ENVIE D’UNE NOUVELLE TECHNOLOGIE ? 7 points à vérifier avant d’acheter
À l’heure où la technologie révolutionne les pratiques esthétiques, une nouvelle machine est considérée à juste titre comme un atout supplémentaire pour réaliser de nouvelles prestations, gagner en efficacité et fidéliser la clientèle tout en résistant à la concurrence. Mais si le prix de vente et les conditions de financement sont essentiels à la prise de décision, ce ne sont pas les seuls à prendre en compte ! D’autres éléments peuvent faire la différence entre un bon investissement et celui qui risque de devenir plus difficile à rentabiliser.
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LA TECHNOLOGIE EST-ELLE SÛRE ET PRATICABLE EN INSTITUT ?
Cela peut paraître une évidence, mais face à la multiplication des innovations et à la diversité des appellations dans le domaine esthétique, il n’est pas toujours si simple de vous y retrouver. D’où l’importance de prendre le temps de vérifier ces points au moment de débourser des sommes parfois conséquentes. En ce qui concerne l’aspect sécurité et la possibilité d’utiliser certaines techniques dans le cadre esthétique, la législation a commencé à mettre en place une réglementation qui dissipe le flou sur certaines prestations.
- C’est le cas notamment pour le décret en date du 6 mai 2024 concernant l’épilation au laser et à la lumière pulsée, désormais autorisée aux esthéticiennes.
Ne vous contentez pas des affirmations du vendeur, exigez des engagements écrits
- Depuis 2021, les fabricants doivent également obtenir le marquage CE médical pour certains appareils comme la lumière pulsée, avec toutefois une tolérance jusqu’en 2029 pour se mettre en conformité. Ce marquage constitue une vraie garantie pour vous que votre appareil a été conçu en respectant les normes européennes et qu’il est donc plus sûr à l’utilisation, ce qui n’est pas rien quand on pratique des soins au quotidien ! Par ailleurs, ce certificat est le gage d’une revente plus facile car, dans les années à venir, les machines qui ne disposent pas de ce CE médical ne pourront tout simplement plus être commercialisées. Autant de bonnes raisons de l’exiger même s’il n’est pas encore obligatoire et de ne pas vous contenter d’une simple attestation ou d’une certification différente.
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QUI EST LE VENDEUR ?
Une fois que vous aurez vérifié que la technologie proposée est effectivement adaptée à l’institut, il vous reste une démarche essentielle : bien choisir l’entreprise qui vous vend l’appareil. Sa domiciliation en France n’est en effet pas une garantie suffisante car elle peut importer des machines qui passent sous le radar des certifications, celles-là même qui vous mettent à l’abri des contrefaçons ou des techniques non autorisées. Avant de vous engager, mieux vaut vérifier depuis quand elle existe, s’il s’agit d’un fabricant ou d’un simple distributeur, le lieu où sont conçues les machines, etc.
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QUEL EST LE COÛT DE LA FORMATION ?
Le niveau de sophistication des technologies esthétiques exige une formation solide pour les utiliser en toute sécurité et obtenir les meilleurs résultats. En plus du coût de l’appareil, il faut donc comptabiliser celui de la formation pour vous et d’éventuelles collaboratrices et, si elle est obligatoire, elle est rarement gratuite. Afin d’éviter les mauvaises surprises, le bon réflexe avant de signer est de vous intéresser aux modalités de cette formation : sa durée mais également le lieu où elle se déroule car le site peut être éloigné de votre institut, engageant par conséquent des frais supplémentaires. Il faut également valider la possibilité ou non de bénéficier d’un suivi physique ou d’une interface en ligne pour obtenir toutes les réponses aux questions qui peuvent se poser au fil de l’utilisation de l’appareil… Ces points doivent être clairement établis et chiffrés avant tout engagement de votre part.
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FAUT-IL UNE ASSURANCE SPÉCIALE ?
Comme toutes les activités commerciales et de service, vous devez souscrire dès l’ouverture une assurance qui couvre un certain nombre de risques et notamment ceux liés à la responsabilité civile professionnelle. Mais ce que vous ignorez parfois, c’est que les contrats classiques ne couvrent pas toujours les prestations qui font appel à ces nouvelles technologies. Ce qui signifie prendre le risque de travailler sans filet sauf à souscrire une assurance supplémentaire. Ce coût se rajoute automatiquement à vos charges fixes et il faut l’intégrer au plan d’amortissement de votre nouvelle machine. Là encore, c’est une information à connaître avant de conclure la vente.
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EXISTE-T-IL UN VRAI SERVICE APRÈS-VENTE ?
Les nouvelles technologies esthétiques font appel à une électronique sophistiquée qui permet d’automatiser de nombreuses fonctions et de piloter à la seconde près les programmes intégrés. C’est un gain de temps évident et l’assurance d’éviter toute fausse manœuvre. Mais la contrepartie, c’est la fragilité de ces systèmes qui vous expose à des pannes parfois difficiles à réparer et qui exigent l’intervention de spécialistes. Avec, à la clé, une perte sèche financière pour cause de rendez-vous annulés qu’il faut ensuite reprogrammer en bousculant tout votre planning !
La seule manière de limiter les dégâts est de disposer d’un bon service après-vente en France qui dispose au minimum d’une «hotline» dédiée pour vous guider dans les dépannages les plus simples. C’est bien sûr encore mieux s’il existe un atelier de réparation ou un réseau de techniciens agréés qui peuvent se déplacer et se fournir rapidement en pièces détachées. Tout cela permet de raccourcir les délais de réparation et par conséquent d’offrir un service de qualité à votre clientèle. Pour toutes ces raisons, ne vous contentez pas des affirmations du vendeur, exigez des engagements écrits et menez votre petite enquête personnelle car, dans certains cas, les pièces que l’on doit remplacer viennent de l’autre bout du monde, vous laissant sur les bras une machine inutilisable pendant plusieurs semaines.
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L’APPAREIL A-T-IL BESOIN DE CONSOMMABLES ?
Vous êtes fière d’avoir négocié haut la main le prix d’achat de votre appareil ? Avant de vous réjouir, assurez-vous que la machine qui va vous être livrée est complète. En effet, certains éléments indispensables à son utilisation sont parfois exclus des tarifs préférentiels particulièrement alléchants qui sont affichés. Avec à l’arrivée, une bien mauvaise surprise car l’ajout d’une pièce à main ou de têtes spécifiques peut faire monter la facture de plusieurs centaines, voire plusieurs milliers d’euros.
De la même façon, contrôlez avant de vous lancer le coût représenté par les consommables qui vont de paire avec votre machine. Ce sont par exemple les flashs nécessaires au fonctionnement du laser ou de la lumière pulsée, les lotions, sérums et autres cosmétiques pour la dermabrasion ou les traitements anti-âge. Ces consommables sont à renouveler régulièrement et, dans certains cas, ils font vite monter la note, d’où l’importance de faire vos comptes en amont.
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ENFIN ET SURTOUT, EN AVEZ-VOUS VRAIMENT BESOIN ?
Cela devrait sans doute être la première question à vous poser avant d’acheter. Disposer d’une nouvelle technologie est tentant car elle offre la possibilité d’acquérir des clientes supplémentaires ou de faire revenir plus souvent la clientèle existante mais cela ne se traduit pas forcément par une augmentation du chiffre d’affaires. Pour éviter un achat qui risque de coûter plus qu’il ne rapporte, posez-vous d’emblée ces trois questions :
- Ai-je le potentiel clientèle ?
La seule manière de rentabiliser une machine qui coûte plusieurs milliers d’euros, c’est de pratiquer beaucoup de soins et de les facturer à un prix suffisamment élevé. Vos clientes seront-elles prêtes à débourser ces montants et surtout seront-elles assez nombreuses pour amortir votre investissement ? Par ailleurs, l’efficacité de ces technologies, de l’épilation définitive aux ultrasons en passant par la radiofréquence, sont basées sur la répétition des traitements et, là encore, il faut vous interroger sur la structure de votre clientèle : plutôt de quartier ou de bureaux avec des visites régulières ou au contraire plus occasionnelles ou carrément saisonnières, ce qui rend alors la fidélisation plus compliquée.
- Vais-je l’utiliser toute l’année ?
Si les soins anti âge sont d’actualité 365 jours par an, d’autres traitements comme l’épilation définitive ou le remodelage corporel voient la demande ralentir en certaines saisons. C’est cette saisonnalité qu’il faut avoir en tête afin de faire un plan d’amortissement réaliste qui ne vous mettra pas dans le rouge.
- Cette technologie concurrence-t-elle mes soins existants ?
Une machine multifonctions est un plus pour un institut à condition de ne pas cannibaliser les autres traitements qui font déjà le bonheur de vos clientes. Par exemple, à quoi sert en effet un système de dermabrasion ultra-performant si vous maîtrisez à la perfection les techniques de peeling aux acides de fruits ? Le risque est de transférer la demande sur cette nouvelle technologie au détriment de l’ancienne avec une progression nulle en termes de chiffre d’affaires. Le maître mot est donc de réfléchir toujours dans la complémentarité, cette nouvelle machine devant apporter un plus et non pas remplacer l’existant surtout quand celui-ci est efficace.