Le sommeil et la peau
Le sommeil est un allié précieux. Certes nous dormons presque 1/3 de notre vie. Ainsi, à 75 ans, nous aurons passé près de 25 ans dans les bras de Morphée, cependant ce temps de sommeil est notre meilleur allié pour rester en bonne santé, en forme et en beauté.
Les études sur le sommeil, le manque de sommeil et ses répercussions sont de plus en plus nombreuses et permettent de mieux comprendre pourquoi.
Le sommeil est une fonction biologique essentielle et il ne semble pas y avoir de vie possible sans lui.
Questions/réponses sur le sommeil
Dormons-nous seulement pour reposer notre organisme ?
Le sommeil n’est pas seulement un moment de repos réclamé par la fatigue. C’est un processus obligatoire de réparation et de régulation indispensable à notre organisme.
Ainsi, il est maintenant scientifiquement démontré que le manque chronique de sommeil est étroitement lié à diverses pathologies, obésité, diabète, hypertension, troubles psychiques comme les dépressions, et aussi baisses de performance, difficultés relationnelles…
Le sommeil fait partie intégrante de notre processus de vie. Il est le temps capital pendant lequel s’effectue la reconstruction des tissus (musculaires en particulier), la consolidation des défenses immunitaires, la régénération de la peau et des stocks énergétiques, l’élimination des déchets et toxines et l’évacuation des tensions psychiques.
Perdons-nous le sommeil ?
En 50 ans, le temps que nous consacrons à notre sommeil a été réduit de 1 heure 30 environ sur 24 heures. Actuellement, les actifs français dorment en moyenne 6h55 et pour un tiers même moins de 6 heures (32 %).
Or, en moyenne, les 25-45 ans déclarent avoir besoin de 7h30 de sommeil pour se sentir en forme le lendemain.
D’après les critères très stricts des classifications internationales, quatre Français sur dix souffrent de troubles du sommeil, lesquels ont une répercussion sur leur qualité de vie et sur leur santé.
Et comme pour mieux soulager ce déficit chronique de sommeil, 29 % des actifs français s’accordent une grasse matinée le week-end d’1h02 en moyenne !
Pouvons-nous choisir notre durée de sommeil ?
Les besoins de sommeil diffèrent d’une personne à l’autre, il y a des «courts dormeurs» et des «longs dormeurs» (le record minimal observé est de 3h30 de sommeil par nuit).
La durée idéale d’une nuit de sommeil est celle qui donne le sentiment d’être en forme et efficace le lendemain matin.
En effet, notre appartenance à une catégorie de dormeur, comme les particularités de notre sommeil (étendue, durée des cycles, etc.) sont déterminés par notre horloge interne.
Logée dans le cerveau et plus précisément dans une partie de l’hypothalamus, cette horloge est constituée de deux groupes de quelque 10 000 neurones (l’un dans le cerveau droit, l’autre dans le gauche) dont l’activité électrique automatique et spontanée (hors de notre volonté) oscille sur 23h30 à 24h30 en moyenne.
Cette horloge électrique est contrôlée par l’expression d’une quinzaine de gènes «horloge». Nos besoins de sommeil sont donc génétiquement programmés.
Notre horloge biologique contrôle et régule également de nombreuses fonctions de l’organisme comme la température corporelle, la pression artérielle, la fréquence cardiaque, la production d’hormones, les divisions cellulaires et même l’humeur ou la mémoire.
Notre horloge interne peut-elle être désynchronisée ?
Pour être compatible avec nos activités quotidiennes, l’horloge interne est resynchronisée en permanence, en particulier par la lumière.
L’activité physique et la température extérieure jouent également un rôle mais leurs effets sont plus modestes.
La lumière bleue en particulier est un puissant synchronisateur et désynchronisateur. Au niveau de l’oeil, elle génère un message qui est transmis aux neurones de l’horloge interne.
C’est ainsi que le métronome de l’horloge est étroitement lié au rythme circadien, à l’alternance du jour et de la nuit.
Cependant, la lumière bleue LED active 100 fois plus les récepteurs oculaires que la lumière blanche, et c’est celle qui est émise par les écrans des ordinateurs, des téléviseurs et autres tablettes.
Ainsi, si l’on s’expose le soir à cette lumière, cela provoque un retard de l’horloge, un retard à l’endormissement et généralement une dette de sommeil.
Dormir permet-il de rester en bonne santé ?
De nombreuses recherches récentes sont arrivées à la conclusion que le manque de sommeil augmente le risque de maladie d’Alzheimer, de dépression, de la même façon qu’il accroît le risque de surpoids.
En général, la sensibilité à diverses maladies semble renforcée par le manque de sommeil. Pourtant, si l’existence d’une relation étroite entre sommeil et système immunitaire est clairement établie, les mécanismes intervenant sont encore largement à l’étude.
Cependant, un lien semble faire l’unanimité : le stress provoqué par le manque de sommeil est responsable de l’altération des défenses immunitaires, comme le montre une étude de 2012 menée par une équipe de chercheurs anglo-néerlandais.
En comparant la densité de globules blancs dans le sang prélevé avant et après une nuit sans sommeil, les scientifiques ont constaté une augmentation significative de la présence dans le sang de certaines cellules de l’immunité (les granulocytes circulants).
Cet effet est un indice d’activation manifeste du système immunitaire et représente la réponse immédiate qui survient après une exposition au stress.