Avant 2005, de nombreuses esthéticiennes faisaient l'objet d'un harcèlement des syndicats locaux des kinésithérapeutes les menaçant d'une action judiciaire pour exercice illégal de la médecine si elles continuaient à utiliser le mot massage qui sous-entendait un acte exclusivement médical.
Cette position était soutenue par la DGCCRF, les masseurs prétendant que la loi leur accordait le monopole du massage, alors qu'il ne s'agissait que d'actes réservés.
En 2005, grâce à la mobilisation et à l'action de la CNAIB, la loi a accordé aux esthéticiennes le monopole du modelage. Le modelage a l'avantage de ne pas être galvaudé comme le massage car le modelage n'est pratiqué que par des professionnels qualifiés.
En 2008, les kinésithérapeutes ont perdu le monopole du massage suite à une décision du Conseil d'État.
Malgré cela, les masseurs ont continué le harcèlement par voie postale et intenté quelques actions devant les tribunaux qu'ils ont perdues quand les esthéticiennes ont apporté la preuve que les massages qu'elles pratiquaient étaient de bien-être et à but esthétique exclusivement. En cas de contrôle, la DGCCRF a tenu le même discours que les kinésithérapeutes et a fait retirer le mot massage.
Aujourd'hui, on en est au stade où quelques rares kinés irréductibles continuent à attaquer et menacer. La CNAIB répond aux lettres de menaces et demande que l'esthéticienne retire le mot massage et cela en général s'arrête là.
Le 26 janvier 2016, la loi de santé a modifié la définition de la profession de kinésithérapeutes et a défini les actes sur prescription médicale de ce dernier comme des actes de masso-kinésithérapie. Le côté médical est repris et renforcé.
On peut interpréter ceci en disant que si les actes effectués par les masseurs relèvent de la masso-kinésithérapie et comme ils n'effectuent que des actes médicaux, on peut considérer que les actes de massage de bien-être n'entrent pas dans le domaine réservé des masseurs et peuvent de ce fait être pratiqués par des esthéticiennes. Les esthéticiennes ne seraient donc plus en exercice illégal de la médecine en faisant du massage bien-être.
La CNAIB ne connaît pas à ce jour ni la réaction des kinésithérapeutes ni celle de la DGCCRF, ni l'interprétation des magistrats qui devront se pencher sur cette distinction dans le cas d'actions judiciaires.
La CNAIB a rendez-vous à Matignon et au Ministère de l'Économie prochainement et fera une information après cette date.
Aujourd'hui, la CNAIB vous recommande d'abandonner le modelage pour le massage, tant que des éclaircissements sur ce texte de loi ne m'auront pas été donnés.
En cas de problème, la CNAIB continuera à faire des réponses aux kinésithérapeutes en général et vous pourriez, si les choses allaient jusqu'à des plaintes et des actions judiciaires, vous adresser à la CNAIB qui vous dirigera vers deux avocats spécialisés.
CNAIB 64 rue de la Briqueterie, 17000 La Rochelle. Tél. 05 46 41 69 79. www.cnaib.fr
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