Parcours d'esthéticienne. Allegra GOHE : J'ai créé un concept de franchise

Toute jeune, j’aimais prendre soin des personnes de mon entourage. Ma passion pour l’esthétique a pris le dessus. Ainsi, après le collège, j’ai entrepris des études d’esthétique en CAP à Paris en 1999. Je me sentais pleinement épanouie dans ce domaine. J’ai ensuite poursuivi avec un BP à l’IFPM à Nanterre. Mon objectif à l’époque était d’ouvrir ma propre structure.

Des expériences professionnelles formatrices

En tant qu’apprentie
Dans le cadre de mes études d’esthétique, à l’IFPM, j’étais en alternance. J’ai pu rencontrer différents employeurs, découvrir différentes structures, cela a confirmé mon appétence pour le métier. Grâce à cela, j’ai pu gagner en maturité, développer mon savoir-faire et mon savoir-être. Le savoir-être est indispensable en entreprise et j’en ai d’autant plus conscience aujourd’hui en tant que cheffe d’entreprise : être ponctuelle, respectueuse, savoir s’adapter sont des aptitudes indispensables.

En tant que salariée
Après mes études, j’ai exercé mon métier d’esthéticienne au sein de grands instituts parisiens. Je passais du statut d’apprentie à salariée ! Ces expériences m’ont appris à travailler en équipe et à être autonome. Pour des raisons personnelles, je suis retournée dans ma région natale, la Normandie, pour ouvrir mon propre institut, en 2008.


La création d'Allegra Beauty Spa

Je voulais ouvrir mon institut en Normandie car je savais qu’il y avait un fort potentiel dans cette région. Je voulais amener la tendance parisienne en Normandie. Je me suis donc installée dans la ville où j’avais grandi à Pavilly, une ville de 6 000 habitants. Il y avait déjà des instituts mais j’apportais quelque chose de différent en termes de prestations.

Un concept novateur à l’époque
À l’époque, en 2008, c’était le début des extensions de cils. J’apportais cette nouveauté en plus de mon expérience avec la clientèle parisienne. C’était un espace de 100 m², j’ai très rapidement embauché une apprentie, puis une salariée. Je travaillais avec Yon-Ka et Charme d’Orient. Notre offre était très tendance, ça fonctionnait très bien. Le fait d’avoir proposé des prestations et de la technologie qui n’étaient pas proposées ailleurs a fait la différence. À ce jour, l’institut spa continue de bien fonctionner, même après 14 années d’activité.


La découverte des corners beauté

Lors de mes voyages, j’ai pu découvrir beaucoup de concepts autour de l’esthétique. En 2009, au Japon et aux États-Unis, j’ai découvert notamment dans les centres commerciaux le concept des corners pour les ongles. Cela m’a beaucoup surprise et même choquée… C’était tellement différent de ma façon de faire, de la cabine. Je m’y suis intéressée et l’idée a commencé à mûrir…

Un besoin de renouveau
Cela faisait quelques années que mon institut était ouvert, j’avais besoin d’un nouveau challenge. Je voyais petit à petit que le concept s’implantait en France mais pas sur le même que celui que j’avais en tête. Alors, je me suis encore plus concentrée sur ce nouveau concept.

Revisiter le modèle de l’institut traditionnel
J’étais une esthéticienne traditionnelle, exerçant en cabine. Il existe quelque part un conflit entre cette façon de faire et la façon dont travaillent les prothésistes ongulaires en kiosques. En tant que cheffe d’entreprise, j’avais conscience que les prestations comme les massages ou les soins du visage rapportaient mais que les clientes venaient moins fréquemment que pour des prestations d’ongles ou d’extensions de cils. J’ai donc eu l’idée de revisiter le concept des kiosques ongles mais à la française, pour répondre aussi à mes exigences d’esthéticienne en proposant des prestations à forte récurrence, pour lesquelles il n’y avait pas besoin d’intimité mais qui assuraient aux clientes des prestations de qualité sans rendez-vous.

JE GÈRE 16 ÉTABLISSEMENTS : 7 FRANCHISES ET 9 SUCCURSALES


Créer un concept nouveau en France

Entre l’imagination et le réel, il y a un grand pas… S’implanter en centres commerciaux n’est pas facile car les bailleurs ne veulent pas d’indépendants. C’est compréhensible car l’offre des centres commerciaux doit garantir une qualité de services et de commerces importante. J’ai dépassé les contraintes techniques de l’implantation en kiosque pour créer BAB Bar à Beauté. Ce premier kiosque a ouvert à Rouen en 2016. Il m’a fallu un an pour concevoir mon concept et le faire naître.


Le concept de BAB Bar à Beauté

BAB Bar à Beauté est un concept de kiosque, entre 12 et 24 m², entièrement ouvert. Le modèle type pour un kiosque est une responsable, une apprentie et une salariée. C’est idéal pour répondre à la plage horaire du centre commercial. Le concept est sans rendez-vous. Nous proposons des prestations pour les mains, les pieds, le regard avec des extensions de cils, des rehaussements, des teintures et du mascara permanent, ainsi que des épilations visage. Nous proposons également des soins à la minute. Ainsi, lorsqu’une cliente fait son shopping, elle peut s’offrir une prestation express. Cela peut être un massage des pieds, des mains ou du cuir chevelu.

Les prestations
Toutes ces prestations ont été proposées dès le départ, elles ont été pensées pour être réalisées en un temps assez rapide et à un coût abordable.
- Par exemple, une pose d’extensions de cils complète coûte 90€, 80€ pour une cliente qui a un abonnement. La pose est réalisée en une heure.
- Une pose de vernis semi-permanent coûte 27€ et est réalisée en 25 minutes.

La création d’une ligne de produits
J’ai rapidement souhaité développer ma propre gamme afin de répondre au mieux aux besoins des clientes. Le conseil et le diagnostic beauté faisant partie de l’expérience client dispensée chez BAB, nous souhaitions proposer une gamme de soins française, avec une composition naturelle et à prix abordables. Nous avons développé une gamme de soins pour les mains avec la crème «La Mielleuse», une huile cuticule, un sérum, un masque de nuit ou encore une base et un top. Nous avons aussi développé une gamme pour le regard avec une mousse nettoyante pour les extensions de cils, une brosse silicone réutilisable ou encore nos propres extensions de cils. Enfin, afin d’assurer une grande qualité de prestations, nous avons développé notre gamme d’outils professionnels avec les lampes UV, les ponceuses BAB ou encore des petits outils nécessaires aux manucures (gouges, outils de retrait, limes… etc.). Nous sommes fières de pouvoir dire que nos produits aujourd’hui sont notés «Excellent» sur Yu-Ka et nous continuons d’étendre la gamme.

L’importance des procédures
Ce qui compte pour moi, c’est le temps. Souvent, le problème de l’esthétique, c’est l’absence de procédures. À l’époque, je gérais donc deux espaces mais je ne pouvais pas être dans les deux en même temps pour vérifier que le temps et les protocoles soient bien respectés. C’est pour cela que j’ai créé un concept avec de très nombreux protocoles permettant de dispenser la même qualité de prestations de façon cadrée pour éviter les dérives.


Le développement en franchise

Les futures franchisées intéressées par le concept sont venues à moi assez rapidement. Cela m’a pris deux ans, à compter de la date d’ouverture de mon premier corner, pour ouvrir mon concept à la franchise. Je souhaite avoir des franchisées qui soient autant investies que moi, avec la même passion pour le métier et qui soit en mesure de gérer leur propre équipe. Ensemble, nous pourrons avancer plus vite et plus fort. Ma première franchisée est entrée dans le réseau en 2018, à Saint-Pierre-des-Corps. Puis, d’autres franchises ont ouvert petit à petit. Aujourd’hui, nous avons 16 établissements dont 7 franchises et 9 succursales. Mon objectif est d’être partout en France. Trois ouvertures sont programmées juste avant l’été 2022 et d’autres sont en cours de planification pour le dernier trimestre de l’année.

LE C.A. DU FRANCHISÉ EST DE 170 000 E DÈS LA DEUXIÈME ANNÉE


Les esthéticiennes et la franchise
Les esthéticiennes craignent parfois de se lancer avec une franchise. Être franchisée, c’est conserver son indépendance. Les esthéticiennes pensent souvent qu’en tant que franchisées elles sont encore salariées, alors que ce n’est pas le cas. Elles restent indépendantes et restent chef d’entreprise. Il s’agit de participer activement à une aventure commune, il y a un soutien qui est très important et c’est ce qui manque souvent en tant qu’indépendante. En tant que franchisée, il y a un accompagnement total et surtout l’esthéticienne bénéficie d’un concept expérimenté avec un modèle économique clair et tout l’accompagnement nécessaire pour réduire les risques liés à l’entrepreneuriat.

Le chiffre d’affaires
Nous avons mis au point un concept dont la rentabilité économique est éprouvée. Nos kiosques profitent d’un flux très important grâce aux centres commerciaux et atteignent au moins 170 000 € de CA dès la deuxième année d’exploitation. La rentabilité par rapport à un institut est vite décuplée.


Devenir franchisée

Pour devenir franchisée, il faut d’abord s’acquitter du droit d’entrée de 12 000 euros qui permet l’accès au concept BAB clefs en main et à tout l’accompagnement tout au long du projet de l’ouverture. Nous allons aider et accompagner notre future franchisée étape par étape. Nous avons des contacts avec d’importants bailleurs, ce qui nous permet de lui proposer des emplacements de choix dans les centres commerciaux de sa zone géographique. Ensuite, la franchisée et ses deux salariées suivent une formation initiale de trois semaines au sein du centre de formation, agréé Qualiopi. Cela permet de prendre en charge le coût de formation de 4 000€ HT pour l’ensemble de l’équipe. Il faut ajouter le coût du kiosque BAB qui est fait sur-mesure, en fonction du centre commercial. Le kiosque sur-mesure avec livraison et montage compris coûte environ 43 000 euros. Globalement, un projet BAB Bar à Beauté clef en mains revient à une enveloppe totale de 85 000 € HT. Nous recommandons à nos candidates à la franchise d’avoir un apport personnel de 20 000 euros. Aujourd’hui, nos franchisées veulent devenir multi-franchisées et nous sommes ravies de les accompagner dans leurs projets de développement.


L’avenir de BAB

Nous ne manquons pas d’idées et nous allons continuer le développement en France. Nous avons au moins quatre implantations prévues pour 2022. Nous ambitionnons dix ouvertures par an. Nous souhaitons offrir à toutes les clientes la possibilité de retrouver leur enseigne près de chez elles. Nous sommes également centre de formation Qualiopi et nous continuons à développer des formations qualitatives et opérationnelles afin de participer à la montée en compétences sur les prestations.


Fière d'être esthéticienne

Aujourd’hui, quand je dis que je suis esthéticienne, on me reprend en me disant que je suis cheffe d’entreprise. Je suis esthéticienne et je n’ai pas honte ! L’esthétique est une véritable passion. C’est un métier pour lequel j’ai eu un coup de foudre et je suis fière de le dire. J’ai bien conscience que la profession souffre encore aujourd’hui d’une mauvaise image. Mais les personnes qui jugent mal notre métier ne le connaissent pas. Les études que nous faisons sont très complètes et les relations avec nos clientes sont formidables, preuve que nous sommes des professionnelles qualifiées et de confiance. Il faut désormais que nous travaillions ensemble pour pérenniser ce secteur et offrir à nos clientes des prestations de qualité dans un univers rassurant.