Blond : du mythe à la réalité
À propos du blond
Invités à en débattre, des intervenants, à travers leurs expériences, ont livré leurs divers points de vue sur le blond, un mythe, un phénomène de société qui inspire tout sauf l’indifférence. En voici des extraits :
«Le blond est aujourd’hui un phénomène de mode. C’est un véritable phénomène de société.»
«Le blond a une image de miel, moins piquante que le brun.»
«... Si certaines femmes n’étaient pas blondes, elles auraient moins d’impact. De nombreuses actrices se sont fait connaître car elles se sont starifiées en blondes, les blondes font rêver...»
«Le blond est joli, plus facile à regarder, le blond adoucit les mœurs... Le blond est rassurant, c’est purifiant.»
«Le blond est une couleur souvent utilisée à des fins particulières, pour starifier, adoucir...»
«Le blond symbolique est une image plus douce, qui rappelle la tendresse, c’est une image plus glamour, elle est beaucoup plus représentative de l’idéal social.»
La blonde, plus qu’un simple sujet d’actualité, est un sujet de société
Les blondes dans l'histoire
La blondeur a toujours suscité un vif engouement de la gent féminine. Vénus-Aphrodite, déesse de l’Amour de la mythologie greco-romaine, symbole de la beauté parfaite, a toujours été représentée blonde. Archétype de la perfection plastique, elle fait la jalousie des brunes. Grecques et Romaines rivalisent d’ingéniosité pour se décolorer les cheveux. Mixant graisse de chèvre, cendre de hêtre et fientes de pigeon (pour sa richesse en ammoniaque aux propriétés décolorantes), elles concoctent la première teinture, le Sapo.
Plus tard, l’expansion de l’Empire Romain permet de découvrir de nouveaux rituels de coiffage et notamment la perruque. Celle de Messaline, de couleur blonde, est bien connue pour être l’apparat de ses escapades nocturnes.
Sous l’Empire Chrétien, la Vierge Marie représentée brune jusqu’au XIVe siècle, apparaît coiffée de longs cheveux couleur d’or à Sainte Brigitte. Cette vision transforme son iconographie dans l’Europe entière. Les blondes deviennent alors les épouses légitimes, tandis que les brunes représentent les maîtresses et les rousses une référence au diable. Ce blond sera celui d’Hildegarde de Bingen, aux tresses miraculeuses, ou d’Iseult aux cheveux d’or.
À la Renaissance, Venise devient la patrie de la teinture. La Duchesse de Ferrare ou Lucrèce Borgia s’appliquent sur la tête une décoction de tiges de chou et de cendre de paille de seigle à l’odeur méphitique. La coloration, si parfaite, pousse même Lord Byron, stupéfait, à voler un cheveu de Lucrèce au musée des siècles plus tard.
Analysées par Konrad Bloch, chimiste américain, les recettes de l’époque ont révélé que le principe actif utilisé en ces temps était le peroxyde d’hydrogène, le même que celui contenu dans l’eau oxygénée en 1812.
Les hommes préfèrent les blondes
Avec le cinéma des années 50, la blonde se sublime et investit Hollywood. Jean Harlow, la «bombe platine», déclenche chez les jeunes Américaines une folie blonde. Mais c’est avec les boucles de Marilyn que le blond devient mythique : langoureuse et sensuelle, Monroe fait entrer les blondes dans l’Histoire.
Dès lors, la blonde est partout, elle envahit la pub, affiche son sourire radieux sur les murs et crève l’écran dans les années 60. Si la ménagère type est brune, la blonde, objet de phantasme, est sexy, désinvolte et volage. Depuis, les références se succèdent, Brigitte Bardot, Ursula Andress, Sharon Stone ou Madonna...
Autant de noms pour un mythe qui ne cesse de fasciner.
Les politically correct... ou la véritable histoire des blagues blondes
«Pourquoi les blondes prennent-elles la pilule ? Pour savoir quel jour on est.»
Les blagues blondes, si répandues, associent la femme-objet à la naïveté ou à la sottise.
Le mouvement, né aux États-Unis, se propage via Internet. Les blagues blondes remplacent les plaisanteries sexistes ou racistes devenues politiquement incorrectes outre-Atlantique. Mais cette féminité vulgaire reste au cœur du fantasme masculin. La femme contemporaine se prête avec plaisir à ce jeu-là (une femme sur trois est décolorée). Sa prétendue bêtise devient son atout, sa blondeur lui donne sa force. À l’image de Paris Hilton, la «bimbo» est un symbole de réussite.
Au-delà des préjugés, la blondeur reste un phénomène de société, synonyme de réussite, de beauté et de rareté. Plus qu’une couleur de cheveux, la blondeur est un style de vie intemporel. Critiquées, jalousées, moquées, les blondes inspirent tout sauf l’indifférence.
La blonde, plus qu’un simple sujet d’actualité, est un sujet de société.