Facialiste : ce nouveau métier de l'Esthétique

Ce métier de Facialiste débarque tout récemment en France : comment l’avez-vous connu ?

J'ai découvert ce métier auprès de ma clientèle américaine lorsque j’étais spa praticienne au George V. Il était difficile de leur proposer nos prestations visage sans connaître tous les bienfaits que pouvait leur apporter leur facialiste !

Je me suis donc renseignée sur ce métier que je ne connaissais pas mais qui existe depuis de nombreuses années dans les pays anglo-saxons. J’ai été séduite par cette approche centrée sur la beauté du visage.

Quelle valeur ajoutée possède une facialiste par rapport à une esthéticienne diplômée en France ?

La spécialisation est la grande valeur ajoutée d’une facialiste : nous sommes expertes du visage.

De mon point de vue, lorsque l’on est esthéticienne, nous sommes censées savoir réaliser tous types de prestations esthétiques : massages, manucuries, épilations, soins du visage et soins du corps.

Si l’on regarde par exemple les manucuries, la plupart des esthéticiennes ne se sentent pas à l’aise à 100 % avec ces prestations.

Le faire de temps en temps n’est pas suffisant pour maîtriser entièrement la technique. Il faut aussi pouvoir s’adapter à chaque type d’ongles et à la demande des clientes. Ainsi, si l’on veut  une manucurie parfaite ou une pose de faux ongles «zéro défaut», les clientes vont plutôt s’adresser à une manucure spécialisée en stylisme ongulaire.

De ce fait, j’ai voulu me baser sur ce même principe : si l’on souhaite avoir un résultat au niveau de son visage, il est logique de s’adresser à une facialiste.

Pourquoi avez-vous choisi de vous spécialiser dans cette approche visage ?

Diplômée d’esthétique et ayant pratiqué pendant de nombreuses années dans ce domaine, j’ai souhaité me spécialiser dans les soins du visage, c’est ce que je préférais pratiquer au quotidien. Mon diplôme m’a appris la base des connaissances théoriques et pratiques, mais un approfondissement m’était nécessaire.

J’ai donc complété ma formation d’esthéticienne par de nombreuses formations en techniques de massage du visage pour apprendre ce métier de facialiste.

Je me suis beaucoup documentée sur la morphologie du visage, l’anatomie faciale, la peau et les muscles du visage, le processus de vieillissement au niveau musculaire, le système lymphatique, les facias...

Des livres d’anatomie et de médecine m’ont aidée à comprendre toute l’approche physiologique du vieillissement de la peau. J’ai d’ailleurs ciblé précisément mes recherches sur le vieillissement. En résumé, un réel gain de compétences techniques et pratiques.

L’approche que vous avez choisie concerne donc principalement les résultats anti-âge ?

Oui, mais aussi ce que j’appelle le «glow», c’est- à-dire apporter de l’éclat à la peau et défatiguer les traits. Que l’on ait 25 ans ou plus de 70 ans, ce qui ressort en premier, c’est la fatigue.

De plus en plus de clientes me disent avoir cette sensation de visage fatigué, crispé et tendu. Grâce à cette approche du massage facial, on arrive à réveiller les traits et redonner de la lumière au teint.

J’ai donc deux approches, par les massages manuels : l’anti-âge et le «glow» coup d’éclat.

Vous proposez une approche globale pour la cliente avec les soins mais aussi des séances où vous apprenez aux clientes à entretenir leur peau.

J’accompagne toujours mes clientes sur le long terme. Je leur explique que pour optimiser les résultats entre chaque séance, il est recommandé de se masser le visage, nous travaillons ainsi ensemble sur l’entretien de leur peau.

Je fais mon maximum au cours des séances pour que nous obtenions les résultats escomptés, mais c’est ensuite à elles d’apprendre les bons gestes.

Souvent, les clientes ne savent pas comment appliquer leur huile le soir, se démaquiller, se masser le visage... Nous revoyons donc ensemble les bonnes pratiques à avoir pour leur peau.

Je personnalise l’enseignement de la technique de massage en accord avec leurs souhaits : la ride du lion, le contour de la lèvre... Je recommande souvent une séance d’une heure de cours d’auto-massage, puis de commencer en parallèle une cure de massage facial.

À quoi ressemble votre cliente type ?

Les clientes type ont entre 40 et 48 ans, elles cherchent des techniques naturelles pour pallier le vieillissement de la peau et aux marques de fatigue.

Elles ne souhaitent pas recourir à la chirurgie esthétique et aux techniques invasives. J’ai également quelques clientes de 50 ans et plus qui ont testé les injections, mais qui voudraient arrêter et reprendre des techniques de massages plus naturelles. Ces clientes viennent plutôt en cure, une fois par semaine pendant un mois, puis tous les 15 jours, et finalement une fois par mois.

Et enfin, il y a des clientes de 25/30 ans, qui souhaitent connaître les bons gestes, avoir des conseils sur des produits naturels et leurs routines de soins. Ces clientes viennent de manière plus ponctuelle, avant un événement par exemple, ou bien trois à quatre fois par an en prévention.

Ces conseils et techniques de beauté mettent en valeur l’éclat de leur teint.

Pour obtenir ces différents résultats, vous utilisez bien évidemment vos doigts et votre connaissance de la peau, mais vous travaillez également avec des produits bio, éco-friendly. Est-ce que toutes les facialistes font ce choix ?

Chaque facialiste a une approche différente en termes de traitement de la peau. Je suis personnellement pour la beauté très naturelle, éthique et green car je suis sensible à ces valeurs. Je choisis des produits bio et éco-friendly qui vont de pair avec ma réponse naturelle par le massage, ils respectent la peau et sont plus performants que d’autres produits plus «chimiques».

En tant que facialiste, nous créons nos propres méthodes adaptées à tout type de peau. Dans mon ancienne expérience, comme beaucoup d’esthéticiennes, j’ai dû représenter des marques et respecter des protocoles.

Aujourd’hui, je ne veux plus «appartenir» à une marque, et ainsi pouvoir choisir différents produits et proposer à la cliente un soin sur-mesure. 

J’ai voulu tester ce soin en mai dernier et vous m’aviez répondu que votre prochaine disponibilité était en septembre ! À quoi ressemble votre semaine type ?

J’ai deux lieux de travail : Ma Maison de Beauté à La Garenne Colombes, aménagée dans un espace totalement indépendant de ma maison, ainsi qu’un espace à Paris.

En me lançant dans cette aventure entrepreneuriale, je ne pensais pas que le succès serait aussi rapide. Ma clientèle étant très fidèle, il faudra attendre deux à trois mois pour avoir un premier rendez-vous ! Mes clientes réservent souvent jusqu’à trois à quatre rendez-vous à la suite pour être sûres d’avoir de la place ! 

Être indépendante me permet aussi de choisir mes heures de travail. J’ai cette chance d’avoir un planning rempli à 100 % en semaine pour ne pas avoir à travailler le samedi, impensable en spa ou en institut.

Je prends maximum cinq clientes par jour du lundi au vendredi, le mercredi est moins intense afin que je puisse profiter de mes trois enfants.

Il m’arrive aussi de travailler le soir, une fois les enfants couchés. Je peux reprendre un rendez-vous à 20h30 ou 21h. C’est l’avantage d’avoir son lieu de travail à la maison.

Comment vous projetez-vous en termes de développement d’activité ?

Ma clientèle s’est rapidement constituée, en me faisant connaître peu à peu grâce à une communication uniquement sur Instagram. Aujourd’hui, ma clientèle occupe la majorité de mon temps. Je suis aussi sollicitée par des marques pour assister à des lancements de produits ou pour animer des ateliers de massage.

Auparavant, j’étais superviseuse de l’équipe du spa dans lequel je travaillais, en assurant les formations. Naturellement, la formation et la transmission de mon expertise à destination des professionnelles sont des axes de développement que je souhaite poursuivre.

Comment se former au métier de facialiste ?

Pour être facialiste, les connaissances techniques sont primordiales, tout comme le savoir être et la considération de la cliente. Avoir un diplôme d’esthétique est un premier pas vers l’apprentissage.

Avec ma partenaire Catherine Bourgeois, facialiste et formatrice en esthétique, nous avons créé l’Académie des Facialistes dont l’ouverture est prévue pour avril 2020 à Paris afin de former les futures professionnelles spécialistes du visage.