Le beauté à fleur de peau

Lorsqu’une cliente passe la porte de votre institut, elle ne vient pas seulement pour améliorer l’état de sa peau, elle vient aussi pour se sentir mieux, bien dans sa peau.

Il existe un lien structurel entre soi et sa peau, comme le reflètent des expressions telles qu’être bien ou mal dans sa peau, ne pas savoir quoi faire de sa peau …

En effet, au-delà de ses fonctions physiologiques, la peau possède des fonctions psycho-affectives essentielles à la vie et au bien-être.

Pendant un soin, vos clientes parlent d’ailleurs autant de leurs petits soucis de peau que de leurs petits tracas ou émotions du moment…

Entre peau et émotions : un lien très intime

La peau est un organe sensoriel, sensible au stress, à la fatigue et aux émotions. L’expression «à fleur de peau» est révélatrice de ce lien intime existant entre les émotions et la peau.

Le lien entre la peau et le cerveau

Saviez-vous que la peau et le cerveau ont une origine commune ? Ils sont issus d’un même feuillet embryologique, l’ectoblaste, qui se différencie lors de la troisième semaine de la grossesse pour constituer, d’une part, la peau, et d’autre part, les nerfs et le cerveau.

Le professeur en dermatologie Laurent Misery désigne ainsi la peau et le système nerveux comme des «frères embryologiques et nostalgiques».

Des neurobiologistes parlent même de la peau comme d’un cerveau étalé.

La peau, mémoire de toute une vie…

La peau est ainsi une surface de mémoire qui accompagne tout au long de la vie, depuis l’expérience foetale. Elle mémorise tout : l’amour reçu, les blessures, les coups, les caresses.

Parcourue de terminaisons nerveuses (environ 2300 terminaisons nerveuses par cm de peau), la peau s’exprime de différentes manières : elle change de couleur, transpire, produit du sébum, s’assèche…

Les effets sur la peau

Les émotions ou l’affect ont parfois un impact sur certaines manifestations et maladies cutanées, comme par exemple l’eczéma ou le psoriasis.

Même si leurs causes sont généralement variées, les facteurs psychosomatiques jouent également un rôle majeur.

Le rôle psychique de la peau

C’est la peau qui offre la conscience de soi et permet d’être relié à soi-même. Le psychologue et psychanalyste Didier Anzieu a travaillé sur ce lien entre soi et sa peau, en définissant le concept de Moi-Peau, qui correspond au rôle psychique de la peau.

Le Moi-Peau fait un parall le entre la fonction biologique de la peau et la fonction psychologique du Moi. Il installe un véritable lien métaphorique entre la peau réelle (protégeant chaque individu du monde extérieur) et une frontière fantasmatique (limitant le monde psychique de l’individu de l’extérieur).

Le Moi-Peau repose sur trois fonctions de la peau :

- une surface emplie d’expériences agréables que sont l’allaitement, les soins, la douceur de la parole,

- une surface qui sépare du dehors et protège l’individu des agressions externes provenant des autres ou des choses,

- une zone d’échange primaire, de communication avec autrui, d’établissement de relations signifiantes et de surface d’inscription de traces laissées par ces dernières.

Le concept Moi-Peau évoque, par ailleurs, un toucher vibratoire capable de faire entrer en résonance le corps avec le coeur, les émotions, la personnalité tout entière. À la fois particule et onde, matière et non-matière, la vibration caresserait alors, en un même mouvement, corps et esprit.

Stress et veillissement prématuré de la peau 

Dès lors qu’il est mal géré et devient chronique, le stress psychologique  ou  émotionnel  impacte  grandement  la  qualité de la peau avec pour conséquences une diminution de son immunité,  une  stimulation  de  l’inflammation  cutanée,  ainsi qu’une  mobilisation  importante  de  la  réserve  énergétique cellulaire, qui ne sera pas disponible pour assurer autre chose, comme par exemple la production des fibres de synthèse de la matrice extracellulaire qui préservent du vieillissement prématuré de la peau.

Ainsi, la peau stressée est altérée, plus fragile, se renouvelle moins bien, avec notamment une pro- duction de collagène au ralenti et des premières rides plus précoces.

Etudes scientifiques à l’appui

Les recherches du Dr Elizabeth Blackburn, Prix Nobel de médecine pour ses travaux sur la télomérase (enzyme qui pro- tège les chromosomes du vieillissement) en 2009, montrent la corrélation entre stress et vieillissement prématuré de la peau.

Certes avec l’âge, les télomères (région hautement répétitive d’ADN à l’extrémité d’un chromosome) raccourcissent et les tissus se régénèrent plus lentement. Mais lors de son étude, Elizabeth Blackburn a démontré qu’une longue période de stress psychologique réduirait la vie des cellules et la taille de nos télomères, au point de provoquer un vieillissement prématuré entre 9 et 17 ans.

Une bonne raison pour faire rimer beauté avec légèreté, joie et zénitude.

Les odeurs pour favoriser la zénitude 

Pour favoriser la zénitude et apaiser la peau, plusieurs marques  intègrent  le  principe  de  l’olfactothérapie dans leurs soins, en utilisant des parfums et notamment des huiles essentielles, savamment sélectionnées pour agir favorablement sur la peau mais aussi pour apporter plus de zénitude.

L’huile essentielle d’hélichryse

À titre d’exemple, l’huile essentielle d’hélichryse italienne (Helichrysum italicum) agit à la fois sur la peau et le psychisme.

Elle prévient le vieillissement et le relâchement cutané, l’acné dont l’acné rosacée mais ce n’est pas tout… Elle aide aussi à réparer les bleus de l’âme, notamment les blessures psychologiques, favorise la paix intérieure en luttant contre la nervosité et la dispersion spirituelle, aide à redonner confiance et à s’ancrer dans sa vie.

Le pouvoir des odeurs

Rappelons qu’un parfum n’est pas qu’un univers léger tourné vers le plaisir, c’est aussi un univers bien plus profond, celui du soin et de la renaissance. 

Intuitivement, n’importe qui ressent bien que certaines odeurs ont un pouvoir bienfaisant pour le corps et l’esprit. À peine respirées, le calme s’installe.

Pourtant, si on utilise fréquemment le pouvoir olfactif, on  exploite rarement tout son potentiel. 

Il est scientifiquement prouvé aujourd’hui que les odeurs «parlent» directement au cerveau limbique,  le fameux cerveau émotionnel, et peuvent ainsi réguler les angoisses et les états de stress.

Bien dans sa peau avec l'hypnose 

L’éthnologue et hypnothérapeute, Muriel Altmann, propose de prendre soin de  la peau avec l’hypnose. Il existe des affinités manifestes entre l’hypnose et la peau. Tout simplement parce que la peau est le siège des émotions, du sensoriel, de l’affect et du nerveux.

L’hypnose agit précieusement sur l’émotionnel, le sensoriel, l’affect et le nerveux. En prenant en charge sa peau par l’hypnose, on intervient ainsi sur ces dimensions. D’autre part, la peau, comme l’hypnose, relie à l’inconscient. En effet, l’inconscient s’exprime par le média de la peau et l’hypnose est un moyen de communication avec l’inconscient.

Muriel Altmann a mis en avant sept grands profils psychologiques représentatifs du rapport symbolique et émotionnel que la femme entretient avec sa peau :

- La «peau armure» ou «peau carapace» qui a une double fonction : protéger des agressions extérieures potentielles et contenir ses émotions.

- La «peau parchemin» : les femmes de ce profil psycho-affectif perçoivent leur peau comme une feuille sur laquelle s’écrivent les événements de la vie, le temps qui passe.

- La «peau miroir» : les femmes de ce type ont un rapport douloureux à leur peau et généralement une profonde blessure qui remonte à l’enfance.

- La «peau cocoon» : elle est accueillante, enveloppante et rassurante. Elle renvoie symboliquement à un univers sensoriel qui évoque la tendresse et la protection. Les femmes de ce profil investissent beaucoup dans leur peau, la maternent et la choient.

- La peau «révélatrice» : elle correspond à des femmes ayant une peau à tendance réactive avec des rougeurs, des sensations plus ou moins fréquentes de picotements, de brûlure ou de démangeaisons.

- La peau «précieuse» : les femmes de ce profil voient leur peau comme un bien précieux, fragile, qu’il faut ménager et dont elles se sentent responsables.

- La peau «énergétique» est liée à un état psychologique. Elle varie selon le moral, l’état  émotionnel et affectif. Elle est également très sensible au stress et à la fatigue.

Une séance d’hypnose concentrée sur l’imaginaire et la sensorialité de la peau va permettre de travailler sur la gestion des émotions, l’image de soi, la confiance ou l’estime de soi.

Dans une approche  holistique, les mots de l’hypnothérapeute, la musicalité de sa voix,  le  langage métaphorique et symbolique employé ont alors pour objectif de toucher afin, par exemple, d’apaiser,  d’envelopper, de contenir le Moi-Peau.

Alors, pour une beauté des plus holistiques, pourquoi ne pas intégrer des séances d’hypnose dans vos protocoles de soin ? 

Pourquoi ne pas vous tourner vers des soins plus holistiques ?

En pleine mutation, la beauté se fait aujourd’hui de plus en plus holistique. Chaque soin se doit de devenir un antidote au stress et à la morosité, afin de chasser les nuages intérieurs qui font de l’ombre  sur le visage : des soins à appliquer sur la peau et à respirer en conscience, des rituels de beauté qui harmonisent la peau, les émotions et les pensées à travers la dimension olfactive de plantes aux multiples bienfaits émotionnels.

En 2022, je vous propose de rallumer les étoiles du  soin, de chouchouter plus que jamais les émotions de vos clientes, de personnaliser vos soins et de les impliquer émotionnellement parlant dans vos protocoles. À vous de jouer !