Votre cliente a un cancer : quel est votre rôle ? (2)

En cours de traitement

Que faire en cas de problèmes au niveau de la peau ?

Avec les traitements, le type de peau de votre cliente peut temporairement changer : une peau grasse peut devenir normale, une peau normale sèche, et une peau sèche très sèche. En l’absence de soins adaptés, un prurit (démangeaisons) peut également apparaître, pouvant aller jusqu’au saignement à force de grattage et constituer une porte d’entrée à une infection.

Comment réagir si la peau est sèche et démange ?

Conseillez à votre cliente d’adopter des produits d’hygiène et de soins doux et nourrissants, agréables à appliquer sur la peau, comme une crème ou une huile lavante. Sur les zones de peau très sèches, qu’elle renforce leur action par l’application d’un baume réparateur. Utilisés quotidiennement, ils vont apaiser sa peau rapidement et avoir une action essentielle sur la réparation de la barrière cutanée et les démangeaisons.

Un spray d’eau thermale peut être utilisé tout au long de la journée sur les zones sensibles pour son effet apaisant. À tamponner avec un mouchoir en papier pour retirer l’excédent d’eau. Il faut éviter de se gratter. Cela ne fait qu’entretenir les démangeaisons et aggraver son état, en risquant de l’infecter. Par précaution, les ongles doivent être coupés courts. De même, conseillez à votre cliente d’éviter tout ce qui peut être agressif pour sa peau, comme le port de tissus rêches et irritants, et préférer le coton. Dans tous les cas, il est préférable d’éviter les vêtements serrés.

Comment réagir en présence d’un rash-acnéiforme ou d’une folliculite ?

Le rash-acnéiforme (éruption de type bouton d’acné) et la folliculite (inflammation du follicule pileux), bien que ressemblant à de l’acné, ne doivent être ni traités, ni confondus avec celle-ci. Voici la marche à suivre : conseillez à votre cliente de nettoyer sa peau avec un nettoyant sans savon et de la rincer à l’eau tiède. Qu’elle applique un soin réparateur apaisant localement et quotidiennement le soir sur les boutons, pardessus sa crème hydratante non comédogène. Qu’elle applique un soin réparateur apaisant localement et quotidiennement le soir sur les boutons, par-dessus sa crème hydratante non comédogène.

Qu’elle n’utilise pas de produits anti-acnéiques non adaptés à ce type d’éruption, ni de produits contenant des huiles essentielles, du parfum, de l’argile ou des acides de fruits, de l’alcool ou de l’après-rasage, et évite les gommages, peelings et dermabrasions. Qu’elle applique rigoureusement, été comme hiver, une protection solaire anti-UVB (SPF 50 +) et anti-UVA sur l’ensemble des zones exposées à la lumière du jour, non couvertes par ses vêtements, durant son traitement et pendant un an minimum après l’arrêt de celui-ci.

Comment prévenir les risques de réactions des mains et des pieds ?

Certains traitements peuvent provoquer une forte sécheresse, accompagnée d’une rougeur et d’un gonflement parfois douloureux de la paume des mains et de la plante des pieds. C’est le syndrome mains-pieds. Pour limiter l’apparition de crevasses, de fissures et de douleurs, il faut que votre cliente demande avant le début du traitement si le service hospitalier dispose de moufles réfrigérantes car le froid provoque une vasoconstriction qui réduit le diamètre des vaisseaux et limite les effets secondaires de la chimiothérapie sur ces zones. Avant le début du traitement, conseillez à votre cliente de faire un soin chez un pédicure-podologue, puis d’en refaire un, un mois après l’arrêt du traitement.

Dès le début du traitement, qu’elle hydrate ses mains et ses pieds plusieurs fois par jour avec des crèmes ou des baumes émollients, ou un baume réparateur en cas de grande sécheresse. Qu’elle coupe ses ongles courts et porte des gants lors des activités qui mettent ses mains à rude épreuve (vaisselle, jardinage, bricolage). Qu’elle évite les bains et douches très chauds ainsi que le soleil, la station debout ou la marche prolongée. Les chaussures confortables sont préférables larges, en cuir de préférence. Qu’elle évite les chaussures en plastique synthétique, trop serrées ou les talons hauts pour limiter les traumatismes de ses extrémités. Si son syndrome mains-pieds est hyperkératosique, la couche cornée est très épaisse, qu’elle applique une crème ou un baume contenant de l’urée à 10 %.

Astuce

Conseillez à votre cliente d’appliquer le produit hydratant en cataplasme sous des gants, des chaussettes ou du film alimentaire, pour renforcer l’effet réparateur. 

Que faire avant et après une séance de radiothérapie ?

Si la radiothérapie empêche la multiplication des cellules cancéreuses et entraîne leur destruction, elle peut provoquer des effets secondaires (rougeurs, échauffement, brûlures…).

Voici comment les soulager :

- Avant la séance : la peau doit être propre et sèche au moment de la séance, il ne faut donc rien appliquer sur la zone irradiée minimum 6 heures avant, pour éviter le risque d’effet bolus (augmentation artificielle de la dose de radiation reçue).

- Après la séance : conseillez à votre cliente de vaporiser un spray d’eau thermale apaisante et anti-irritante. Le soir, elle peut appliquer un baume réparateur adapté en couche épaisse sur la zone irradiée. Pour renforcer l’effet apaisant, elle peut conserver ses produits au réfrigérateur.

Conseils

Dites à votre cliente d’éviter si possible l’eau chlorée et salée, de privilégier des douches à l’eau tiède et d’utiliser un nettoyant sans savon, et d’éviter, autant que possible, de mettre du déodorant, du parfum ou des lotions alcoolisées, très agressives pour la peau, ainsi que l’exposition au soleil.

Astuce

Si votre cliente est stressée pendant la séance, la sophrologie peut l’aider. 

Comment protéger les ongles ?

Les traitements anti-cancéreux provoquent souvent des modifications au niveau des ongles (apparition de stries, hyperpigmentation…). C’est pourquoi un soin tout particulier doit leur être apporté pendant les traitements.

Les gestes protecteurs

Pour éviter tout risque d’infection, mieux vaut que votre cliente lime ses ongles des mains et des pieds plutôt que de les couper avec des ciseaux. Qu’elle masse ses ongles et cuticules avec un baume réparateur, n’arrache pas ses petites peaux, ne coupe pas ses cuticules et évite de ronger ses ongles. Si elle effectue des travaux ménagers ou du jardinage, qu’elle porte des gants de coton sous ses gants en plastique. Et protège ses mains et ses pieds de la chaleur et du froid. Qu’elle utilise un nettoyant sans savon (syndet), adapté au pH de sa peau et sèche ses mains et ses pieds sans frotter.

À éviter

Les vernis contenant formol, toluène, colophane, faux ongles, les vernis semi-permanents, les manucuries agressives, les produits détergents, les pesticides, les insecticides, le dissolvant contenant de l’acétone, le contact prolongé avec de l’eau ou l’exposition au soleil.

La bonne méthode pour protéger les ongles

1 - Pour renforcer ses ongles, conseillez à votre cliente d’appliquer une couche de base contenant du silicium et un filtre UV (il existe des bases mates invisibles, idéales pour les hommes), puis deux couches de vernis foncé (non nacré) pour dissimuler la coloration de l’ongle.

2 - Qu’elle renouvelle l’application dès que son vernis s’abîme (environ une fois par semaine) après avoir nettoyé ses ongles avec un dissolvant sans acétone. Il faut poursuivre l’application pendant trois mois après la fin des traitements.

Comment prendre soin des cicatrices ?

De nombreux gestes invasifs peuvent occasionner des cicatrices. Il faut en prendre soin, et ce, de manière précoce. En plus d’une hygiène adaptée consistant à nettoyer régulièrement la zone cicatricielle avec un gel lavant ou un nettoyant sans savon, les chirurgiens et les kinésithérapeutes recommandent de masser la lésion dès qu’elle est sèche, propre et bien refermée, et après le retrait des points de suture ou des agrafes, et ce, deux fois par jour. Plus on masse rapidement, moins elle aura de risque de devenir pathologique. L’évolution d’une cicatrice se fait sur douze à dix-huit mois. Comme il existe différents types de cicatrices, il est indispensable de demander l’avis d’un professionnel de santé avant d’effectuer le massage, afin de ne pas aggraver l’état de la cicatrice existante.

Astuce

Votre cliente a été opérée du sein, qu’elle essaye de lever le bras tranquillement pour mobiliser les tissus ou ramener ses omoplates en arrière : c’est comme un automassage !

Conseils

Il est conseillé d’hydrater la zone avec un baume réparateur, en réalisant des mouvements adaptés. Si votre cliente a du mal à toucher sa cicatrice au début, deux solutions sont possibles : demander une prescription à son médecin pour une consultation avec un kinésithérapeute qui lui montrera le bon geste, ou utiliser une compresse pour appliquer son baume en la tapotant délicatement sur sa peau.

Quelques précautions indispensables

Il est fortement conseillé de ne pas consommer d’alcool en excès et d’éviter également le tabac (qui rallonge le temps de cicatrisation) et éviter les frottements (ex. : vêtements comme le soutien-gorge en cas de cancer du sein). Il n’est pas forcément recommandé d’appliquer des antiseptiques sur les plaies et les cicatrices. Pour prévenir l’hyperpigmentation, que votre cliente n’oublie pas de protéger ses cicatrices du soleil, utilise une crème solaire anti-UVB (SPF 50 +) et anti-UVA. Il est important de renouveler l’application toutes les deux heures. Selon l’endroit où se situe sa cicatrice, votre cliente peut la protéger avec un pansement ou porter un vêtement.

Comment prendre soin des cheveux ?

Afin d’atténuer l’impact psychologique de la chute des cheveux, votre cliente peut prendre les devants en allant à la rencontre de prothésistes capillaires, ou de socio-coiffeurs, spécialistes dans ce domaine. Ils pourront lui proposer la coupe la plus adaptée avant le début du traitement, et toute une palette de solutions disponibles : prothèses capillaires synthétiques ou naturelles, turbans en coton, franges… Elle peut également préférer les chapeaux, casquettes, bérets, bonnets, foulards, alterner, ou rester tête nue.

Pendant la durée des traitements et jusqu’à la repousse

Conseillez à votre cliente de se laver les cheveux avec un shampooing très doux la veille des séances et d’attendre au moins 4 à 5 jours avant de les relaver. S’ils sont très secs, qu’elle choisisse un shampooing relipidant (ou antidessèchement) qu’elle laisse agir avant de rincer. Pour les sécher, il suffit de les tamponner doucement avec une serviette, qu’elle évite tout ce qui peut fragiliser les cheveux et le cuir chevelu (sèche-cheveux, fer lissant ou à friser, rouleaux chauffants, permanente, coloration, tresse et chignon serré) même plusieurs mois après la fin des traitements.

En cas de perte de cheveux

Conseillez à votre cliente d’utiliser le même nettoyant doux que pour le corps comme un syndet ou une huile lavante pour nettoyer son cuir chevelu. En cas de sécheresse, qu’elle utilise la même crème ou le même baume hydratant que pour le corps pour hydrater son cuir chevelu.

Un massage apaisant

Si ses cheveux sont tombés, elle peut ressentir des démangeaisons ou avoir la sensation «d’avoir mal aux cheveux». Qu’elle masse délicatement son cuir chevelu chaque jour avec un soin nourrissant ou un émollient anti-grattage. Ce massage est idéal pour stimuler la vascularisation et la détendre.

Astuce

Si sa prothèse capillaire lui provoque des démangeaisons, votre cliente peut porter le bonnet-calotte breveté, innovant et pratique (Clim’Hair) ou bien la fausse frange des Frangynes.