Plus loin que le maquillage permanent...
Première aréole mammaire…
Comme n’importe quelle esthéticienne, à force de voir ses clientes tous les mois, pendant des années, forcément, on finit par s’attacher à elles. Il y a quelques années, l’une de mes très chères clientes m’a annoncé qu’elle avait un cancer.
Elle est passée par toutes les étapes : chimio, mastectomie, reconstruction.
Son chirurgien voulait que son assistante lui réalise une pigmentation de l’aréole : elle a préféré que ce soit moi qui le lui fasse.
Je ne connaissais pas encore la technique à l’époque et, pour lui offrir un beau résultat, j’ai suivi une formation auprès de Toni Belfatto : ce fut une révélation !
C’est magique de pouvoir aider une femme à se reconstruire, et grâce à cette technique, je peux leur changer la vie, vraiment.
L’aréole mammaire et bien plus…
Grâce aux techniques de correction, nous pouvons reconstruire une aréole mammaire en 3D mais souvent les mastectomies laissent de cruelles cicatrices : en bas du ventre, au niveau du grand dorsal après une greffe de peau pour reconstruire le sein…
Avec le programme Life Repair, nous pouvons nettement améliorer une cicatrice. Ainsi, une cicatrice blanche (car les mélanocytes ont été abîmés pendant la chirurgie) deviendra invisible une fois pigmentée.
Lors d’une radiothérapie, le médecin tatoue trois points noirs pour déterminer la zone où le laser doit pointer, qui resteront là à vie. Repasser de l’orange sur ces points pour les transformer en grain de beauté ou en tache de rousseur est un rêve pour beaucoup de clientes, car elles finissent par ne plus voir que ça sur le décolleté.
D’autre part, le cancer ne concerne pas que l’aréole mammaire, il y a aussi les sourcils, les yeux qu’il faut idéalement pigmenter avant que la chimio ne débute.
Pourquoi une formation spécifique est essentielle ?
Notre clientèle est constituée à 60 % de femmes qui ont été malades, elles ont été opérées, le sein a été retiré, elles ont été reconstruites, il ne reste plus qu’à redessiner le mamelon en 3D et mettre de la couleur.
Dans 40 % des cas, nous accueillons des femmes qui ont un dessin de mamelon qui a été mal exécuté et doit être corrigé ou tout simplement le dessin n’a pas tenu parce que la professionnelle n’avait pas la formation adéquate.
La dermo-esthétique correctrice est une vraie technique et elle n’est pas simple : beaucoup de techniciennes formées au maquillage permanent ont la prétention de dire qu’elles sont capables de faire du réparateur…
Avoir une expertise, ce n’est pas réaliser une ou deux prestations en maquillage permanent correcteur par an !
Pour de la correction, la technique et l’approche de la peau sont complètement différentes, il y a plusieurs facteurs importants à prendre en compte.
Par exemple, si on a retiré les ganglions lymphatiques de la cliente, cela signifie qu’elle a une très mauvaise cicatrisation, elle a des gros risques d’infection, une peau irradiée aura besoin de trois semaines à un mois pour cicatriser au lieu d’une semaine pour un sein en bonne santé, il faut le savoir…
On ne se lance pas dans la pigmentation correctrice sans une formation spécifique.
Le mauvais accueil des femmes malades en institut
J’ai trop souvent entendu des femmes, ayant été malades et qui allaient en institut pour prendre soin d’elles, se sentir très mal à l’aise lorsqu’elles se sont déshabillées : l’esthéticienne est partie, elle a refusé le massage car la cliente était, selon elle, encore malade, les cicatrices l’impressionnaient alors elle ne voulait aucun contact…
C’est extrêmement violent pour les clientes car la maladie est derrière elles, mais les esthéticiennes ne sont pas formées.
En tant qu’esthéticiennes, nous savons que nous ne devons pas travailler le système lymphatique d’une cliente qui est ou a été sous-chimio, mais renseignezvous sur ce qu’est une mastectomie : vous devez aller vers cette femme, ne surtout pas vous mettre en retrait.
Si une jeune esthéticienne se retrouve face à une cliente qui retire sa perruque, cela peut créer un malaise.
C’est donc aux gérantes, aux esthéticiennes d’expérience de former et d’informer, mais les écoles devraient, elles aussi, aborder l’approche psychologique en cabine avec une cliente qui est ou a été malade qu’il s’agisse du cancer ou d’une autre maladie.