Les tendances du secteur de la beauté à suivre

La beauté étant un secteur en perpétuelle évolution, le cabinet Wunderman Thompson a soulevé plusieurs tendances que vous avez sans doute remarquées ou allez probablement découvrir dans les prochains mois.

La transparence des marques

Un nombre croissant de marques de cosmétiques utilisent des emballages qui prônent la durabilité de leurs méthodes de production. Ceci, dans l’objectif de mieux répondre aux attentes des consommateurs qui souhaitent plus de transparence. En septembre 2021, plusieurs géants de la cosmétique (Unilever, Henkel, L’Oréal, Natura et LVMH) se sont associés pour développer un système qui permet de mesurer l’impact environnemental ou la durabilité de leurs produits. Cette démarche permettra aux consommateurs d’avoir une vision claire de l’impact des produits qu’ils achètent, au travers d’un système d’étiquetage qui compare de manière objective les produits des différentes marques qui participent à cette initiative. Ces marques entendent soutenir des pratiques durables et incitent d’autres entreprises à se joindre à ce projet afin de parvenir à une transparence totale dans le secteur de la beauté. Le besoin de transparence qu’éprouvent les consommateurs est à considérer pour les marques si elles souhaitent rester compétitives et se différencier dans l’océan de propositions existantes.

Des soins minéraux

Des marques s’inspirent maintenant d’anciens rituels de beauté indo-asiatiques en ajoutant des métaux précieux à leurs recettes. Les actifs minéraux sont tendances et leur efficacité sur la peau a été démontrée. Utilisé dans le milieu médical pour favoriser la cicatrisation, l’argent est un actif très efficace en cosmétiques. En effet, il lisse les rides et redonne éclat et souplesse à la peau. Par ailleurs, c’est un actif qui offre d’excellents résultats pour lutter contre les taches pigmentaires. Aussi, ses vertus antibactériennes contre l’acné ne sont plus à prouver.

La fin de la beauté normalisée

La beauté se veut en 2022 bien plus inclusive. Le concept d’un idéal de beauté à taille unique a été éclipsé. En mars 2021, Unilever a annoncé la suppression du mot «normal» des emballages et publicités de ses marques de beauté et d’hygiène. Cette initiative témoigne de l’influence mondiale d’Unilever et reflète l’évolution des valeurs des consommateurs. «Avec plus d’un milliard de personnes qui utilisent nos produits de beauté et d’hygiène, et encore plus d’individus qui voient nos publicités, nos marques ont le pouvoir d’impacter leur vie» annonce Sunny Jain, le président d’Unilever Beauty & Personal Care. «Nous nous engageons à lutter contre les normes et les stéréotypes nuisibles et à façonner une définition plus large et bien plus inclusive de la beauté.» Mis à part la suppression du mot «normal», l’entreprise a déclaré qu’elle ne retoucherait pas excessivement les mannequins utilisés dans ses publicités.

La beauté comme expression de soi

Les consommateurs envisagent désormais la beauté avec une attitude libérée d’expression de soi désinhibée : ils prennent leurs pinceaux non pas pour être «beaux», mais pour s’amuser, expérimenter et tester les limites de leur créativité.

La méta-beauté

Après le secteur de la mode, c’est au tour de celui de la beauté d’investir le métaverse. Les consoles de jeux intègrent de la beauté virtuelle et des cosmétiques du monde réel à leurs univers, ce qui accroît l’engagement des joueurs et les possibilités pour les marques et créateurs de produits de beauté. Les joueurs peuvent recourir à des vêtements numériques de haute couture, à des coiffures et à du maquillage pour renforcer leur immersion et leur expression individuelle. Les marques de cosmétique traditionnelles comme Nars et Gucci créent du maquillage virtuel pour l’utilisation des joueurs. Le pack de jeu «Détente au spa» des Sims 4 a reçu une mise à jour «beauté» en septembre 2021. Les joueurs peuvent désormais faire du yoga, méditer, se faire dorloter grâce à des soins du visage, des manucures et des pédicures avec de nouveaux designs pour leurs ongles. Un nuancier avec plus d’une centaine de nouvelles teintes de peaux, mais également de nouvelles coiffures et options de maquillage ont été ajoutées à cette mise à jour.

Les soins aux acides

Les soins pour la peau aux acides commencent à envahir les rayons de beauté. Voici trois ingrédients à base acide qui font beaucoup parler d’eux en 2022.

• L’acide tranexamique est un dérivé synthétique de la lysine. L’acide tranexamique est un actif qui a été récemment introduit en cosmétique. Ses propriétés éclaircissantes ont été prouvées scientifiquement. Cet actif permet de lutter efficacement contre l’hyperpigmentation.

• L’acide azélaïque est un acide dicarboxylique, obtenu à partir d’acide oléique ou par fermentation de graines de céréales (orge, seigle, blé…). L’acide azélaïque permet d’obtenir d’excellents résultats sur les rougeurs et en cas d’acné inflammatoire et la rosacée.

• Les acides PHA (Poly Hydroxy Acids), dont font partie l’acide lactobionique, l’acide gluconique et le galactose, sont des acides hydroxylés. Ils sont en particulier utilisés pour réaliser des exfoliations chimiques. Ils sont davantage préconisés pour les peaux sensibles car ils pénètrent moins profondément dans l’épiderme.

Les packagings adaptés

Les industriels de la beauté changent leur image pour correspondre le mieux possible à leurs utilisateurs handicapés ou à mobilité réduite, rendant leurs produits plus accessibles. Procter & Gamble a créé un bouchon facile à ouvrir sur plusieurs de ses crèmes hydratantes «Olay Regenerist» en novembre 2021, pour aider les consommateurs qui avaient précédemment trouvé ces produits difficiles d’accès. L’opercule des conteneurs est désormais muni d’ailettes, d’un capuchon surélevé, et texturé pour une meilleure prise en main, ainsi que des étiquettes avec un fort contraste de couleurs pour une lecture plus aisée, et un texte en braille qui explicite «crème pour le visage».

Les doses individuelles

Le microdosage a fait son entrée dans les cosmétiques. Les amateurs de produits de beauté sont attirés par cette nouvelle approche qui demande d’appliquer de plus petites quantités ou concentrations d’ingrédients sur la peau. Dans un souci d’hygiène et pour ne pas gaspiller du produit, à l’image du précurseur Phyt’s avec son célèbre système de mono-doses pour les soins cabines, de nombreuses marques suivent la tendance des doses uniques. Ainsi, André Condit, cofondateur et formulateur de Spectacle Skincare, affirme que le concept des soins de peau microdosés est en train d’être revisité comme «la meilleure solution thérapeutique d’apporter des nutriments clés, des communicateurs et des activateurs cellulaires dans une dose journalière qui est la plus biodisponible, la plus tolérée pour tous les types de peau et la moins réactive». Les applications à faible dose qui donnent des résultats bénéfiques sur le long terme attirent les consommateurs à la recherche de solutions à faible risque pour leur peau et à forte efficacité pour leurs problèmes de peau.