et remodèle immédiatement tout en embellissant la texture de la peau, alors que les agents stimulants agissent sur le long terme en relançant la production de collagène pour redensifier les tissus.
Le sur-mesure assuré avec l’IA
Au cœur de toutes les attentions dans les différents secteurs d’activité, l’IA va s’imposer en 2026 en esthétique médicale.
«Son principal intérêt est de personnaliser le suivi de chaque personne à toutes les étapes du traitement, explique le Dr Genovese. Les algorithmes permettent d’analyser les caractéristiques faciales ou corporelles et, à partir de ces données, prévoir l’évolution de la peau dans les années à venir. Grâce à ces éléments, on peut alors mettre en place un traitement personnalisé en sélectionnant les techniques les plus appropriées».
Cette technologie propose également l’emploi de la réalité augmentée, déjà largement utilisée par les marques cosmétiques, notamment pour tester des produits de maquillage ou des colorations capillaires. En esthétique, elle permet de visualiser sur écran les résultats que l’on peut obtenir pour confirmer que cela correspond aux attentes de la patiente et éventuellement ajuster le traitement pour mieux répondre à sa demande.
L’après perte de poids, un nouvel axe esthétique
L’augmentation des problèmes de surpoids et d’obésité en France (48,8 % des adultes concernés selon l’Observatoire Français d’Épidémiologie de l’Obésité OFEO) et l’arrivée sur le marché de médicaments prescrits pour faire fondre la graisse rapidement, ont pour conséquence directe l’émergence de nouvelles problématiques esthétiques : un relâchement important des tissus cutanés sur certaines zones du corps et une perte de volume parfois conséquente au niveau du visage.
«Cela touche même des personnes jeunes, dont le potentiel de récupération ne suffit plus à compenser les dégâts liés à cette fonte graisseuse» explique le Dr Genovese.
Les alternatives à la chirurgie
Aux États-Unis, la médecine esthétique s’est déjà emparée de cette question et, en France, la demande de solutions alternatives à la chirurgie augmente régulièrement. Il devient donc essentiel de proposer des protocoles pour réaliser un lifting corporel efficace sans bistouri. Cela passe essentiellement par les ultrasons (Ultherapy) et les lasers, qui ciblent spécifiquement la production des fibres de collagène, associés à la haute fréquence raffermissante et à l’électrostimulation, pour développer la masse musculaire.
L’essor des traitements non invasifs
Face à la demande de naturel et de prévention qui prévaut désormais sur les transformations radicales, l’esthétique médicale déploie désormais, parallèlement aux classiques injections, des traitements de pointe moins invasifs, basés sur l’énergie qui a fait la preuve de son efficacité dans les traitements des marques de vieillissement et autres défauts cutanés. C’est la raison pour laquelle les lasers qui n’occasionnent pas d’effraction cutanée, les ultrasons et la radiofréquence voient leur utilisation se démocratiser dans les cabinets d’esthétique tout comme la photobiomodulation et les Leds qui utilisent les effets de la lumière pour stimuler la régénération cellulaire. «Une tendance qui devrait encore s’accroître dans les cinq ans à venir» selon le Dr Genovese.
L’institut de beauté, un relais essentiel et prometteur
Ces différentes technologies, également en institut de beauté, font le lien entre ce qui relève de l’esthétique médicale et de l’esthétique pure.
«Il n’existe pas de confusion entre ces deux activités même si, parfois, la frontière peut se révéler ténue» affirme le Dr Genovese.
Chacune possède son terrain de compétences et l’institut reste une porte d’entrée privilégiée pour découvrir les soins préventifs anti-vieillissement, ainsi que les traitements corporels amincissants et remodelants, car il offre un accès confortable très sécurisant pour la clientèle.
Si une partie de cette clientèle d’institut fait ou fera appel à la médecine esthétique, cette démarche ne remet pas en question leur fréquentation des centres de beauté. D’autant que de nombreuses innovations voient le jour dans ce secteur, notamment dans la cosmétique, un domaine où l’expertise des esthéticiennes se révèlent précieuse.
Et pour 2026 en institut ?
En 2026, les soins visage personnalisés et les cosméceutiques, dont la concentration en actifs les met à la limite du médical, vont prendre encore plus l’ampleur, en particulier grâce à la consultation qui aboutit à un diagnostic et à un traitement sur-mesure.
Les exosomes pour un effet régénérant
Parmi les révolutions cosmétiques à venir, il faut signaler la technologie des exosomes directement issue de la médecine. Les exosomes sont des nano vésicules qui se forment dans les cellules avant d’être libérées dans la circulation, afin de transmettre des messages biologiques capables de stimuler l’activité cellulaire et, dans certains cas, de «livrer» aux cellules abîmées ou dégénérescentes les matériaux indispensables à leur réparation : protéines, facteurs de croissance, portions d’ADN ou ARN.
L’emploi d’exosomes d’origine humaine étant interdit en Europe, la médecine esthétique utilise des exosomes d’origine végétale ou encore d’origine bactérienne comme le lactobicillus. L’objectif est d’obtenir une biostimulation des tissus pour un effet régénérant particulièrement intéressant dans le domaine de l’anti-âge et de la chute des cheveux.
- En cabinet médical, l’application des exosomes se fait sur la peau et le cuir chevelu, en couplage avec le microneedling, les ultrasons ou la radiofréquence, pour une pénétration en profondeur et une meilleure efficacité.
- En institut, des produits cosmétiques boostés en exosomes font leur apparition. Couplés aux techniques déjà existantes comme la radiofréquence, ils ouvrent la voie à des traitements d’exception qui mettront les instituts à la pointe de l’anti-âge dans les années à venir, tout en créant une nouvelle passerelle entre médecine esthétique et esthétique.