Les appareils ne sont pas des machines ?

Chaque année, les professionnels posent la question aux experts de la prospective «Quelles sont les nouvelles tendances de l’institut ?» et chaque année, c’est la même chose : on ne réinvente pas l’eau tiède !

On ne fait que reformuler ce qui existe déjà, en mettant juste en relief quelques éléments émergeants.

Les révolutions de fond dans la beauté et le bien-être se font lentement sur deux ou trois ans. Nous avons largement le temps de les voir venir.

Par contre, ce qui peut être soudain, c’est la technologie. Tout à coup des trouvailles de traitement arrivent à maturité, les appareils sont au point et ils jaillissent sur le marché.

Qu’en est-il précisément ? À l’heure où l’univers de l’institut vacille pour des raisons économiques, où le besoin de résultats tangibles prend le pas sur le simple bien-être, la question de l’intégration d’appareils se pose plus que jamais.

La haute technologie en institut : comprendre pour se décider 

Avant de se décider, il est fondamental d’étudier aussi bien les éléments objectifs, qui sont valables pour tout le marché, et ceux purement subjectifs, qui concernent votre institut précis et votre personnalité à vous, avec tous ses aspects émotionnels, culturels et de compétences.

Globalement :

Appareils mains libres vs ceux assistés par l’esthéticienne

C’est une précision très importante qui influe la compréhension, puis la décision. Comme vous le savez, il existe des appareils «mains libres», où, après programmation, l’esthéticienne laisse sa cliente bénéficier de son expérience et revient à la fin du temps prévu (sauf contrôle entre-temps).

Ce sont par exemple le Iyashi Dôme ou le lit de massage hydrojet ou encore la luminothérapie. Dès que la main de l’esthéticienne intervient pour moduler le fonctionnement de l’appareil en l’adaptant au fur et à mesure à la réaction de la peau et du corps, dans ce cas, cette main sensible et intelligente est fondamentale.

Sans elle, la technologie n’est rien qu’une machine vide. Parmi ces appareils, pour exemple : l’Endermologie, la cavitation, la cryothérapie.

L’intégration de la technologiedans l’amélioration des soins

Parfois, il ne s’agit pas d’appareils de traitement en soi, mais de technologies qui améliorent considérablement la qualité d’un soin manuel, comme par exemple : le réglage subtil de la musique ou du son pour obtenir des effets sur le cerveau (son binaural), adaptation des parfums au type de soin en fonction de l’effet recherché (aromachologie), tables de massage en zéro gravity ou en quartz chaud.

Les appareils inspirés des neurosciences

De nombreuses adaptations issues des recherches de la NASA ou des médecines denpointe aux USA, sont à présent à dispositionndes instituts pour des traitements de relaxationnintense, anti-âge, minceur, beauté.

La photobiomodulationnpar Leds en est un exemple.

Avantages : des résultats très probants à la limite du médical.

En effet, pour certaines technologies, l’allégationnest «l’ultime étape avant la chirurgie». Etnsouvent, c’est vrai. Ainsi, on parvient à obtenirnun presque lifting ou une réduction conséquentend’un double menton avec les ultrasonsnultra-focalisés.

Ou encore, certains appareilsntrès performants de microdermabrasion quin évitent sans aucun doute le peeling dermatologique.

Et il y a bien d’autres exemples.

Les critères de choix 

Le concept de l’institut

La première chose qui détermine ou non l’intégration d’une technologie est l’histoire que raconte votre institut. Il importe de respecter la cohérence sinon votre clientèle n’adhérera pas. 

Par exemple, si votre concept tourne autour du soin thaï ou balinais, quel que soit l’appareil, il sonnera faux. Si vous avez adopté la culture japonaise, vous pourrez intégrer le Iyashi Dôme qu’on nomme «sauna japonais» et donc vous pourrez proposer des rituels complets intégrant une séance de shiatsu ou un kobido associé à l’infrathérapie.

Si tout est bio dans votre institut, il faudra bien chercher l’appareil et ce sera difficile. Par contre, si vous avez un institut classique avec de la minceur et des propositions visage très pointues sur l’anti-âge, vous avez vraiment du choix. N’hésitez pas.

Valoriser la main de l’esthéticienne

Sans la main intelligente de l’esthéticienne, l’appareil n’est qu’une machine.

Quelle que soit l’hyper performance de la technologie, sans une artiste compétente pour réaliser le soin, il ne se passe rien et la cliente n’aura aucun résultat.

J’ai eu une expérience avec une excellente technologie reconnue mais où l’esthéticienne faisait son soin comme si elle passait un fer à repasser, mécaniquement et sans subtilité. Sensoriellement, c’était d’un ennui mortel et il n’y a eu aucun résultat.

Donc, si vous investissez dans un appareil, prévoyez une vraie formation et une sensibilisation de votre équipe afin qu’elle s’approprie la technique et en fasse un grand soin de qualité.

Sans cela, ce n’est pas la peine ! La main compte beaucoup dans ce type de soin, qui doit être perçu comme une augmentation de l’expertise de l’esthéticienne.

Étudier la zone de chalandise et la concurrence

Avant d’acheter, pensez au meilleur choix, compte tenu de la concurrence et de l’environnement.

C’est du bon sens, mais il ne faut pas le négliger. Si vous souhaitez investir dans un appareil que la moitié des instituts environnants ont déjà, c’est plus risqué. La différenciation se fera alors sur l’accueil, la relation avec la clientèle et votre taux de réussite.

La concurrence est intéressante car elle dynamise un marché mais elle implique aussi d’être toujours performante. Imaginons que vous souhaitiez faire de la minceur.

Vous avez le choix entre plusieurs axes :

l’Endermologie, l’infrathérapie, l’électrostimulation, et même certaines approches de la cryothérapie.

À vous de sélectionner ce qui va vous différencier, tout en faisant en sorte d’équilibrer votre budget car la haute technologie coûte plus cher. Par ailleurs, observez également l’environnement afin d’évaluer si la clientèle locale sera sensible à votre positionnement et aura les moyens financiers de vos soins.

La rentabilité

Un appareil est rentable si on s’en sert régulièrement.

Toute marque, lorsqu’elle vous propose un produit, vous aide à faire votre calcul de rentabilité. En combien de séances à un prix normal votre nouvelle technologie sera amortie.

Soyez lucide et réaliste. Ne vous laissez pas séduire par de beaux discours. C’est votre institut avec votre équipe et vos clientes. Donc c’est vous qui devez décider en toute connaissance de cause, compte tenu qu’il y a toujours des inconnus.

La rentabilité est un challenge. Soyez prête à le relever !

La communication

Dans tout investissement nouveau, avant même de commencer, il importe de vous poser la question de comment vous allez le faire savoir. Si vous achetez un appareil peu connu, vérifiez si la marque de son côté investit dans de la communication ou de la publicité grand public.

Sinon, c’est vous qui devrez ouvrir la voie, ce qui est plus complexe et lent. Sauf si, très clairement, vous avez l’âme d’un pionnier.

Ce qui se justifie également. Si ce n’est pas le cas, prévoyez d’emblée votre plan de communication en vous faisant aider par la marque.

Le détail des technologies 

À présent, il est temps de vous interroger avecprécision sur les besoins et les offres. L’important est de vous souvenir de tout ce qui a été dit précédemment.

Le diagnostic assisté

Le diagnostic sert à faire un soin sur-mesure et à vendre les produits. Nous connaissons et nous apprécions le diagnostic fait par les expertes beauté qui ont une approche subjective issue de leur connaissance et de leur analyse pour poser leur évaluation.

Mais il existe également des technologies pour des diagnostics plus élaborés :

Les tablettes

Certains diagnostics assez complexes et subtils sont réalisés à l’aide d’une tablette. Cette solution est très intéressante et en général mise en place par certaines marques de cosmétiques afin de promouvoir une approche différente des soins.

En principe, y sont inclus des aspects énergétiques, émotionnels et de life style et tous les éléments sont travaillés par la technologie.

Un résultat est donné sous forme de tableau ou de graphique de conclusion. Je citerai pour information : Cinq Mondes, Clarins, Bloomea qui est multimarques, Vichy, Galenic…

Enbgénéral, ils sont réalisés par l’esthéticienne sous forme de questions/réponses ou bien en mains libres par la cliente dans la salle d’attente, compte tenu que c’est toujours l’esthéticienne qui fait la conclusion.

Les semi-ordinateurs

Ce sont des appareils fondés sur une haute technologie qui analyse la peau en profondeur et fait des comparaisons. S’il y a une mémoire intégrée, lorsque la cliente revient dans cet institut plus tard, elle peut également voir comment évolue sa peau.

Ce sont des ordinateurs reliés à des capteurs de lecture. Parmi les plusbconnus, il y a le «Skin Analyser» de Biologique Recherche qui permet de déterminer «L’Instant de peau» ainsi que le «Skintex Diag» d’Ella Baché ou encore le «VisioDerm Connect» développé par Bioline.

Ces analyseurs de peau sont de véritables ordinateurs adaptés, munis de sondes et de capteurs, capables de faire environ 10 mesures très précises : hydratation, grain de peau, fermeté, rides, taches, rougeurs, sécrétion de sébum, pores, etc.

Quels sont les intérêts de ces technologies pour un institut ?

Tout d’abord un positionnement haut de gamme en expertise et surtout la possibilité de vendre davantage de produits et de soins sans obligatoirement passer par la case soin.

Par exemple : une cliente vient pour une manucurie, une beauté des pieds ou bien elle doit attendre à la réception. Il est possible de lui proposer de faire elle-même son diagnostic sur la tablette ou qu’une réceptionniste formée le lui fasse avec un appareil plus sophistiqué.

L’expérience prouve que cela déclenche une prise de rendez-vous pour un soin ainsi qu’un achat de produits.

L’infrathérapie

La base de la technologie est le rayonnement de chaleur par les infrarouges longs, invisibles à l’oeil nu mais biocompatibles et en rapport direct avec les ondes internes du corps provoquant une transpiration progressive mais intense.

Les résultats sont prouvés dans l’élimination des toxines même très profondes, dans l’abaissement du stress et de la fatigue. Les ondes utilisées traversent la peau et viennent réchauffer les organes et le sang.

Les bienfaits sont nets : détoxifier l’organisme en profondeur, déloger la cellulite, purifier la peau, raffermir les muscles, atténuer les rides, améliorer le sommeil, rebooster toute la vitalité et relancer le métabolisme.

Iyashi Dôme commercialise un appareil très performant depuis 2004 et qui évolue régulièrement intégrant toujours plus de résultats probants et de services holistiques pour ses clientes.

Comment ça marche ?

Tout d’abord, après un diagnostic avec la cliente et un réglage du Dôme pour une adaptation de la séance, la cliente est installée, nue ou en sous-vêtements, dans une sorte de coffrage, la tête étant à l’extérieur.

La montée en température est très progressive. On peut beaucoup transpirer sans pour autant ressentir la chaleur comme excessive. La séance dure environ 30 minutes. Les résultats sont nettement plus probants avec une série de soins. 

Quel serait votre intérêt d’intégrer ce type de soin ?

Tout d’abord, c’est un vrai soin en soi mais que vous pouvez coupler avec un massage corps, un programme minceur ou un soin du visage.

C’est un soin semi-mains libres. Vous avez votre rôle d’experte à jouer dans l’adaptation au soin et dans la surveillance à mi parcours ou plus, mais fondamentalement, la cliente n’a pas,besoin d’une esthéticienne en permanence.

Au, contraire, elle peut dormir tranquillement pendant sa séance. Compte tenu que la plupart des,clientes achètent un abonnement, l’appareil est facile à rentabiliser.

La cryothérapie

Après le chaud, le froid. Le principe de la cryothérapie est le froid extrême. Cette technique est très connue depuis de longues années par les sportifs et l’univers médical pour pallier les inflammations, les douleurs et dans la récupération physique des organismes fatigués par un effort intense.

Il est possible d’en bénéficier à présent dans les instituts pour des programmes corps ou des soins du visage.

De quoi s’agit-il et quelles en sont les applications ?

Le principe est la descente progressive de la température jusqu’à moins 170°, ceci étant fait avec de l’azote. Vous pouvez disposer de plusieurs applications : la cryothérapie corps entier, le soin du visage par le «IceClinic» et la cryolipolyse pour mincir.

Les trois impliquent la présence plus ou moins active d’une esthéticienne.

Pour mieux comprendre, j’ai interrogé le spécialiste en la matière : Cryojetsystem.

Le principe technique est le suivant : le métabolisme est soumis à une température extrême, un choc thermique se produit, ce qui est logique.

Les organes vitaux augmentent le flux sanguin pour rééquilibrer le corps et résister à cette agression. S’ensuit une vasoconstriction des vaisseaux sanguins.

Simultanément, la stimulation du métabolisme ralentit la conduction nerveuse, réduisant fortement les douleurs, et améliorant le système immunitaire et induisant une sensation de bien-être importante.

Comment se déroulent les séances ?

La cryothérapie corps entier

La cliente passe un rapide examen pour valider si sa tension et sa condition physique lui permettent de pratiquer la cryothérapie en toute sécurité. Puis, elle se déshabille ne gardant que des protections des parties les plus vulnérables : chaussettes, sous vêtements, bonnet couvrant les oreilles.

La cliente est installée dans une cabine étroite et verticale. La vapeur d’azote est alors injectée dans la cabine provoquant de la vapeur froide et la température descend par paliers.

La séance dure trois minutes maximum et peut cesser à volonté selon la demande de la cliente. Un opérateur certifié est présent pendant toute la séance. Ensuite la cliente se repose pour une meilleure récupération.

Les effets sont : une vraie réduction de la fatigue, une amélioration du sommeil, un soulagement des douleurs, un grand sentiment de bien-être, un amincissement général, la préparation du corps à une compétition sportive ou après un effort intense.

Le soin visage avec le «IceClinic»

C’est un soin qui dure environ 20 minutes mais qui n’est pas un soin classique avec gommage, massage et masque. Il s’agit uniquement d’un traitement par le froid.

Après un démaquillage, une brume d’air très froid est pulvérisée sur le visage, zone par zone, avec un capteur d’air, en insistant sur les zones à traiter en particulier.

C’est un travail minutieux qui implique observation, adaptation et dextérité de la part de l’esthéticienne. Après le temps de traitement, un sérum et une crème sont appliqués.

Le résultat est visible : beaucoup d’éclat, une détente profonde des traits, un dégonflement des traits. En cure, on observe une réduction des rides et une meilleure densité musculaire.

Il est toujours possible d’associer cette séance à un vrai soin classique. Cela ne fera que le potentialiser.

La cryolipolyse pour mincir localement

C’est une méthode qui s’applique aux cellules de graisses surnuméraires. Celles-ci, très sensibles au froid, s’autodétruisent. On nomme cette technique également adipocryoapoptose, elle détruit les cellules graisseuses naturellement. La cryolipolyse se concentre sur elles en cristallisant les triglycérides.

La membrane des cellules est détruite et les déchets sont ensuite évacués par les voies naturelles. Des études démontrent que l’utilisation de cette méthode permet de faire disparaître 30 à 40 % de la masse adipeuse traitée.

Il existe des variantes de la cryolipolyse classique qui alterne la chaleur intense et localisée avec le froid. C’est la thermo-lipolyse. Une autre variante, qui travaille avec des plaques par ondes de choc, permet en plus de raffermir les tissus.

Toutes ces méthodes sont de la haute technologie pour des esthéticiennes spécialistes de la remise en forme et en formes !

Conclusion 

On pourrait citer presque à l’infini d’autres technologies tout aussi performantes que celles décrites ici, comme l’Endermologie, très connue et qui a toujours ses adeptes, la microvibration compressive, la cavitation, la gym métabolique passive qui, comme son nom ne l’indique pas, n’est pas une gymnastique, etc.

Toute cette exploration vous sera proposée dans un autre article où vous pourrez les découvrir mieux.

Il y aurait beaucoup à explorer et à dire sur les hautes technologies qui ne cessent de progresser et sont de plus en plus intégrées dans les instituts.

Les recherches scientifiques les plus poussées ne cessent d’alimenter en idées les créateurs d’appareils dont certains sont très pointus, la frontière entre soins esthétiques et médecine esthétique étant de plus en plus mince.

Il est indéniable que les résultats sont potentialisés et que la rentabilité est à la clé car les appareils peuvent être totalement «mains libres» mais impliquent le conseil, l’assistance et l’adaptation de l’esthéticienne. Ils peuvent également être associés à un soin visage ou corps et, dans ce cas, en décuplent les résultats !