Esthéticienne : votre nouvelle règle santé, marcher toutes les 30 minutes
En tant qu’esthéticienne, votre métier vous amène à bouger tout au long de la journée : les allers-retours fréquents entre les cabines et la caisse, le rangement, le nettoyage, ou encore les nombreuses prestations réalisées debout, comme les massages ou les soins du corps. Mais que ce soit dans les transports, durant certains soins comme les épilations, les manucures ou durant un maquillage, vous ne réalisez peut-être pas le temps total que vous passez immobile et assise dans une journée. Globalement, au quotidien, vous piétinez plus que vous ne marchez. Vous avez l’impression d’être active… mais est-ce vraiment suffisant ?
Ces moments d’inactivité, où le corps reste immobile durant de longues périodes, s’accumulent et peuvent devenir problématiques. C’est ce qu’on appelle la sédentarité : un mode de vie où vous restez assise longtemps, sans solliciter vos muscles ni dépenser votre énergie.
Pour votre bien-être, il est essentiel de réduire ces comportements, aussi bien dans votre vie professionnelle que dans votre vie privée.
En 2016, l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire (ANSES) s’était déjà attardée sur les effets délétères de la sédentarité et préconisait de «marcher toutes les deux heures» pour minimiser les conséquences.
Mais que peut engendrer une immobilité constante ?
La sédentarité est un sujet peu abordé auquel on ne pense pas quotidiennement. Mais à long terme, les effets sanitaires de ce phénomène ne sont pas sans risques pour votre santé. Il faut donc prendre cette problématique au sérieux.
Diverses conséquences sur votre santé sont à prendre en compte :
- Maladies chroniques telles que le diabète de type 2 ;
- L’obésité ;
- Les maladies cardiovasculaires ;
- Des pathologies respiratoires ou ostéoarticulaires ;
- Certains cancers ;
- Un affaiblissement du corps du fait de ne pas solliciter vos muscles entraînant des douleurs (dos, nuque et articulations) ;
- Une fatigue constante, moins vous bougez, plus la fatigue s’intensifiera.
La solution : marcher 3 à 5 minutes, toutes les 30 minutes
C’est neuf ans après que l’ANSES se penchent de nouveau sur cette problématique avec une étude publiée le 8 octobre. En s’appuyant sur 75 études internationales scientifiques, ils ont établi ce nouveau constat : «Il ne suffit pas de se lever, de faire le tour du bureau et de se rasseoir, explique Irène Margaritis, adjointe au directeur de l’alimentation, de la santé animale et végétale de l’Anses. La rupture de sédentarité doit durer trois à cinq minutes, et mobiliser réellement la motricité, comme avec une marche rapide.»
Selon eux, plus de 37 % de la population française passe plus de 8 heures par jour en position assise.
Il est, de ce fait, préconisé de marcher trois à cinq minutes toutes les demi-heures pour réduire les effets négatifs de l’immobilité.
Quels sont les bienfaits si vous décidez d’adopter cette habitude ?
Chaque moment d’activité pendant la sédentarité apporte de petits bénéfices immédiats, qui, cumulés, peuvent avoir des effets durables et protecteurs sur la santé.
Marcher toutes les 30 minutes durant 5 minutes améliore notamment les paramètres métaboliques, comme la glycémie ou l’insulinémie.
Les ruptures de sédentarité auraient également un effet positif sur les fonctions cognitives. L’équipe de l’ANSES a analysé 26 articles scientifiques pour en venir à cette conclusion. Rompre la sédentarité aurait des effets favorables sur certains paramètres cognitifs tels que le temps de réaction, la fatigue perçue et l’humeur.
Mais Perrine Nadaud, adjointe au chef de l’unité en charge des questions liées à l’activité physique ajoute tout de même que «ces effets bénéfiques sont observés lorsque la position assise est rompue régulièrement et dans l’idéal toutes les 30 minutes» si vous souhaitez des résultats à long terme. Des bénéfices peuvent être ressentis dès les premiers jours, à condition d’intégrer cette habitude dans votre quotidien et de façon régulière.
Il faut «prévoir des séquences régulières de rupture de sédentarité par une marche d’intensité faible à modérée. Les effets de cette rupture s’atténuent en particulier si on dépasse 1 heure.» Cette rupture est recommandée dans les périodes suivant les repas.
Une habitude à prendre, même le week-end
Mais cette habitude n’est pas à prendre au sérieux seulement durant vos jours de travail. Le week-end ne signifie pas que vous pouvez rester affalé sur votre canapé sans bouger. Le constat reste le même : il faut rester active et se lever régulièrement pour bénéficier des effets positifs et limiter les conséquences de l’immobilité.
Dans ce contexte, l’Agence recommande de «favoriser la mise en place de ruptures de sédentarité quel que soit le milieu, en offrant une variété d’opportunités afin de favoriser l’adhésion à ces ruptures de sédentarité et leur intégration dans les pratiques quotidiennes.»
L’ANSES rappelle également l’importance d’avoir une vie active au quotidien, même durant les jours de repos. Durant les déplacements, privilégiez la marche ou le vélo plutôt que la voiture, si cela est possible. De même, laissez de côté les ascenseurs et les escalators pour prendre les escaliers. « Aujourd’hui, la prévention en santé publique passe par une nouvelle organisation de nos modes de vie. L’Agence plaide depuis plusieurs années pour la création d’environnements favorables à un mode de vie actif, que ce soit par l’organisation du temps ou de l’espace, à l’école ou au travail », ajoute Irène Margaritis.
Elle encourage également « la création d’environnements et de dispositions d’organisation favorisant un mode de vie actif qui, tout en permettant les ruptures régulières de la position assise, permette aussi la réduction du temps de sédentarité journalier dans une logique de prévention en santé publique. »
La nécessité de pratiquer une activité physique au quotidien
Mais, cette habitude ne suffit pas à éliminer tous les risques. Pour limiter les effets de la sédentarité sur la santé, l'Agence rappelle qu'il est aussi important de pratiquer une activité physique.