L'anti-inflamming, une nouvelle stratégie anti-âge
Qu'est-ce que l'inflammaging ?
Il ne faut pas confondre le phénomène d'inflamming avec l’inflammation qui est une réaction normale et salutaire de défense de notre corps. Elle se produit lorsqu’un élément étranger et potentiellement dangereux pénètre à l’intérieur de notre organisme. Elle se signale localement par une rougeur accompagnée de chaleur, de gonflement, et parfois même de fièvre. Autant d’éléments qui permettent de dire que le système immunitaire réagit, dans un premier temps en cherchant à détruire l’agresseur, dans un second temps de façon plus ciblée pour réparer au plus vite les dommages causés par ces envahisseurs.
L’inflammation chronique, quant à elle, se fait à bas bruit et sans réels symptômes apparents, raison pour laquelle on l’appelle aux USA le «tueur silencieux» (silent killer). Elle peut se généraliser dans tout le corps, attaque de façon insidieuse les tissus, entraînant une baisse des défenses immunitaires qui s’épuisent dans cette lutte quotidienne. C'est cette inflammation chronique qui est à ’origine de maladies à composante inflammatoire (arthrite, asthme, syndrome du côlon irritable, maladies auto-immunes notamment). Plus spécifiquement, elle est responsable du vieillissement accéléré, notamment au niveau de la peau qui n’arrive plus à se réparer correctement.
Quelles en sont les causes ?
Chaque jour, la peau subit des agressions multiples : celles liées à l’environnement, aux ultraviolets, aux conditions climatiques et plus récemment à la pollution atmosphérique. Mais aussi celles qui découlent de notre mode de vie : le stress, un mauvais sommeil, une alimentation mal équilibrée ou chargée de polluants divers, et la sédentarité qui favorise l’accumulation des déchets cellulaires.
Tous ces facteurs que l’on réunit désormais sous le terme d’exposome produisent en masse des radicaux libres et entretiennent un état inflammatoire qui surstimule les systèmes de défenses naturels et finissent par les affaiblir. Ce processus, d’abord invisible, se traduit immanquablement par l’accélération de l’«apoptose» ou mort cellulaire et du vieillissement cutané : déshydratation, rides, relâchement des muscles du visage.
Quelles solutions en esthétique ?
Il ne faut pas confondre le phénomène de stress oxydatif et l’inflammaging car ce n’est pas tout à fait la même chose, même si les deux sont intimement liés et s’auto- alimentent en permanence :
- le premier génère un trop-plein de radicaux libres qui altèrent les parois cellulaires mais sont aussi des média- teurs d’inflammation,
- le second crée des micro-lésions inflammatoires mais produit également des radicaux libres.
La bonne stratégie pour courcircuiter ce vieillissement accéléré n’est donc pas si simple et doit se mener sur plusieurs fronts.
Votre premier réflexe doit être d’inciter vos clientes à améliorer leur hygiène de vie globale. Adopter une alimentation de qualité en évitant au maximum les produits industriels, éliminer le tabac et réintroduire une activité physique régulière sont des solutions reconnues pour freiner le vieillissement général et de la peau en particulier.
En matière de cosmétiques, vous ne le répéterez jamais assez : le premier soin contre le vieillissement accéléré est la protection contre les ultra-violets.
Dès les beaux jours et plus encore dans une région ensoleillée toute l’année, vos clientes doivent utiliser un soin de jour avec des filtres, additionné à une formule solaire si elles vivent beaucoup à l’extérieur ou ont tendance à s’exposer.
En dehors de cet arsenal préventif, la meilleure stratégie face à ce type de vieillissement consiste à associer plusieurs sortes d’actifs. On peut les retrouver séparément dans différentes formules mais, aujourd’hui, de plus en plus de laboratoires ont également pris le parti de les réunir dans des soins spécifiques qui agissent sur tous les tableaux :
- Les premiers, bien connus mais toujours aussi précieux, sont les anti-oxydants car l’oxydation est intimement liée à l’inflammation chronique. La vitamine C couplée à la vitamine E est un anti-oxydant reconnu pour son efficacité tout comme le thé vert. En été, il forme un bouclier contre la pollution et les UV. En hiver, il aide à lutter contre le stress et la fatigue qui eux aussi favorisent la présence de ces radicaux libres.
- La deuxième arme anti-inflammaging, les molécules apai- santes, ne se contentent pas de combattre les rougeurs et les irritations apparentes. Plus en profondeur, elles agissent comme des anti-inflammatoires et réparent les dégâts. Les actifs les plus performants dans ce domaine sont issus notamment des algues et micro-algues marines qui vivent dans des conditions extrêmes et ont développé de ce fait des capacités réparatrices et désensibilisantes exceptionnelles.
- Le troisième volet consiste à booster les défenses immunitaires. Les laboratoires ont mis en évidence le rôle de pro- téïnes spécifiques, les interleukines, qui interviennent dans la réponse immunitaire. Essentielles au bon fonctionnement de ce processus de défense naturel, elles posent en revanche un problème lorsqu’elles sont présentes en excès, ce qui peut arriver quand les agressions sont trop importantes ou encore avec l’âge car leur concentration a alors tendance à augmenter. Dans ce cas, elles exacerbent l’inflammation chronique.
Pour prévenir ce processus, certains cosmétiques renferment des actifs qui ciblent et contrôlent la production des interleukines. D’autres jouent la carte de l’immunité avec des probiotiques comme le bifidus et le lactobacillus, chargés de renforcer l’écosystème naturel cutané ou «microbiote». Plus ce dernier est équilibré, plus il protège des infections et des inflammations et favorise la régénération des tissus.