Les poils : le saviez-vous ?

1 Les poils vivent au rythme d'un cycle 

Contrairement aux ongles qui poussent en continu, les poils finissent toujours par tomber naturellement. Effectivement, les poils poussent selon un cycle composé de trois phases: une longue phase durant laquelle le poil pousse (dite anagène), puis deux phases plus courtes durant lesquelles le poil se prépare à tomber puis tombe (dites catagène, puis télogène). Mais déjà en profondeur, un nouveau poil commence à pousser. Ce qui fait que nous ne nous apercevons pas de leur chute.

Ainsi, tous les jours nous perdons des poils. La durée totale de ce cycle, dit cycle pilaire, varie selon le type de poil. Ainsi, elle sera de six mois pour les poils duvet et d’un an pour les autres poils.

Nous remarquerons que, chez l’être humain, ces cycles sont indépendants les uns des autres. Donc nos poils ne tombent pas tous en même temps. Contrairement aux animaux, comme les chiens ou les chats, qui eux perdent leurs poils par période, lors des mues saisonnières.

2 Les poils ont forcément une longueur maximale 

Étant donné que les poils ont une durée de vie limitée, ils ont forcément une longueur maximale définie (car lorsqu’ils l’ont atteinte, ils tombent par la suite). Pour que les poils soient les plus longs possible, il faut cumuler deux éléments: une vitesse de pousse rapide et une durée de cycle la plus longue possible. En moyenne, les hommes ont ainsi des poils plus longs que les femmes car ces deux éléments sont réunis chez eux.

3 Les poils ont plusieurs rôles de protection 

Les poils ont parfois des rôles insoupçonnés. Tout d’abord, nos poils nous protègent contre les écarts de température. En emprisonnant une fine couche d’air entre la peau et l’air ambiant, ils permettent d’isoler la peau des variations des températures environnantes. Ils protègent également la peau contre les frottements. C’est par exemple le cas avec les poils des aisselles qui évitent que la peau ne s’irrite trop à cause des mouvements des bras le long du buste.

Par contre, contrairement à ce que beaucoup disent, les poils ne protègent pas contre les micro-organismes. Les poils n’ont aucun rôle immunitaire. À l’échelle microscopique, ils sont bien trop gros pour être une barrière pour les germes. Cependant, au niveau des orifices, ils permettront de filtrer les poussières et ainsi de protéger de leur introduction dans les conduits naturels (tels que les voies respiratoires ou les conduits auditifs). La confusion vient peut-être que lors des épilations ou du rasage, qui ont pour but d’éliminer les poils, la peau peut être lésée. Et alors ses blessures peuvent être le lieu d’infections. 

4 La pilosité est un caractère sexuel secondaire 

Par définition, un caractère sexuel secondaire est une caractéristique anatomique permettant de différencier les hommes des femmes. Il s’agit par exemple du volume de la poitrine ou de la tessiture de la voix. De la même façon, la pilosité est un caractère sexuel secondaire. Ainsi, chez les hommes l’apparition de la pilosité faciale (sous forme de moustache et de barbe) au moment de la puberté permet d’«afficher» aux femmes qu’ils sont dorénavant fertiles.

Cette différence de pilosité entre les deux sexes est due à la grande sensibilité des follicules pileux pour les hormones masculines (telles que la testostérone). Lorsque le sang qui irrigue les follicules en contient en grande quantité, les poils produits deviennent plus épais. C’est ce qui se passe pour la barbe des hommes. Ces poils sont alors dits «testoïdes». 

5 Les poils sont extrêmement solides

De par leur finesse, on pourrait croire que les poils sont fragiles. Mais il n’en est rien. Ces productions cutanées sont très résistantes. Cette qualité leur est conférée par la molécule dont ils sont composés à 80 %, à savoir la kératine. Ainsi, les poils sont très résistants à la traction, ils sont capables de résister à un poids de plusieurs dizaines de grammes chacun. C’est grâce à cela que vous pouvez les arracher. Car sinon vous les casseriez et vous ne pourriez alors pas les retirer de la peau. 

Les poils sont également résistants à l’eau, à l’action de nombreux produits chimiques et aux attaques des micro-organismes. Ils sont donc imputrescibles (c’est pourquoi ils finissent par boucher les siphons des salles de bains, car ils ne pourrissent pas).

6 Tous les poils n'évoluent pas de la même façon avec l'âge 

Lorsque l’on pense au vieillissement des poils, on imagine des poils qui blanchissent, qui poussent moins vite, voire qui ne poussent plus. Cela est vrai pour la plupart des régions corporelles (les membres, la barbe...). Il s’agit là des effets directs du vieillissement caractérisé par une chute d’activité des cellules.

Mais ce serait oublier les régions où les poils deviennent plus drus avec l’âge, surtout chez les hommes, comme les sourcils ou les orifices (les narines et les oreilles). En effet, chez les hommes, le taux d’hormones masculines augmente jusqu’à cinquante ans. Et petit à petit, certains poils duvets continuent à se transformer en poils testoïdes (comme lors de la puberté). Ils deviennent alors plus épais et foncés.  

7 Les conditions de vie  

En effet, la croissance des poils dépend de nombreux facteurs. Tout d’abord, l’alimentation peut jouer un rôle sur la qualité des poils. Par exemple, les carences alimentaires vont ralentir la pousse des poils, voire entraîner leur chute. À l’inverse, la consommation d’aliments riches en vitamines et en sels minéraux est bénéfique pour les poils.

L’état nerveux de l’individu affecte également la qualité de ses poils. En cas de stress ou de fatigue, les poils pousseront moins vite (car cela perturbe l’irrigation sanguine des follicules). 

8 Les hommes sont aussi poilus que des singes

Nous ne nous en rendons pas toujours compte mais la densité pilaire de l’homme est aussi importante que celle des autres animaux. Le visage est, par exemple, aussi poilu que celui des singes. La différence vient de la nature même des poils. Chez l’homme, les poils du visage sont très majoritairement du duvet (excepté pour la barbe des hommes, comme vu précédemment). Il s’agit de poils très fins et non colorés. Mais ils sont en quantité aussi importante que les poils épais et foncés des primates. 

9 L’épilation est une très ancienne pratique esthétique

Depuis très longtemps, esthétiquement, les femmes cherchent à se démarquer des hommes et encore plus des animaux. C’est ce qui les a poussées à s’épiler. Et cette pratique remonte à de très anciennes périodes.

Ainsi, les archéologues ont prouvé que l’épilation serait apparue en Égypte il y a 5000 ans. Par exemple, les femmes du harem de Ramses III, en 1150 av. J.C., étaient toutes épilées.

Par la suite, les Romains également se sont épilés. À cette époque, même les hommes s’épilaient les jambes. Pour cela, ils employaient divers produits naturels collants (des cires végétales, des cendres ou encore du sang) et des pinces. Puis, l’épilation est passée de mode.

À la fin du Moyen Âge, les dames se sont à nouveau épilées, surtout le visage. Et depuis, les femmes ont continué. Les zones corporelles devant être glabres se sont multipliées au fil du temps et des modes vestimentaires : les jambes, les aisselles, puis les cuisses et les bras. Aujourd’hui, une majorité de femmes s’épilent et les techniques ainsi que les produits se sont très diversifiés.

10 Les poils ne sont en rien responsables des mauvaises odeurs corporelles

Les mauvaises odeurs corporelles sont souvent associées aux poils. Mais il est faux de penser qu’ils en sont à l’origine. Ces odeurs désagréables sont dues à des molécules volatiles produites par des bactéries vivant à la surface de la peau. En effet, ces germes se nourrissent essentiellement de sébum et, en contrepartie, ils libèrent des déchets. Mais ces déchets sont des molécules de petites tailles, donc très volatiles, et malheureusement malodorantes.

Alors pourquoi les zones poilues sentent-elles souvent mauvais ? Il y a deux explications à cela. La première est que ces zones sont également celles où la production de sébum est la plus importante, donc l’activité des bactéries peuplant la surface cutanée y est également plus importante. La seconde est que les poils ont une grande capacité à retenir les odeurs à leur surface (il s’agit d’un phénomène «d’adsorption»). On constate par exemple, lorsque l’on se parfume, que les cheveux peuvent emprisonner longtemps l’odeur.

Donc, il est vrai que l’épilation permet de limiter les mauvaises odeurs (par exemple au niveau des aisselles), mais ce ne sont pas les poils qui sont directement responsables de celles-ci. Maintenant... vous savez !