Marianne Lecoq. La passion du maquillage et de la formation.
Depuis toujours
Depuis toute petite, j’ai toujours été admirative des femmes de mon entourage qui se maquillaient. Je me disais «Plus tard, je ferai pareil !». Et puis, enfant, mes parents faisaient du spectacle/cabaret. En plus de leur travail, ils étaient intermittents du spectacle les week-ends, un peu comme un cabaret ambulant. Mes parents achetaient les costumes, les plumes et les strass à Paris. C’était très beau, nous fabriquions beaucoup de choses nousmêmes.
Nous nous déplacions sur divers événements tels que des mariages, des anniversaires ou des baptêmes. Et forcément, lorsque nous parlons spectacle, nous parlons maquillage. Ainsi, j’ai toujours maquillé les artistes de nos spectacles. J’interprétais aussi beaucoup de princesses Disney, je me déguisais et me maquillais presque tout le temps ! Le maquillage a donc toujours été présent dans ma vie. Lorsqu’on m’a demandé ce que je voulais faire, je ne me suis même pas posé la question, c’était une évidence ! Très naturellement, je me suis tournée vers l’esthétique.
Un cursus esthétique très riche
Le fameux stage de découverte en troisième au sein d’un institut de beauté n’a fait que confirmer mon choix de l’esthétique. J’ai ainsi intégréle Lycée Élisa Lemonnier en Normandie en 2011 pour passer mon CAP et mon Bac Pro. J’avais envie de découvrir Paris, j’ai donc passé mon BTS à l’École Françoise Morice en alternance avec l’option Formation Marques. J’avais déjà cette idée en tête… J’ai poursuivi mon cursus toujours en alternance avec une licence de Manager, Formateur, Animateur Mode et Beauté à l’École Ema Sup. En 2017, j’ai enchaîné avec un master Commerce, Marketing, Vente et Distribution à l’École Élysée Marbeuf.
Pour mes études, je ne voulais pas m’arrêter seulement à la technique esthétique pure, même si j’adorais ce métier, j’avais envie de découvrir tous les domaines comme le management ou encore le marketing. Je voulais avoir une vision 360° de ce que pouvait représenter le marché des cosmétiques.
L’univers des concours
Premiers pas vers l’excellence…
Lorsque j’étais en Bac Pro, l’une de mes professeurs, qui avait décelé ma passion pour le maquillage, m’a poussée à me présenter à un concours de maquillage organisé par la région de Normandie. Le thème était la gourmandise. Il a fallu trouver un modèle, faire des recherches pour élaborer le maquillage, trouver un costume… Mes parents m’ont beaucoup soutenue et accompagnée. J’ai beaucoup aimé l’ambiance du concours, le stress… Je me disais : «Il y a de la concurrence, mais c’est à toi d’être la meilleure !». C’était un vrai challenge personnel.
C’était en 2013, je suis arrivée vice-championne de Normandie en maquillage derrière une maquilleuse professionnelle ! C’était montout premier concours. Je m’étais plutôt bien débrouillée. Quand j’en parle, j’en ai des frissons !
À la suite de ce concours, mes professeurs m’ont poussée à participer au Concours des MAF, les Meilleurs Apprentis de France.
Le Concours des Meilleurs Apprentis de France
Le Concours des Meilleurs Apprentis de France a été ma plus belle expérience aussi bien sur le plan personnel que professionnel. Le concours se déroule en trois étapes :
- 1ère étape : le concours départemental sur la pratique de toutes les techniques d’esthétique. J’ai été évaluée sur une épilation corps, un maquillage naturel, une manucurie et un soin visage. J’ai été médaillée d’argent pour la Normandie.
- 2ème étape : le concours régional avec un maquillage artistique visage sur le thème du Carnaval de Venise. J’ai été médaillée d’or. J’ai fait la différence en utilisant de la vraie dentelle comme pochoir, c’était audacieux.
- 3ème étape : le concours national. C’était très impressionnant, j’étais face à des filles de la France entière qui étaient toutes là pour gagner. Le thème était à nouveau le Carnaval de Venise mais, cette fois, il fallait maquiller en plus du visage, le cou et le décolleté. La notation a été réalisée par des professeurs de maquillage et des Meilleurs Ouvriers de France, de grands experts !
Je suis arrivée médaillée d’or national, c’était en septembre 2014. L’annonce des résultats fut palpitante, j’en suis encore très émue aujourd’hui. J’étais très fière d’avoir accompli ce challenge à seulement 18 ans !
Une vraie remise de médaille !
La remise de la médaille s’est faite quelques mois plus tard, au Sénat à Paris.
C’était très impressionnant, il y avait des sénateurs, des Meilleurs Apprentis de France toutes professions confondues, il y avait aussi des Meilleurs Ouvriers de France. J’ai reçu le diplôme décoré à la feuille d’or, calligraphié, on est loin du diplôme d’État reçu dans la boîte aux lettres !
Des soutiens essentiels
Si vous voulez participer à des concours, mon conseil est de vous entourer d’un maximum de personnes. Mes parents, beaucoup de copines, des professeurs m’ont aidée en me coachant, en me donnant des conseils, en me servant de modèles. Un concours ne se prépare pas seule.
De retour en Normandie, mes copines d’école étaient très fières de moi, j’ai été applaudie, même mes professeurs étaient en larmes ! Je ne les remercierai jamais assez pour leur soutien !
La mention «MAF» sur un CV
Participer à des concours a une vraie valeur aux yeux des employeurs. Jeune, avec peu d’expérience juste des stages, ce n’est pas facile de rendre un CV attractif. Heureusement, le fait d’avoir pu mettre «Meilleur Apprenti de France» sur mon CV m’a beaucoup aidée. Les employeurs se disent : «Elle aime les concours, les challenges», c’est représentatif d’une personne soignée et ambitieuse.
J’ai facilement trouvé une alternance et la gérante a même souhaité afficher mon diplôme dans la vitrine !
L’aventure Benefit
Les débuts
En 2017, j’ai rejoint la marque Benefit pour l’alternance de mon master. Pendant deux ans, j’ai été Brow Artist au Sephora de Parly 2. Dès le départ, j’ai souhaité, en plus d’être Brow Artist, avoir des missions managériales et de formation. J’ai ainsi appris à organiser des animations. Cela a été très formateur et j’ai découvert mon goût pour la formation.
Manager pour Benefit
À la fin de mon contrat d’alternance, j’ai été embauchée en tant que Brow Bar Manager pour Benefit en CDI, à Paris, au Sephora de Beaugrenelle en septembre 2019. J’ai géré une équipe de trois maquilleuses, j’ai appris à les faire progresser, les challenger, à monter des plans d’actions, j’ai beaucoup grandi. Chez Benefit, au début, j’ai été accompagnée par des formatrices,en plus de l’accompagnement tout au long du parcours. En tant que manager, j’intervenais lors des briefs quotidiens pour former sur les nouveautés. Je voulais garder cet aspect formation.
Formatrice pour Benefit
En janvier 2020, un poste de formatrice France s’est présenté à moi. Ayant passé le BTS Esthétique avec l’option Formation Marques, j’avais dans l’idée de devenir formatrice un jour… Suite à un entretien en groupe de plus de quatre heures, j’ai été sélectionnée ! Le bonheur !
Mon quotidien de formatrice
En France, il y a une directrice de la formation et nous sommes deux formatrices. En tant que formatrice, nous sommes chargées des nouvelles recrues sur les Brow Bar. Nous organisons la formation initiale sur l’histoire, l’ADN fun et décalé de la marque, les protocoles Benefit (épilations, coloration des sourcils), on les coache pour qu’elles soient opérationnelles chez Sephora.
Tout au long de l’année, nous allons sur tous les magasins de France pour les aider à vendre. Nous créons des modules de formation, nous développons les kits de formation avec les fiches produits et les protocoles. Tout cela est très riche et intéressant. Il y a aussi la partie e-learning et tout le suivi de la formation avec des comptes rendus à rédiger. Nous participons aussi aux séminaires France. Il n’y a pas une semaine qui ressemble à l’autre ! Je suis enfin à ma place ! Je voue une véritable passion pour la formation !
Formatrice et ambassadrice France !
Depuis peu, j’ai été nommée National Brow Artist, c’est-à-dire que je suis LA référence sourcils France, l’ambassadrice. Ainsi, pour des relations presse, je réponds régulièrement aux interviews pour différents magazines de la presse féminine (Elle, Grazia, Marie-Claire) dans lesquels je donne des conseils sourcils, je présente les nouveautés à la presse. C’est passionnant. C’est une mission qui nécessite une certaine aisance à l’oral, il faut s’affirmer et être dynamique !
Je gère aussi les réseaux sociaux de la marque et suis ainsi présente aux événements avec les influenceurs. Je représente la marque. Enfin, je maquille des personnalités lors d’événements.
Les qualités d'une bonne formatrice
Il faut être une bonne communicante. En tant que formatrice, nous sommes amenées à être en relation avec beaucoup d’interlocuteurs. Parler à des esthéticiennes, des journalistes, des commerciaux ou encore des influenceurs, tous ces profils nécessitent une adaptation du langage et du discours.
Ce n’est pas donné à tout le monde, mais ça s’apprend et se travaille. Il ne faut pas avoir peur de prendre la parole. Il faut aussi être pédagogue. Il y a des personnes que nous formons qui comprennent tout dès le départ et d’autres pour lesquelles il faut plus de temps.
Alors, il faut expliquer différemment et avoir de la patience. Il faut être capable de transmettre le message. Bien entendu, être une bonne technicienne est essentiel pour savoir de quoi on parle. Il y a un certain nombre de compétences techniques à avoir, comme maîtriser Powerpoint, l’anglais, le digital. Être organisée est aussi une qualité essentielle.
Mon avenir : formation et maquillage
C’est une question qui n’est pas facile ! J’aimerais me développer encore plus sur mon poste de formatrice car j’ai encore tellement de choses à apprendre ! Par rapport à mes autres postes sur lesquels j’ai vite fait le tour, là il va me falloir du temps pour me sentir complètement à l’aise. J’aime bien le côté management donc, pourquoi pas passer responsable de la formation dans quelques années et former les formatrices ? Le groupe LVMH est génial et j’ai eu la chance de pouvoir évoluer. Bien sûr, étant l’un des Meilleurs Apprentis de France, l’un de mes rêves les plus fous serait de devenir à mon tour Meilleur Ouvrier de France. En tout cas, il y aura toujours du maquillage dans ma vie.