L'avenir, c'est le vrac !
Peu d’emballages, produits rechargeables, au juste poids et au juste prix, le vrac séduit. Bonne nouvelle puisque près d’un Français sur deux privilégie l’achat de produits français et respectueux de l’environnement plutôt que d’autres produits, selon une étude Opinionway d’avril 2022. Le profil type de l’acheteur écoresponsable serait davantage féminin à 60 %, toujours selon la même étude. Par ailleurs, ils sont 83 % à considérer l’achat responsable comme une source de plaisir.
Cozie : cosmétiques objectif zéro impact environnemental
La marque de cosmétiques bio, rechargeables et consignables Cozie a été lancée en 2017. La vraie innovation de cette marque était de proposer du zéro déchet dans un secteur dans lequel cela est encore très peu développé : «Nos contenants ne sont plus des déchets, cela nous permet de nous inscrire dans une logique d’économie circulaire.
Pour permettre de faire du réemploi, dans nos points de vente partenaires et instituts, nos produits sont vendus et une consigne est mise en place. Les magasins nous les renvoient, nous les lavons et les désinfectons afin de pouvoir les remplir à nouveau et les remettre sur le marché. Nous proposons également un système de vrac. Ainsi, l’emballage est réemployé et la cliente peut choisir la quantité de produit désirée, thématique prépondérante avec le pouvoir d’achat des Français amenui par l’inflation» explique Arnaud Lancelot, co-fondateur de la marque.
Réduire son empreinte carbone de 79 %, c’est possible !
Pour l’entrepreneur, il était essentiel de proposer quelque chose pouvant s’inscrire dans le temps, à l’heure où la détresse environnementale n’a jamais été aussi alarmante : «Nous nous sommes donnés pour mission de promouvoir une consommation saine et durable. Pour ce faire, certains piliers sont indispensables, dont le vrac. On ne peut pas continuer à consommer comme on le fait aujourd’hui en générant des tonnes de déchets. Dans de nombreuses salles de bain, des flacons non terminés sont jetés. Il y a non seulement la notion de déchet mais aussi de gaspillage. Remplir son flacon et miser sur le vrac permet de réduire son empreinte carbone de 79 % !».
Un marketing accrocheur pour faire vivre une belle expérience
La marque déploie une véritable stratégie de fidélisation dans la démarche de la consigne et du vrac. «C’est l’expérience qui est importante et non pas la communication. Le fait que le client puisse voir la machine lui permet de comprendre tout de suite le système du vrac. Il est important d’avoir le bon équipement pour que cela soit intuitif et que cela permette une traçabilité des produits ainsi qu’une bonne hygiène. À partir de là, une personne qui est accompagnée, notamment en institut de beauté, va adorer le concept. Nous sommes dans un geste d’expé-rience que certains trouvent ludique et d’autres engagé.»
Un intérêt économique pour la cliente
À l’heure où le pouvoir d’achat des Français est mis à mal, le vrac s’avère être un bon moyen de réaliser des économies : «Lorsque l’on vend en vrac, le produit est généralement moins cher puisqu’on ne paye pas le flacon. Ceci est un grand facteur d’attrait pour la cliente. La consigne permet de rapporter le flacon et de gagner de l’argent».
De belles perspectives d'évolution
En termes de points de vente Le vrac semble donc intéressant d’un point de vue économique et environnemental, mais les consommateurs y sont-ils sensibles ? Pour Arnaud Lancelot, le vrac sera une solution à long terme qui répondra à la demande de tous : «Si on se projette ne serait-ce qu’à 10 ans, voire moins, cela sera l’une des solutions les plus répandues sur le marché. Près de 40 % des Français ont consommé du vrac en 2021, alimentation et cosmétiques confondus. Nous n’avons plus le choix sur les sujets autour de la durabilité. Cette thématique s’est encore plus renforcée ces derniers temps. Au début, lorsque l’on s’est lancé, nos produits étaient principalement distribués dans des magasins bio avec un consommateur déjà averti. Depuis deux ans, nous avons très fortement accéléré notre développement sur d’autres canaux de distribution comme les instituts de beauté, le Printemps Haussmann, Les Galeries Lafayette, Monoprix. Dans ces lieux, la clientèle est moins alerte sur les enjeux environnementaux et pourtant nous avons réussi à l’embarquer dans cette aventure. Nous avons su conserver nos clients très engagés du départ et nous allons vers une clientèle et des points de vente qui sont plus standards et moins exclusifs. Il y a une certaine forme d’évangélisation et cela se diffuse relativement vite».
Et de cible client
Du vrac pour les soins en cabine des instituts serait l’idéal pour les esthéticiennes, la marque espère pouvoir se développer en ce sens. «Les instituts de beauté nous permettent de toucher une clientèle plus large. De plus en plus d’entre-eux changent leur positionnement pour aller vers du bio et du zéro déchet. D’autres se créent en ce sens. Nous n’avions pas du tout d’instituts de beauté parmi nos clients il y a deux ans. Aujourd’hui, 16 % de nos points de vente sont des instituts. Nous bénéficions d’une notoriété qui va se poursuivre et s’accélérer» explique Arnaud Lancelot.
Les Louves Beauté Bio : le vrac en institut
Les Louves Beauté Bio est un concept boutique institut situé à Saint Chamond. Deux passionnées d’esthétique, Juliette Mosnier et Alexia Roche, ont franchi le pas de l’entrepreneuriat en 2019. «Nous nous sommes rencontrées à l’école, nous avons travaillé pour des marques de luxe et nous avons eu envie de créer notre propre concept. Nous souhaitions avoir une vraie boutique associée à une proposition de prestations. Au départ, nous avions quatre marques et aujourd’hui nous en proposons une vingtaine. Elles sont toutes certifiées bio. Nous essayons de recruter des marques zéro déchet, dans l’idée du consigné ou du rechargeable ou au minimum du recyclable» explique Juliette Mosnier.
Le choix du vrac
Pour un concept tourné vers l’écores-ponsabilité, c’était une évidence pour les esthéticiennes de proposer du vrac au sein de leur espace : «Le vrac était quelque chose qui nous paraissait intéressant en termes de proposition, notamment pour des cosmétiques. Nous avions à cœur de proposer cette alternative. Nos clientes sont en effet très intriguées par la machine pour recharger les flacons dans l’espace boutique. Elles ont un certain attrait pour le recyclable et le rechargeable, avec des formulations saines».
Les clientes et le vrac
La clientèle dont dispose Les Louves Beauté Bio est aguerrie en ce qui concerne l’écoresponsabilité. «Notre cible est assez large, nous avons tous les âges. Elle est tout de même alerte aux enjeux environnementaux. Nous sommes une boutique avant d’être un institut. Les clientes entrent d’abord dans la boutique, ce qui fait qu’elles sont déjà sensibilisées à la question du vrac. Elles jouent le jeu de la consigne et nous ramènent leurs flacons. La machine pour recharger les flacons permet de fidéliser les clientes. Lorsqu’une cliente vient acheter en vrac pour la première fois, elle paye le prix de la consigne qu’elle ne repaye plus par la suite. Elle choisit son flaconnage : 30, 50 ou 100 ml et paye son produit au poids» explique Juliette Mosnier. Les avantages du vrac sont nombreux selon l’esthéticienne : «Cela permet de diversifier la clientèle, de la sensibiliser à la question de l’impact des cosmétiques sur l’environnement, de créer de l’intrigue, et c’est aussi un bon moyen de fidélisation et de différenciation ! »