Si tout le monde rêve d'amour, au point de dépérir lorsqu'il manque, en fait, très peu de personnes supportent instantanément que quelqu'un qui n'appartient pas à leur entourage proche, prononce ces mots très simples : «Je t'aime».
Ce paradoxe entre besoin et refus est tout simplement alimenté par la peur des conséquences éventuelles de cette acceptation et par un questionnement indicible concernant les motivations de celui qui donne, d'autant plus exacerbés si la personne elle-même n'en est pas capable.
Cette inquiétude peut même virer au cauchemar mental ou affectif quand la personne qui reçoit arrive à cette ultime question : «Pourquoi il m'aime ? Je n'ai rien demandé...» alors que l'instant d'avant et celui d'après, c'est ce seul souhait qui la martèlera sans arrêt s'il ne trouve pas de résonance.
Ces réflexions me rappellent la première démonstration que j'ai faite en direct au Congrès des Nouvelles Esthétiques, il y a 25 ans, où j'avais utilisé, pour un massage du visage à quatre mains, une chanson de Piaf qui s'intitule : «Le droit d'aimer» dont les paroles sont édifiantes : «Dans l'amour, il faut des larmes, Dans l'amour, il faut donner»...
Beaucoup de chanteurs ou de poètes ont repris ce thème, mais j'ai une préférence pour la chanson de Florent Pagny «Savoir aimer» que je vous invite à réécouter en remplaçant le mot «aimer» par «toucher» et vous comprendrez pourquoi c'est un de mes credo. Que vous aimiez ou pas le chanteur, je vous conseille vraiment de faire cette expérience.
Vous comprendrez aussi pourquoi j'ai intitulé «Mon credo» le poème que vous pouvez trouver dans mon livre (30 000 kilomètres sur les mains) ou sur mon site : «Si j'aim'assez», compression de ces trois phrases qui sont toujours pour moi les fondements de la technique du Massage Artistique : J'ai massé, si j'aime masser, et si j'aime assez. Tout est dit !
LES AFFRES DE LA SOCIÉTÉ OU DE L'ÉPOQUE
C'est l'avènement des années 68 qui a permis de donner une nouvelle image du corps, de la sexualité, et par là même, du massage et du contact de manière globale.
Vingt ans plus tard, la découverte du sida, associée au développement d'Internet, avec son lot incessant d'images d'une rare violence et de pornographie débridée, corroborées par les agressions pédophiles et les informations tout aussi angoissantes et harcelantes, ont modifié profondément l'image du corps et par là même, de nos contacts.
Cette petite phrase de Laure, à la fin d'un massage que je lui avais donné, et devenue célèbre par Michèle de Lattre qui l'a maintes fois répétée pour me présenter, était valorisante il y a une vingtaine d'années, alors qu'aujourd'hui elle tend à devenir suspecte.
Énoncer après un massage : «J'ai cru qu'il m'aimait» peut générer soit un sourire attendri et bienveillant, soit une sorte de suspicion... selon l'état d'esprit de celui qui l'entend. A-ton le droit d'aimer ?
L'éVOLUTION
DE LA QUALITe du toucher
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Cliché Dan Gubic
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