Institut : un nouveau traitement anti-âge pourrait ralentir le vieillissement de vos clientes

Et si on pouvait ralentir le vieillissement intérieur de votre corps, autrement dit le vieillissement cellulaire ? Cela paraît totalement improbable. Et pourtant ça ne l’est pas tant que ça.

Le corps humain est composé de milliards de cellules. Lorsque ces cellules sont fragilisées et affectées, le corps les élimine pour se protéger des parasites qu’elles pourraient développer dans l’organisme. Mais, en vieillissant, notre corps peine à reproduire ce processus et à garder la vivacité et la perspicacité qu’il avait auparavant, au même titre que notre vue baisse ou que notre peau flétrie. Avec l’âge, nos sens s’affaissent, nous devenons plus vulnérables et plus sujettes aux maladies. Ne réussissant pas à mener à bien ce processus, les cellules finissent par entrer en nécrose et ainsi à développer certaines maladies souvent liées à l’âge, telles que le cancer, Alzheimer, les maladies rénales ou encore Parkinson.

Qu’est-ce que la nécrose cellulaire ? 

La nécrose désigne la mort prématurée et non programmée des cellules d’un tissu. Lorsqu’une cellule nécrose, celle-ci gonfle jusqu’à sa fracturation et libère ensuite son contenu intercellulaire, pouvant engendrer la croissance rapide d’une tumeur, d’inflammation chronique et même une instabilité génétique.  

Un nouveau médicament appelé « antinécrotiques » contre le vieillissement cellulaire

Ce n’est qu’en 1970 que les scientifiques ont commencé à comprendre les aboutissants et les conséquences de ce processus cellulaire dévastateur. Mais d’ici à nos jours, très peu de progrès ont été effectués pour empêcher les nécroses de détériorer l’anatomie interne. Beaucoup de tentatives sont nées, pour extrêmement peu de résultats.

Mais, en mai dernier, un article publié dans la revue scientifique Nature Oncogene par Carina Kern, ancienne docteure en génétique à l'University College London, ainsi que plusieurs spécialistes des maladies rénales, a permis d’observer d’encore plus près ce phénomène et a émis l’hypothèse de pouvoir un jour changer la donne et traiter ce vieillissement cellulaire.

Ils ont examiné les maladies liées aux reins et comment mieux comprendre la nécrose, pourrait aider à développer de nouveaux traitements. Selon eux, un médicament appelé « antinécrotiques », permettrait de lutter contre ce vieillissement, mais également de soulager les patients atteints.

Ce traitement offrirait, la possibilité d’aider les gens à vivre avec moins de maladies.

En 2024, Carina Kern et son équipe ont détaillé leur tentative dans un premier article. Ils présentent leur découverte : un agent anti-nécrotique in vitro, créé en laboratoire, qui pourrait permettre de pallier contre ce vieillissement. Les résultats seraient assez prometteurs pour la suite.

« Ce que nous avons réussi à identifier pour la première fois, c'est qu'il est possible de bloquer la nécrose, mais il faut bloquer plusieurs cibles moléculaires… Ce faisant, nous avons observé jusqu'à 90 % de suppression de la nécrose », explique la chercheuse.

Pourquoi cibler spécifiquement les maladies rénales ?

En continuant leurs recherches, les chercheurs ont décidé de se concentrer sur une seule conséquence de la nécrose : les maladies rénales

C’est un choix stratégique car :

Une avancée qui pourrait dépasser les frontières terrestres

Ces recherches pourraient également servir afin d’examiner l’impact du vol spatial sur les reins. En l'absence de gravité, la circulation des fluides dans le corps est perturbée. Cela peut entraîner une déshydratation, une formation de calculs rénaux et altérer le fonctionnement rénal. À long terme, cela fragilise les reins des astronautes.

Kieth Siew, Ph. D., néphrologue à l'University College London et co-auteur de l'article d'Oncogene a notamment collaboré avec la NASA pour comprendre comment les rayonnements cosmiques peuvent sensibiliser les reins des astronautes.

« Les antinécrotiques pourraient permettre de rendre ces tissus et organes suffisamment résistants pour supporter ces dommages et de stopper la mort cellulaire » jusqu’à ce que les astronautes reposent les pieds sur Terre.

En attendant, Carina Kern se concentre sur les essais cliniques de son antinécrotique qui débuteront fin 2025 et dureront deux à trois ans. Selon elle, les essais fourniront assez d’informations pour déterminer si ces nouveaux médicaments pourront réellement changer le vieillissement en une maladie que l’on peut traiter.