Les idées reçues sur l'épilation en institut

Une pilosité importante est le signe d'un dérèglement hormonal

Ce qui est vrai.

L’excès de poils, ou ce qu’une femme considère comme un excès, peut devenir parfois un tel problème psychologique que celle-ci est prête à le considérer comme une vraie maladie ! Heureusement, ce n’est pas toujours le cas : il faut faire la différence entre une pilosité abondante et l’hyperpilosité caractérisée. Le fait d’avoir une pilosité abondante sur les bras et sur les jambes n’est pas lié aux hormones, c’est une caractéristique génétique et/ou raciale. Les poils au niveau des aisselles et du pubis apparaissent en revanche au moment de la puberté, dès que la production hormonale se met en route, et notamment les hormones androgènes typiquement masculines qu’on retrouve en plus faible quantité chez les femmes. Là encore, il s’agit d’un phénomène naturel et la densité des poils à ce niveau dépend de notre patrimoine familial.

On peut parler d’hyperpilosité et de dérèglement si les poils apparaissent en certaine quantité sur les zones habituellement réservées aux hommes : le visage, la poitrine, le dos… Cela peut effectivement signaler un taux élevé d’androgènes et exiger une prise en charge médicale. Mais attention, quelques poils autour du mamelon, du nombril, à l’intérieur des cuisses ou sur le menton n’ont rien de dramatique ! S’ils ont fait leur apparition récemment, signalez à votre cliente que le fait de prendre une nouvelle pilule, un traitement hormonal ou être en période de pré-ménopause, peut provoquer une petite stimulation du système pileux et qu’il est judicieux de le signaler à son gynécologue.

Plus on épile à la cire, moins on a de poils

Ce qui est vrai.

S’il est impossible de tenir les comptes, on peut juger d’un simple regard que la pilosité semble moins abondante à la suite d’épilations régulières à la cire. Mais que se passe-t-il vraiment ? Certains follicules pileux plus faibles ralentissent ou cessent effectivement leur production. On peut le constater avec l’apparition de zones plus clairsemées au fil du temps. De façon plus générale, lorsque les poils sont retirés à la racine, il faut un certain temps pour que le bulbe pileux reforme d’autres poils. Il y a donc une sorte de «temps mort» pendant lequel il ne se passe rien ou presque. Ensuite, les poils ne repoussent pas tous à la même cadence, et en arrivant à la surface de la peau, ils sont déjà usés par leur trajet dans les différentes couches de l’épiderme, donc plus fins et plus mous, alors que la coupe nette du rasoir donne à la surface de la peau un poil sain et vigoureux. D’où l’impression au final d’en avoir deux fois moins avec la cire !

Le gommage est la meilleure solution contre les poils incarnés

Ce qui est vrai.

C’est seulement une partie de la solution. Un poil incarné est un poil qui, n’arrivant pas à percer la couche cornée pour déboucher à la surface de la peau, va se retourner en crochet ou cheminer à l’horizontal. Le principal risque est l’apparition du fameux bouton rouge qui s’infecte facilement et laisse une cicatrice. Un épiderme dont la couche cornée est déshydratée favorise la formation de poils incarnés mais il existe d’autres facteurs de risque : par exemple, le fait d’avoir des poils affinés par de multiples épilations à la cire et qui poussent dans des zones de frottement, de porter des vêtements ou des sous-vêtements serrés ou encore d’avoir une pilosité qui a tendance à frisotter. La forme en tire-bouchon des poils peut provoquer une repousse inversée et la formation de kystes sous peau, un phénomène fréquent sur les peaux noires. Au niveau des soins, la bonne prévention consiste à faire des gommages réguliers à domicile ou en institut mais toujours en duo avec un soin nourrissant car le gommage seul affine la couche cornée mais n’empêche pas celle-ci de se durcir à nouveau.

Retirer des poils à la pince en fait reposser d'autres

Ce qui est vrai.

Il s’agit d’une simple croyance mais qui a la vie dure ! Beaucoup de femmes sont en effet persuadées que le simple fait de retirer un poil au niveau du menton ou des lèvres risque de stimuler tous les follicules pileux de cette zone. En réalité, les seuls facteurs qui peuvent influencer la croissance des poils sont d’origine interne et plus spécifiquement hormonale ou encore d’origine médicale. La prise de certains médicaments peut en effet favoriser la pilosité sur certaines zones du visage et du corps. Si l’une de vos clientes note l’apparition de poils bien visibles sur des zones habituellement glabres ou dotées de duvet, il y a fort à parier qu’il s’agit d’une cause interne. La bonne attitude consiste à lui conseiller d’en parler avec son médecin traitant. Lui seul pourra faire un parallèle avec d’éventuels traitements ou certains changements biologiques. 

C'est bien d'alterner rasage et épilation à la cire

Ce qui est vrai.

Comme on l’a vu précédemment, l’épilation à la cire, en arrachant le poil à la racine, crée une repousse décalée en fonction de l’activité des bulbes pileux et nettement moins drue car les poils s’épuisent pour arriver à la surface de la peau. Au fil des épilations, ce phénomène s’accentue et chez certaines de vos clientes, cela peut aboutir à avoir en permanence une repousse, certes faible, mais qui leur donne le sentiment de ne jamais être nettes.

Dans ce cas, une «remise à niveau» peut s’avérer utile.

L’utilisation d’une crème dépilatoire chimique est toutefois plus douce pour l’épiderme que le rasage mécanique et tout aussi efficace pour retrouver une repousse identique sur chaque zone. L’épilation à la cire suivante n’en sera que plus efficace.

Même avec un traitement à la lumière pulsée, les poils repoussent

Ce qui est vrai.

La technique d’épilation à la lumière pulsée (IPL ou lampe flash) se rapproche de l’épilation au laser du dermato. Mais ce qui fait la différence entre les deux techniques, c’est la puissance et la longueur des ondes. La lumière pulsée couvre un large spectre -de 400 à 1 200 nanomètresce qui lui permet d’atteindre plusieurs cibles ou «chromophores». Parmi elles : la mélanine contenue dans les poils ou la peau. Par ailleurs, le faisceau de lumière n’est pas continu, il est utilisé par pulsion. La lumière intense est absorbée par la mélanine du poil, puis convertie en chaleur. En se concentrant sur le poil, cette énergie thermique détruit le follicule pileux qui tombe et ne repousse plus. Cette technique est efficace mais uniquement sur les poils en phase de croissance (ou phase anagène).

La difficulté est que l’on ne peut reconnaître à l’œil nu dans quelle phase du cycle sont les poils qui apparaissent en surface. On n’a pas d’autre choix que de traiter l’ensemble de la zone en sachant que si un poil est flashé en dehors de la phase de croissance, il tombera mais repoussera ensuite. C’est la raison pour laquelle on recommande un traitement de minimum six mois pour obtenir une très nette diminution de la pilosité. Il faut aussi tenir compte de la couleur des poils. Plus ils sont foncés, plus ils ont de chance d’être détruits car la lumière pulsée se concentre sur les pigments. Vous pouvez donc avoir des résultats un peu plus décevants sur une pilosité très claire.

Les peaux foncées ne peuvent pas être épilées à la lampe flash

Ce qui est vrai.

Dans la mesure où le faisceau lumineux se concentre sur la mélanine et détruit les pigments des poils, elle peut aussi avoir un effet sur la mélanine contenue dans la peau.

C’est la raison pour laquelle ce type d’épilation, comme le laser, est déconseillé sur les peaux pigmentées ou bronzées. Ce n’est pas la seule contre-indication : les peaux ayant une forte sensibilité aux ultra-violets et les personnes suivant des traitements médicaux, qui peuvent induire une photosensibilisation, doivent éviter ce genre de traitement.

Dans la mesure du possible, avant de démarrer un cycle d’épilation à la lumière pulsée, il est fortement recommandé de conseiller à vos clientes de questionner leur médecin traitant sur d’éventuelles contre-indications.

Pour les sourcils, l'épilation au fil est le top de la précision

Ce qui est vrai.

L’épilation au fil est une méthode originaire de l’Inde où les femmes soignent au poil près la ligne de leurs sourcils, qui est naturellement épaisse et foncée alors que les critères de beauté la veulent plutôt fine et bien dessinée. Il suffit de regarder un film de la génération Bollywood pour constater le travail sophistiqué réalisé sur les arcades sourcilières des stars féminines. La méthode consiste à emprisonner chaque poil au ras de la peau à l’aide d’un fil torsadé et de tirer un coup sec pour le retirer avec la racine. Réalisé dans les règles de l’art, elle garantit effectivement une épilation précise et durable et ne casse pas les poils. Est-elle supérieure à l’épilation à la pince ? En fait, fil ou pince, le principe consiste à retirer le poil sans le casser. Et quelle que soit la technique employée, le résultat dépend essentiellement du savoir-faire de la personne qui réalise l’épilation sans oublier son œil artistique. Car une jolie ligne de sourcils, c’est d’abord celle qui va avec le visage. 

Si on épile les duvets, ils risquent de se transformer en poils

Ce qui est vrai.

Le duvet est un ensemble de poils résiduels d’une époque où le corps humain était presque totalement recouvert par la pilosité. Au fil des millénaires, ces poils, situés sur des zones qui ne sont pas sous dépendance hormonale, c’est-à-dire le visage, les bras et les cuisses pour les blondes à peau claire, se sont atrophiés naturellement. Ils sont ultrafins et peu colorés la plupart du temps. L’épilation à la cire n’a aucune chance de les retransformer en poils vigoureux mais il faut bien évaluer la nécessité de les retirer. Oui s’ils sont abondants et donc gênants même s’ils sont blonds. Dans ce cas, il faut toujours proposer une cire tiède spéciale peau sensible, car le visage, les bras et l’intérieur des cuisses réagissent plus fortement à l’épilation. L’épilation à la lumière pulsée est plutôt inefficace sur les duvets car ils sont trop fins et surtout pas assez pigmentés pour «attirer» le faisceau lumineux de la lampe flash.