Le «vrai du faux» du maquillage permanent

Malgré cela, de nombreuses idées reçues continuent de circuler : «La couleur des sourcils vire à l’orange», «Ça ne fait pas naturel», «Il faut faire des retouches tout le temps pour un résultat parfait», «Ça fait mal», «Et si finalement je n’aime plus ?»…

Pour démêler le vrai du faux, nous avons décidé de faire le point avec Maud Ravier, pionnière du maquillage permanent.

Pourquoi les pigments changent-ils de couleur ?

Il existe plusieurs types de pigments autorisés en France : les pigments minéraux, les plus utilisés car les moins chers et les plus faciles à implanter, et les pigments organiques.

- Les pigments minéraux étant beaucoup plus fragiles que les pigments organiques, ils vont s’oxyder et leur couleur va évoluer au fil du temps vers l’orange ou l’aubergine selon la teinte utilisée au départ.

- À l’inverse, les pigments organiques que nous utilisons sont très stables et ne virent pas avec le temps. 

Leur couleur s’atténue de manière naturelle, ce qui est normal, mais ne vire jamais. Pour les contours de lèvres bleus, c’est, ou plutôt c’était, car cela ne se fait plus vraiment, le cas lorsqu’on réalisait un contour bois de rose, mélange de rose et de marron. Avec le temps, le rose s’effaçait et ne restait que le marron qui virait au gris, d’où cet effet foncé, voire bleuté.

Quelle différence entre maquillage semi-permanent et maquillage permanent ?

Dans la technique, aucune différence : il s’agit de dermopigmentation, qui consiste à implanter des pigments dans la couche superficielle de l’épiderme à l’aide d’un dermographe. Mais là encore, ce sont les pigments utilisés qui font la différence : les pigments minéraux vont s’estomper au bout de 6 mois environ, beaucoup plus rapidement que les pigments organiques qui eux ne s’estomperont qu’au bout de 2 à 3 ans.

Nous avons fait le choix de n’utiliser que des pigments organiques de très haute qualité de la marque allemande Amiea. Nos clientes ont donc la garantie que leur maquillage ne nécessite pas de retouche avant 2 ou 3 ans. Ce qui n’est pas le cas de certains instituts qui choisissent volontairement d’implanter des pigments minéraux, dans un but purement commercial, obligeant ainsi leurs clientes à venir régulièrement faire des retouches.

Attention, les pigments des tatoueurs ne sont pas stériles !


Quelle différence entre les pigments esthétiques et les pigments des tatoueurs ?

Il faut bien différencier les pigments utilisés par les tatoueurs des pigments que nous implantons en dermopigmentation. 

Et même s’ils durent dans le temps, les pigments des tatoueurs virent comme les pigments minéraux, le noir devenant bleu ou vert par exemple. De plus, les pigments de tatoueurs ne sont pas stériles, ils ne sont pas à usage unique car vendus en grande contenance et ils contiennent des métaux lourds, ou encore de la laque, non présents dans les pigments de dermopigmentation. Il ne faut pas oublier que leur durée de vie n’est pas la même : un tatouage se doit d’être indélébile !

Peut-on effacer ou corriger un sourcil ou une bouche trop foncée ?

On ne peut pas effacer mais on peut recouvrir une zone en l’éclaircissant. Là encore, c’est aujourd’hui possible grâce à la grande qualité et au pouvoir couvrant des pigments organiques. Si une cliente n’est pas totalement satisfaite de la couleur, elle n’est plus obligée d’attendre que le maquillage s’atténue : il suffit de l’éclaircir ou de recouvrir avec la couleur souhaitée lors de la retouche. 
C’est également ainsi que l’on arrive à atténuer, camoufler une cicatrice.

Dans le maquillage permanent, le prix est un réel gage de qualité

Pourquoi le maquillage permanent est-il une prestation chère ?

Dans le maquillage permanent, le prix est un réel gage de qualité. Car les bons pigments et les meilleurs matériels coûtent cher.

Pour vous donner une idée, les pigments organiques coûtent 50 € les 10 ml, tandis que les pigments de tatoueurs ne coûtent que 15 € les 20 ml. C’est pareil pour les dermographes : de 2 000 à 3 000 € pour le maquillage permanent contre 200 à 300 €pour le tatouage.

Nous avons la chance aujourd’hui d’avoir à disposition des dermographes qui calculent la profondeur de la peau, limitant ainsi le risque que les pigments ne soient implantés trop profondément et ne fusent. C’est un coût, certes, mais une vraie sécurité pour la cliente.

Par ailleurs, les formations en dermopigmentation sont assez chères et la loi exige de pratiquer dans une cabine exclusivement dédiée au maquillage permanent, ce qui augmente, là encore, les charges. En résumé : si une cliente se voit proposer une prestation sourcils à 150 €, il faut qu’elle fuit ! C’est impossible de proposer une prestation de qualité à ce tarif.

Comment savoir où se rendre pour un maquillage permanent de qualité ?

Ce que je conseille aux esthéticiennes qui souhaitent se lancer dans le maquillage permanent, c’est de se référer en premier au bouche à oreille en ne se limitant pas à la recommandation d’une seule personne, et surtout de bien regarder les avant/après» réalisés par la praticienne, afin de percevoir ses qualités d’artiste. Le diplôme d’hygiène et salubrité et même une formation ne suffisent pas pour savoir bien dessiner, or cette qualité est primordiale pour un rendu naturel. Ce qui est également un véritable plus : que l’esthéticienne soit formée à la psychologie pour savoir décrypter les attentes de ses clientes. Nous savons que certaines demandes peuvent laisser transparaître un mal-être sous-jacent. Il est donc très important de le détecter, de savoir conseiller la cliente et qu’elle reparte satisfaite du résultat.

Est-ce que le maquillage permanent peut faire vraiment naturel ?

On ne peut plus dire que le maquillage permanent manque de naturel ! En tous cas, pas dans mes centres ou chez les nombreuses praticiennes que j’ai pu former. 

Je prônais déjà le naturel lorsque je maquillais et je me bats depuis toujours pour que le maquillage permanent soit aussi imperceptible. C’est pour cela que j’ai mis au point plusieurs techniques, comme le Hair Stroke pour les sourcils, qui consiste à recréer chaque poil un à un, pour une ligne hyper naturelle. Pour les lèvres, nous ne faisons plus de contours, la tendance est à l’effet «baume à lèvres coloré». Je préfère d’ailleurs parler d’embellissement permanent que de maquillage permanent.

Est-ce que ça fait mal ?

La cliente ressent effectivement des petits picotements mais cela reste supportable. Nous utilisons des aiguilles extrêmement fines, semblables aux aiguilles d’acupuncture, et faisons en sorte que la prestation ne dure pas trop longtemps. Donc, la douleur ne doit vraiment pas être un frein !