Devenir un leader beauté et bien-être

Les difficultés des gérantes d'instituts

Tiphaine Modeste

J'accompagne des gérantes d’instituts au quotidien dans le développement de leur gestion, dans le développement de leur équipe, dans leur marketing et dans leurs performances de rentabilité.

Je m’aperçois que la plupart d’entre elles rencontrent les mêmes difficultés, des difficultés de terrain :

  • souvent, elles n’ont pas le temps de s’occuper du marketing,
  • elles n’ont pas le temps de trouver des perles rares,
  • elles ont besoin de recruter très vite car elles ont une esthéticienne qui part,
  • elles ont du mal à déléguer,
  • elles ont du mal à prendre les bonnes décisions pour développer leur rentabilité, etc.

Ces difficultés-là vous font tomber dans des pièges :

  • comme par exemple le fait de vous fier uniquement au prévisionnel comptable pour gérer votre institut,
  • le fait de penser que «vraiment la gestion du personnel est devenue une catastrophe»,
  • vous ne recrutez plus ou bien uniquement à la dernière minute,
  • vous n’arrivez plus à motiver votre équipe,
  • vous pensez que faire du marketing revient à proposer tout le temps des offres commerciales avec des remises en pourcentage qui cassent complètement l’image de marque que vous avez créée,
  • le fait aussi de penser que la seule qualité de votre travail va donner envie aux clientes d’acheter et de revenir.

En réalité, la solution pour vous épanouir dans le métier de chef d’entreprise, dans le métier de gérante, c’est de passer du statut d’artisane, de technicienne, au statut de chef d’entreprise et de leader.

Qui mieux que des entrepreneuses du secteur pour partager avec vous ce message ?

J’ai donc invité trois personnalités qui ont chacune leur botte secrète et qui vont vous raconter leurs expériences, par où elles sont passées, et qu’est-ce qu’elles ont envie de développer pour demain.

Chacune a vraiment une spécificité particulière, une approche particulière dans le développement de son entreprise.

Grâce au microblading 

Jessica Naquin

Je gère L’Atelier Beauté et L’Atelier du Regard à Corbas, près de Lyon, depuis sept ans et je travaille en équipe. C’est le troisième centre esthétique que j’ai créé. Je me suis spécialisée depuis quelques années dans les prestations autour du regard.

En 2016, j’avais perdu la motivation suite à quelques dif ficultés que j’avais rencontrées et je cherchais une idée pour retrouver le plaisir, retrouver le temps qui s’arrête quand je suis au travail, et retrouver le plaisir de voir ma cliente sourire en sortant de ma prestation.

Donc, je cherchais des idées pour me réinventer et je suis tombée sur une belle vidéo de microblading PhiBrows. Je suis alors passée à l’action et je me suis formée avec PhiBrows en Suisse en anglais. J’ai validé tous les niveaux. 

Aujourd’hui, je peux dire que c’est ma spécialisation dans le microblading qui a fait que j’ai retrouvé le plaisir du travail.

Ce qui m’a attirée dans le microblading, c’est le côté résultat immédiat. La cliente entre en cabine, elle ressort le visage transformé.

Beaucoup de femmes sont complexées de se démaquiller le soir et de risquer de se montrer à leur mari avec un autre visage. J’ai vraiment l’impression d’apporter une solution pratique à ma cliente. J’y ai retrouvé beaucoup de plaisir et de motivation.

J’ai donc introduit auprès de mes clientes une spécialisation dans un centre qui était à la base un institut traditionnel. J’ai dû tout réorganiser au sein de l’institut avec mon équipe.

J’ai mis en avant mon équipe sur la partie esthétique traditionnelle avec les technologies et avec un parcours client à part, un merchandising que nous avons changé, ainsi qu’une toute nouvelle carte des soins.

La communication a également été repensée avec un nouveau site Internet, la prise de rendez-vous en ligne, un parcours client spéci que, et une stratégie sur les réseaux sociaux : tout a été réorganisé différemment. 

Tiphaine Modeste

Vous êtes donc partie d’un institut traditionnel pour développer d’une part son image et le repositionner et, d’autre part, pour lancer vraiment votre activité en tant que PhiBrows artiste sur le regard.

En plus de ces formations, vous avez passé beaucoup de temps à vous former sur la technique, sur la pratique.

Vous vous êtes entraînée un peu comme une sportive en préparation des Jeux Olympiques, pour passer les différents niveaux et vous avez choisi aussi de vous former en gestion, en management et en développement.

Que recherchiez-vous dans cette approche ? 

Jessica Naquin

Je voulais savoir comment gérer les dif cultés que j’avais rencontrées, notamment en management, puisque j’avais une équipe. J’avais connu beaucoup de turn over, les esthéticiennes ne restaient pas motivées longtemps, donc je savais que j’avais quelque chose à améliorer à ce sujet.

J’ai donc voulu me former, apprendre, savoir comment faire, ce que je devais mettre en place. En ce qui concerne le marketing, j’avais conscience aussi de l’importance de devoir me former pour pouvoir me faire connaître.

C’est bien beau de proposer les meilleurs soins, les meilleures prestations, le microblading le plus magnifique, mais si je ne suis pas connue, ça ne sert à rien. Je voulais apprendre à me faire connaître et je suis tombée sur une vidéo de Tiphaine Modeste.

Cela m’a beaucoup aidée de savoir ce qu’elle proposait et, là, j’ai compris qu’il fallait que je me forme pour apprendre tout ça et mettre en place mes connaissances. 

Tiphaine Modeste

Vous avez eu trois centres, trois activités, vous avez commencé à bien développer votre notoriété.

Demain, qu’est-ce que vous auriez envie de faire, de proposer, de développer ?

Qu’est-ce qui vous plairait pour garder cette motivation que vous avez réussi à retrouver ?

Jessica Naquin

J’aimerais devenir la meilleure artiste en microblading et continuer d’évoluer régulièrement avec mon équipe. 

Le management d'équipe 

Amandine Laurent

J’ai créé la Maison Spa Un Instant pour Soi en 2007.

Après mon BTS, j’ai voulu découvrir plusieurs domaines de notre actualité pour savoir vraiment où me centrer.

J’ai commencé avec un institut qui faisait 70 m2 avec trois collaboratrices. Je voulais vraiment recevoir mes clientes comme si je recevais mes amies chez moi avec des attentions particulières et vraiment prendre le temps.

Mais, au bout de huit ans, je me suis un petit peu perdue dans ce que je proposais et j’ai perdu aussi un peu la foi, donc mes valeurs ont évolué (notre métier évolue énormément) et il a fallu que je me recentre sur ce que j’attendais de mon métier.

J’ai transféré mon activité pas bien loin, dans une maison bourgeoise, et j’ai fait évoluer ma proposition vers le domaine du spa. 

Et, en 2014, de 70 m2, je suis passée à 200 m2, de trois esthéticiennes, je suis passée à six spa praticiennes en cinq ans.

En cinq ans, mon activité s’est vraiment développée, mon métier a évolué. Je suis sortie d’abord de cabine, ce qui n’était pas facile à faire et puis je me suis formée au management pour que mes collaboratrices me suivent.

J’ai encore mes premières collaboratrices à mes côtés mais il fallait que je me forme pour cette nouvelle activité et pour pouvoir permettre à mes collaboratrices de rester à mes côtés tout au long de mon développement.

Je suis vraiment passionnée, j’ai besoin de transmettre et j’ai besoin d’avoir une équipe qui me suit. 

Tiphaine Modeste

Ce qui m’a frappée chez Amandine Laurent, c’est sa notion de vision. Elle était très claire dès le départ, et elle a été très exigeante dans la formulation, avec une vision détaillée, spéci que. Elle a réussi à attirer la bonne équipe, des perles rares, qui ont le même souci du détail qu’elle.

Comment avez-vous réussi à vous entourer d’une équipe qui suive votre vision ?

Amandine Laurent

Grâce aux formations, j’ai appris à déterminer le profil de mes collaboratrices pour me permettre d’évoluer à leurs côtés en utilisant leurs qualités mais également en apprenant à améliorer leurs défaillances.

Au niveau du recrutement, il n’y a pas de recette miracle mais j’ai appris à m’organiser, à mettre en place les pro ls dont j’avais besoin pour recruter et à me faire confiance.

Quand une cliente pousse la porte, c’est la première impression qui compte. Je pense qu’en recrutement c’est également vrai. je dois vraiment savoir ce dont j’ai besoin, avec qui je dois travailler et ensuite me faire confiance.

Je suis plus motivée, donc je procure cette passion à mes collaboratrices. J’ai appris à prendre le temps de les écouter comme j’écoute mes clientes, pour leur faire un plan de carrière qui est en corrélation avec le plan de l’évolution de mon activité.

Tiphaine Modeste

Comme tout chef d’entreprise et tout manager, par rapport à votre équipe, vous avez dû faire face à certaines difficultés.

Comment avez-vous réussi à rebondir quand vous avez rencontré ces difficultés ? 

Amandine Laurent

J’avais énormément de mal à comprendre que certaines de mes collaboratrices aient envie de quitter la Maison Spa Un Instant pour Soi.

Aujourd’hui, j’accueille cette décision sans colère, ni rancœur. Cela veut dire que nalement elles n’adhèrent plus à mes valeurs et qu’on ne peut plus faire le chemin ensemble. De toute façon, ce n’est pas la peine de les retenir puisque je n’avancerai pas aussi vite que je le veux.

Donc, la porte est ouverte et d’autres personnes vont faire le chemin avec moi pour une très belle aventure.

Tiphaine Modeste

Justement en parlant de belle aventure, vous êtes en train de mettre en place un projet qui vous tient à cœur depuis quelques années maintenant : vous vous apprêtez à ouvrir un deuxième centre.

Qu’est-ce qui va justement changer pour vous et aussi pour votre équipe ?

Amandine Laurent

J’ai été esthéticienne, spa manager, maintenant je vais prendre la direction de mes deux établissements.

Donc il a fallu que je prenne de la hauteur pour vraiment m’organiser. J’ai pu vraiment recentrer ce que je voulais apporter au sein de mon activité. Quand j’ai changé, j’ai fait évoluer ma première structure, je ne savais pas où j’allais, j’étais stressée.

Franchement, je ne m’attendais pas à en être là aujourd’hui. Je ne suis pas stressée car tout est organisé. J’avance sans stress, avec une détermination et une excitation pour arriver au jour J.

Casser les codes 

Marie-Claire Serre

Je suis entrée dans l’esthétique après une reconversion professionnelle. Pendant dix ans, j’ai été responsable RH dans une société de transport et de manutention lourde, rien à voir avec l’esthétique.

Après la naissance de mon premier enfant, j’ai eu le besoin de me reconvertir, de monter une entité qui m’appartienne avec mes valeurs. Et comme j’étais hyper attirée par l’aspect humain et tout ce qui était bien-être et relaxation, j’ai eu l’envie d’ouvrir un spa.

Je me suis reconvertie en un an et j’ai ouvert dans la foulée. J’étais diplômée en juillet 2010, en août 2010, L’Atelier des Anges a vu le jour. Le bien-être et le massage me plaisaient.

Et aussi avec mon mari nous adorons la décoration d’intérieur, et nous voulions vraiment casser les codes de l’esthétique, nous ne voulions absolument pas un établissement hyper guindé où l’on se sent souvent mal à l’aise, un peu épié.

Nous voulions que, quand la cliente passe le pas de la porte, elle se sente à l’aise et ne se sente pas jugée, observée, détaillée. Nous avions vraiment la volonté de casser les codes.

Nous avons donc créé une sorte de loft contemporain qui allie le moderne et l’ancien, nous adorons chiner. Nous nous démarquons d’autant que nous sommes dans un petit village de province, 6 000 habitants. Les gens ont rapidement parlé de nous.

Après, le gros problème a été que je voulais plaire à tout le monde, et quand on veut plaire à tout le monde on ne plaît à personne, je m’en suis vite rendu compte. Nous avons dû faire face à de nombreuses difficultés.

Tout d’abord, j’ai ouvert sans calculer mes coûts de revient. J’avais un lieu sympa de 130 m2, j’ai appliqué des tarifs très bas et, contrairement à la structure dans laquelle je travaillais avant, où le management se faisait à grands coups de procédés et procédures, je voulais un management très cool, le tutoiement avec mes employés, aucune règle.

Petite anecdote, la première employée que j’ai eue m’appelait maman !

Donc, ça n’a duré qu’un temps car c’est vite devenu n’importe quoi, au niveau de la rentabilité et des prix, au niveau du management, la clientèle était un peu perdue car je ne proposais pas de valeur ajoutée par rapport à la concurrence qui est énorme dans notre secteur.

Donc, je suis arrivée avec ce concept d’un lieu atypique mais, au niveau des prestations, il n’y avait pas de plus.

Tiphaine Modeste

Que s’est-il passé après ce constat ?

Marie-Claire Serre

J’ai fait une énorme dépression en 2014 et je suis tombée bien bas dans la dépression. Ça a été compliqué de re- monter. J’ai failli faire faillite.

Il y avait deux possibilités :

  • soit je fermais et je passais à autre chose,
  • soit je me remettais en question et je prenais un nouveau départ.

Je suis un bélier, super-têtue. J’ai décidé de prendre du recul, d’observer un peu les axes d’amélioration possibles. Je savais au fond de moi sur quoi il fallait s’améliorer. Entre-temps, j’ai fait une fausse couche.

À partir de ce moment, j’ai commencé à me renseigner sur la cosmétologie bio et le naturel. Je suis donc partie sur cet axe-là pour proposer quelque chose qui me ressemble avec mes valeurs.

C’était un peu osé comme pari car il fallait fédérer la clientèle et aussi les employées qui sont jeunes et recalculer les tarifs.

Ça a été un bon axe pour pouvoir augmenter car j’ai changé le concept de A à Z, et repartir dans une nouvelle aventure !

Une fois que tout a été mis en place, il me restait un problème au niveau de la gestion.

J’étais responsable RH, vraiment spécialisée en management, mais j’ai dû retourner sur les bancs de la Fac, parce que quand on est chef d’entreprise artisanale, on est livrée à soi-même, on doit être comptable, secrétaire, commerciale, experte en marketing, communication, manager et j’en passe.

Je me suis retrouvée au milieu de tout ça, je pensais que ça allait être facile et ça ne l’a pas été. Donc, je suis retournée à la Fac. J’avais réussi à mettre en place une très bonne équipe et je suis arrivée à sortir de cabine déjà pour comprendre comment faire mon travail de chef d’entreprise.

Donc, je suis sortie de la cabine et j’ai repris la Fac, j’ai passé un Master de commerce et de gestion. J’y ai appris les grands principes de communication, de marketing, de comptabilité.

J’ai pu mettre pas mal de choses en place et surtout je suis arrivée dans un premier temps à me structurer, ce qui ne se passait absolument pas auparavant, donc ça m’a apporté pas mal de structure. 

C’est vrai que ça a été un peu compliqué pour traduire les formations de la Fac dans mon institut. 

Mon comptable m’avait prévenue, la Fac ne s’adresse pas aux TPE, aux sociétés artisanales.

On me parlait d’échelles qui ne sont absolument pas les nôtres, avec 200, voire 300 employés, des RSE, des sociétés qui ne nous correspondent pas. Mais le fait de retourner à la Fac m’a apporté de la structure. 

Je voulais continuer à me former en gestion, communication, marketing, rentabilité..., mais spécifiques à l’esthétique, car l’esthétique est un milieu un peu particulier.

J’ai alors été attirée par les formations de Tiphaine Modeste qui répondaient à ce dont j’avais besoin. Il y a eu un grand chamboulement. Du coup, elle m’a fait faire des exercices très difficiles.

Trouver ma vision d’entreprise a été très violent, je ne savais pas trop. Je ne connaissais rien du fameux USP qui est le positionnement et l’identité unique et propre à chacun des centres.

C’est le hobby préféré de Tiphaine Modeste : l’USP et la vision d’entreprise !

Je voulais casser les codes de l’esthétique, c’est sûr, mais je ne savais pas comment faire à part le bio qui est venu se greffer, et le concept en termes de déco et d’ambiance aussi.

Grâce à Tiphaine Modeste, je suis enfin arrivée à avoir une vision d’entreprise précise. Je fédère mes équipes et je sais où je vais. Donc, ça y est, je suis passée d’institut de beauté à centre de bien-être et beauté éco-responsable, où l’on tend vers le zéro déchet.

Je vais me lancer sur une proposition très originale sous forme d’atelier. Le bien-être physique et émotionnel nous tient à cœur à mon équipe et moi-même. Nous allons tout faire avec une grosse pincée de bonne humeur !