Abigael Lagnado: «Je suis passée d’experte-comptable à maquilleuse»
Avant de se lancer dans l’univers du maquillage, Abigael était loin d’imaginer que sa vocation se trouvait ailleurs que dans les bilans comptables. Titulaire d’un master en comptabilité et après dix ans dans le secteur, elle vivait avec une envie irrépressible : celle de faire de la beauté son quotidien.
- «Tous les lundis, après mes examens blancs, j’allais passer mes après-midi chez Sephora, sur les Champs-Élysées.»
Ce rituel révélateur traduisait déjà un appel profond.
- «Lorsque j’étais dans mon bureau, mes collègues de comptabilité venaient me demander les derniers tips make-up.»
C’est une épreuve personnelle qui lui a fait réaliser l’urgence de vivre sa vie selon ses propres termes :
- «Je me suis dit que la vie était trop courte».
Sa première formation en 2019
Avec un parcours académique rigoureux, se lancer à l’aveugle n’était pas envisageable pour Abigael. Très scolaire, elle ressentait le besoin d’être encadrée.
Abi prend alors contact avec Valérie Dian. Très connue dans le monde du maquillage, c’est une maquilleuse de renom (maquilleuse d’Arthur, de télévision et de célébrités), qui va jouer un rôle décisif :
- «Elle m’a rappelée, m’a donné confiance, elle croyait en moi».
Cette confiance va changer la donne. Elle suit une première formation en décembre 2019, puis enchaîne rapidement avec d’autres.
Sa ligne de conduite est claire :
- «Depuis que j’ai commencé dans ce métier, je fais des formations chaque année, au minimum une pour le make-up et une pour la coiffure afin d’apprendre de nouvelles choses, de nouveaux styles, de nouvelles techniques et me remettre à niveau. Ça me rassure sur mes compétences et j’aime apprendre, c’est très important».
Débuts et défis : trouver sa légitimité dans le secteur de la beauté
Changer de voie n’a pas été sans difficultés. Elle fait face au doute, à la pression financière, à une nouvelle organisation familiale, et à la pandémie.
- «Je me lance en décembre 2019 et le Covid arrive en mars 2020.»
Mais, la plus grande difficulté reste celle de la légitimité dans un secteur perçu, à tort, comme peu intellectuel.
- «Je voulais prouver qu’on pouvait transformer ce métier en quelque chose d’exceptionnel, que je pouvais me différencier.»
Instagram : une vitrine inattendue
Face à la crise sanitaire, le métier de maquilleuse n’étant pas essentiel, Instagram devient alors sa principale vitrine. Elle y partage son travail, ses astuces, ses réflexions.
- «J’ai appliqué tout ce que je savais depuis toutes ces années et j’ai souhaité le montrer sur les réseaux sociaux, comme si je travaillais dans ce milieu depuis des années.»
Son authenticité et son approche naturelle séduisent. Elle gagne en visibilité, en notoriété et devient même contributrice pour le média Les Éclaireuses (devenu Her Story) avec une rubrique hebdomadaire où elle y partage des tutos beauté sur différents thèmes.
Le Covid a, de ce fait, eu un effet booster pour son lancement.
Influence et intégrité : le duo gagnant
Abigael refuse de transformer son feed en catalogue publicitaire. Elle reste fidèle à ses valeurs :
- «Une bonne influenceuse est honnête. On applique des produits sur le visage, ce n’est pas rien».
Elle sélectionne avec soin ses partenariats et ne parle jamais d’un produit sans l’avoir testé, et s’il ne lui a pas plu.
- «Le métier de l’influence est un métier d’avenir, c’est très important de gagner la confiance de ses abonnées et de la garder.»
Le podcast : Sublime et Vous
Hyperactive et toujours avide de nouveaux projets, elle s’est rendu compte qu’il n’y avait que très peu de podcasts sur la beauté, donc elle a créé le sien !
«Sublime et Vous» est un podcast sur la beauté et la confiance en soi. Elle y reçoit maquilleurs, coiffeurs, coachs, médecins, psychologues, sportives… qui prodiguent des conseils sur la confiance en soi et partagent leur parcours professionnel ou personnel.
- «L’idée, c’est de montrer que la beauté passe aussi par le mental.»
Son podcast est un prolongement naturel de sa vision : aider, partager, inspirer.
Trouver l’équilibre : la clé du succès durable
Entre prestations, Instagram, podcast, formations, et vie privée, Abigael a trouvé une méthode : l’organisation par périodes.
- «Ma vie privée primera toujours sur tout. La réussite, pour moi, c’est l’équilibre.»
Elle adapte son planning selon les saisons : mariages (mars à septembre), podcast (elle en tourne deux à la fois et les publie en différés), ateliers/cours make-up (octobre à février), contenus Instagram (le plus possible lors des vacances ou des moments calmes).
Un projet qui fait sens
Parmi ses expériences les plus marquantes, un projet la touche particulièrement : aider les femmes atteintes de cancer à retrouver confiance à travers le maquillage.
Elle donne des cours d’auto-maquillage aux femmes atteintes de cancer ou en rémission pour réapprendre à se maquiller.
Un engagement fort, qui prouve que le maquillage peut être un véritable outil de reconstruction et d’estime de soi.
Ses projets
- Développer son podcast, inviter des profils variés et mettre en lumière certaines voix méconnues mais expertes.
- Avoir des partenariats avec des marques, ainsi que des collaborations sur des produits, afin de les proposer à sa communauté.
- Écouter ses abonnées et adapter ses collaborations en fonction de leurs besoins. Par exemple, cet été, elle a lancé «Tu m’as demandé, je te montre !», des demandes de ses abonnées sur des produits, techniques ou autres qui profitent à tous : aux abonnées, à la marque, à l’algorithme Instagram, et à elle-même, grâce au contenu généré pour «Continuer d’être égale à moi-même, et grandir».
Le métier de MUA : au-delà du maquillage
Le métier de maquilleuse est exigeant. Abigael en dresse les compétences clés : talent, écoute, hygiène irréprochable, humilité et empathie.
Elle insiste aussi sur l’importance d’être à jour sur les tendances et de toujours apprendre des autres.
En effet, pour se tenir informée des nouvelles tendances et techniques, Abigael s’inspire dans la presse, les magazines (achetés chaque semaine pour leur diversité et leur capacité à s’adapter aux événements comme le Festival de Cannes ou la Fashion Week), ainsi que les réseaux sociaux.
Elle observe aussi les gens dans la rue, le métro, ou dans les magasins, et lorsqu’elle remarque un maquillage intéressant, elle n’hésite pas à interroger la personne sur les produits utilisés, tout en faisant des compliments, ce qui est pour elle une manière agréable d’échanger et de découvrir de nouvelles inspirations.
Se lancer comme MUA : conseils et évolution du métier
Elle partage le message de Valérie Dian : «A pas peur».
Il faut faire preuve d’humilité, investir dans de bons produits et écouter les conseils constructifs.
Et surtout, croire en soi, encore et toujours.
Elle reconnaît que l’on se met souvent beaucoup de pression et de doutes sur l’avenir des métiers, mais nous assistons à un retour à la simplicité. Après une période d’excès de consommation, tant sur les réseaux que dans la vie réelle, les gens souhaitent un retour au naturel. Les métiers liés au conseil, au soin et à la beauté n’ont pas à s’inquiéter. Ce que les gens recherchent avant tout, c’est prendre soin d’eux-mêmes et se retrouver dans un moment authentique.
Ainsi, elle voit l’avenir de cette profession comme quelque chose de plus précieux. Avec l’abondance d’informations disponibles sur les réseaux sociaux, les gens sont de plus en plus à la recherche de conseils personnalisés. Cela représente une grande opportunité pour les professionnels du secteur. Le métier de maquilleuse, selon elle, ne pourra jamais être remplacé.
Du cabinet comptable au maquillage, du doute à l’affirmation, du pinceau au micro, Abigael incarne la reconversion audacieuse, l’humilité et la passion.
Son parcours est une ode à la persévérance et à l’amour du métier.
Pour aller plus loin
Découvrez les conseils make-up et les influenceurs coups de cœur d’Abigael.