Parcours d'esthéticienne : Caroline Jarry. La formation pour faire la différence !

J'ai toujours voulu devenir esthéticienne, d’ailleurs j’ai récemment retrouvé un ancien journal intime où j’écrivais à l’âge de 9 ans que, plus tard, je serai esthéticienne ou maquilleuse professionnelle… Mes parents m’ont poussée à aller jusqu’au Bac, immédiatement après, je me suis inscrite en BTS Esthétique- Cosmétique au Lycée Privé d’Esthétique de Touraine. Ces trois années ont été une révélation ! Étudier était naturel, motivant. D’élève moyenne, je devenais l’une des meilleures de ma promotion.

Multiplier les stages pour tout découvrir...

Afin de préciser mon futur métier, j’ai choisi d’effectuer mes semaines de stages dans des entreprises différentes : l’institut traditionnel chez Yves Rocher, la parfumerie chez Sephora, le spa hôtelier au Four Seasons Georges V... Je me suis épanouie dans tous ces univers. Ce que j’ai le moins aimé, c’est le management de certains gérants qui aurait pu me dégoûter du métier. Accueillir une stagiaire est une responsabilité. Il est d’usage de lui confier des tâches simples, l’objectif est de conforter son orientation, de la peaufiner. Et casser des cartons pendant 15 jours dans une réserve de 3 m² parce que c’est la période de Noël, comme j’ai pu le vivre, ça peut être décourageant…

Le championnat de France de manucure

Le Lycée Privé d’Esthétique de Touraine a toujours eu vocation de mettre en avant ses élèves et de les challenger. À l’occasion du Championnat de France de Manucure réservé aux élèves, la gérante de l’école a organisé des présélections au sein de l’école. J’ai été présélectionnée et coachée. Pour les épreuves, nous avions de tout : résine, capsule, pansement, vernis nacré, vernis laqué, french manucure. Je suis arrivée troisième. Un peu vexée, je me suis représentée l’année suivante et cette fois-ci, je suis arrivée la première au concours ! Je ne suis pas une compétitrice dans l’âme mais c’était une belle victoire personnelle et c’était aussi l’occasion de prendre ma revanche sur les idées préconçues de la profession, il faut énormément de qualité pour réussir en esthétique.

Esthéticienne sur des bateaux de croisière

L’école était abonnée aux Nouvelles Esthétiques et c’est dans le magazine que j’ai découvert l’annonce de Steiner Leisure Transocean, une société américaine de spas sur bateaux de croisières qui recherchait esthéticiennes, coiffeurs, masseurs, prof de fitness. Après une journée de tests théoriques, pratiques et oraux, et 15 jours avant d’obtenir les résultats de mon BTS, j’avais une promesse d’embauche. Je ne voulais pas travailler dans quelque chose de classique, j’ai aimé l’idée d’un travail sur un bateau de croisière, en anglais ! Au final, cette expérience m’a plu et m’a beaucoup apporté mais ça n’a pas toujours été évident….

La formation

Dans tous les Spas Steiner du monde, les protocoles de soins doivent être les mêmes. Ainsi, une esthéticienne est formée à un soin de la carte en Angleterre avant de rejoindre son bateau d’affectation. Ce qui fait qu’elle pratique le même soin tous les jours de son contrat (CDD de 9 mois minimum). J’ai eu la grande chance d’être formée à deux soins : un soin visage et un soin minceur.

Pas de salaire, que des commissions !

Chanceuse d’avoir été formée à deux protocoles, je pouvais plus facilement faire du conseil et donc générer des ventes et c’était très intéressant car nous n’avions pas de salaire fixe. Nous étions uniquement payées à la commission sur les services et les ventes. Très clairement, j’avais plus de chance de mieux gagner ma vie qu’une masseuse.

Deux esthéticiennes mais un seul poste !

Sur les bateaux de croisières, ne sont embauchés que des CDD. Une esthéticienne formée à un soin du visage, en fin de CDD, sera remplacée par une esthéticienne en formation sur ce même soin. Problème, j’ai été envoyée sur un bateau où une masseuse partait, et non l’esthéticienne formée aux mêmes soins que moi. Comme je ne pouvais pas faire d’autres soins que ceux pour lesquels j’avais été formée, l’esthéticienne en poste sur ces soins-là devait partager ses rendez-vous avec moi et donc aussi ses commissions… Et nous partagions la même cabine… L’ambiance était exécrable ! Le manager y a vu une opportunité et nous a rapidement mises en compétition en nous disant : «Pendant un mois, je vous donne le même nombre de soins à chacune. À la fin du mois, on fera le calcul de celle qui a généré le plus de chiffre d’affaires par rapport à la vente. Celle qui en fera le plus remportera 100 % des soins et l’autre aura les manucures, pédicures, massages». J’ai gagné !

En termes d’intégration sociale, c’était compliqué, j’étais avec des personnes qui étaient presque toutes de langue anglaise maternelle. Pendant qu’elles faisaient la fête, moi j’apprenais mon dictionnaire. Cette expérience m’a énormément forgée. J’avais professionnellement tout intérêt à gagner ce défi tout en m’intégrant à l’équipe du spa, je devais être professionnelle et humble.

De bateau en bateau

Après ce premier contrat, j’ai pu partir sur un autre bateau pour un tour du monde de trois mois avec les mêmes passagers. Cette année-là, j’ai évolué en tant qu’assistante manager, j’étais en cabine et, en même temps, j’épaulais la manager au quotidien à gérer le spa comme un centre de profit et animer l’équipe composée d’une vingtaine de personnes. Lors de mon troisième CDD de neuf mois, je suis devenue manager. Entre chaque contrat, je prenais deux à trois semaines de vacances. Je n’avais qu’une envie : retourner sur un bateau ! L’effervescence, le rythme, la découverte d’un paysage différent tous les matins était comme une drogue.

Bilan de cette expérience

L’exigence d’un palace sur mer

De cette expérience, j’ai appris l’anglais et l’exigence professionnelle à tous les niveaux : le service client, l’adaptabilité, la serviabilité, l’organisation, le leadership…

La vie en communauté

J’ai aussi appris la vie en communauté. Lors de mon premier CDD, nous étions quatre par cabine avec des lits superposés. Plus on monte en grade, plus on gagne en confort.

Travailler pour soi et pour l’équipe

J’ai appris à être individuelle et collective en même temps car il fallait que je gagne mon salaire mais pas au détriment de mon équipe lorsque j’étais assistante manager. Puis, en tant que manager, mon objectif était de faire progresser l’équipe, d’atteindre l’objectif collectif.

La formation… à l’américaine

Après le dîner, un soir sur deux, nous revenions au spa pour suivre une formation sur un protocole de soin, des techniques de vente… Parfois le prof de fitness nous donnait un cours pour que nous puissions en faire la promotion. C’était de «la cross promotion» : promouvoir les prestations des collègues pour générer des rebookings, des ventes et donc du chiffre d’affaires. Aujourd’hui, je constate parfois que des esthéticiennes n’ont jamais testé le soin de leur collègue, comment bien en parler alors ?

Mon expérience chez Sephora

Après trois années sur les bateaux et souhaitant une vie sentimentale stable, je suis revenue en France. J’avais déjà effectué un stage chez Sephora à Angers. Entre chaque CDD sur les bateaux, j’allais toujours saluer mes anciennes collègues de Sephora. C’est ainsi que j’ai appris que le poste au rayon soin se libérait car la conseillère de vente était enceinte. Deux mois et demi, payée 35 heures, c’étaient des vacances ! Finalement la conseillère de vente est partie en congé parental puis n’est jamais revenue, alors je suis restée. Etant donné que j’avais un profil de manager, la responsable m’a proposée de devenir manager soin à Bordeaux, l’un des plus grands magasins de France.

Mon métier chez Sephora m’a énormément plu, j’ai adoré l’univers du sélectif, l’émulation, les clients, l’équipe, le dynamisme. À Noël, nous avions des patins à roulettes pour aller plus vite, il y avait toujours un événement, chaque journée était différente ! Après plusieurs années, je souhaitais évoluer chez Séphora à la formation. Mais cela impliquait de déménager à Paris et avoir une vie parisienne n’était pas un projet de vie pour moi, alors je suis partie.

La formation chez Pro Duo

J’ai été recrutée en tant que responsable formation France chez Pro Duo, un distributeur de marques de coiffure et d’esthétique. J’ai commencé par gérer et uniformiser la formation des clients en stylisme ongulaire. J’ai rapidement développé un réseau national d’une vingtaine de formatrices. À l’époque, le groupe comptait environ 60 magasins dans toute la France, et ouvrait de nouveaux magasins tous les mois. Il n’y avait pas de processus de formation intégration, j’ai donc évolué vers la formation interne pour former le personnel. Tout était à créer : formation intégration, produits, vente, merchandising, management pour les responsables de magasin… En parallèle, il fallait travailler sur la formation en continu. Ainsi, lors d’un lancement de marque stratégique, j’étais formée au siège européen pour ensuite mettre en place des programmes de formation pour la France.

Je suis restée dix ans chez Pro-Duo et j’y ai passé mes plus belles années professionnelles.

Le fondateur de l’entreprise ayant revendu à un groupe américain, l’entreprise a connu une restructuration. Je suis tombée enceinte au moment du plan social. À mon retour de congé maternité, j’étais toute seule dans un nouveau bureau de 10 m² sans fenêtre avec un nouveau responsable et sans équipe. C’était très compliqué…

La création de Mon Atelier Beauté

Il était évident qu’il fallait que je passe à autre chose… La formation a vraiment été le fil conducteur de toute ma carrière… Sur les bateaux, je formais mes collègues le soir, chez Sephora je formais mon équipe au quotidien et chez Pro-Duo c’était mon métier à 300 %. Alors j’ai décidé de me lancer ! Plutôt que de mettre mon énergie au profit de quelqu’un d’autre, je me suis mise à mon compte dans deux activités différentes. J’ai ouvert Mon Atelier Beauté en octobre 2019. Et parallèlement à cela, j’accompagnais administrativement l’entreprise de photovoltaïque L’Atelier des Énergies de mon conjoint qui se développait. Suite à l’évolution positive de nos deux structures, en janvier 2021, nous avons investi dans 650 m² pour nos deux entreprises.

Les formations de Mon Atelier Beauté

Mon Atelier Beauté est un centre de formations qui propose des formations de stylisme ongulaire (gel, résine, acygel, nail art, …), spray tan (douche bronzante), blanchiment dentaire, lifting colombien, extension de cils (cils à cils, volume russe, dépose, remplissage), réhaussement de cils, browlift, mascara semi-permanent, browhenna… J’assure toutes les formations. Je ne propose que des formations que je maîtrise pour garantir une formation de qualité.

Les esthéticiennes viennent se former chez moi pour la richesse des programmes pédagogiques, parce que je ne forme pas qu’à un protocole, mais à toute la connaissance technique, pratique et commerciale autour de la technique choisie. Nous travaillons dans un environnement accueillant où chaque poste est équipé. La pratique prédomine et nous travaillons toujours sur modèle (sauf pour le nail art). Je travaille également avec des marques de qualité, professionnelles, accessibles. Les stagiaires viennent se former chez moi aussi parce qu’elles sont en petit groupe. Cela peut aller d’un accompagnement privé à un groupe de cinq personnes au maximum en fonction de la formation. D’ailleurs, beaucoup de stagiaires reviennent pour des perfectionnements ou pour d’autres formations.

Les formations en e-learning

Les confinements m’ont fait réfléchir et m’ont poussée à travailler la formation à distance en e-learning. J’y pensais depuis longtemps mais je m’auto-persuadais que rien ne remplacerait le présentiel. Ce qui est vrai dans l’absolu… Néanmoins, le challenge était d’offrir une formation de qualité, alors j’ai travaillé sur le projet. Ma première formation Spray Tan en e-learning est née ! Je n’ai eu que des bons retours, alors j’ai travaillé sur mon offre en e-learning. Je souhaite que 100 % de mon catalogue formation soit à terme disponible en distanciel.

Mes conseils aux esthéticiennes

- Sachez bien à qui vous confiez votre formation, quel est le profil de la formatrice, quelle est son expérience ? Combien y aura-t-il de stagiaires au maximum lors de la formation ? Avec quels fournisseurs de matériel, de produits allez-vous travailler ?

- Quel est le programme pédagogique ?

Ne pas rester sur vos acquis : il faut parfois vous perfectionner sur les techniques que vous pratiquez car l’objectif est de rechercher l’excellence, la différence.

- Tenez-vous au courant des tendances, c’est important pour rester à la page. Le monde de l’esthétique évolue si rapidement.

Les nouveautés sont des opportunités pour vous réinventer, pour susciter l’intérêt auprès de vos clientes. Fidélisezles avec de nouvelles prestations.

Moi et la formation

Je me forme en permanence, ce n’est pas forcément simple de prendre ce temps mais c’est indispensable. Dernièrement, j’ai suivi des formations de perfectionnement en extension de cils, en lifting colombien et sur la gestion des réseaux sociaux. C’est en se formant que l’on fait la différence !