Trois plantes pour mieux dormir

Le sommeil

Le sommeil est un phénomène physiologique organisé, avec une structure cyclique bien précise.

Une nuit de sommeil normale se décompose en :

• une phase d’endormissement de plus ou moins 30 minutes,

• le sommeil lui-même, avec 4 à 5 cycles successifs de 90 minutes chacun, alternant :

- sommeil léger,

- sommeil profond : phase essentielle pour la récupération physique,

- sommeil paradoxal : phase où se produisent les rêves, capitale pour la récupération mentale.

Les insomnies

On distingue classiquement trois grands types d’insomnies :

- insomnie d’endormissement : la phase d’endormissement dépasse 45 minutes ; elle s’observe surtout chez les sujets anxieux,

- insomnie par réveils multiples : c’est le sommeil en pointillé,

- insomnie par réveil prématuré : vers 3 à 4 heures du matin, avec impossibilité de se rendormir ; elle s’observe surtout chez les sujets dépressifs.

Quelques règles hygiéno-diététiques

- Éviter les excitants après 17 h (café, thé, alcool, tabac),

- prendre un dîner léger,

- se coucher dès que l’envie de dormir se fait sentir, de préférence les soirs vers la même heure,

- avoir un couchage confortable, avec un matelas ferme et un bon oreiller,

- se détendre avant de s’endormir en lisant ou en écoutant de la musique douce.

Intérêt de la phytothérapie 

L’usage des plantes médicinales n’entraînera aucun effet d’accoutumance, ni de sensation de mal-être au réveil.

Conseillez à vos clientes qui dorment mal d’utiliser trois plantes associées qui favoriseront l’induction du sommeil, le relâchement musculaire et la régularisation du rythme cardiaque :

La valériane

- action d’induction de l’endormissement,

- favorise la détente musculaire.

Le tilleul

- action sédative,

- action anti-spasmodique favorisant la relaxation musculaire propice au sommeil.

L’aubépine

- réduit les manifestations somatiques dues aux stress quotidiens, en particulier les phénomènes neurotoniques tels que la tachycardie et les palpitations.

La valériane

Deillegalillegalscription botanique

Famille des Valérianacées.

Originaire d’Europe et du Nord de l’Asie, la valériane apprécie les climats humides. On la cultive en Europe Centrale et Orientale par semi au printemps. Atteignant parfois deux mètres, la valériane est une plante herbacée et vivace, bisannuelle par sa souche, au port majestueux, au feuillage élégant (feuilles divisées et pennées), aux fleurs petites et nombreuses, de couleur rose et très parfumées qui éclosent d’avril à août. Sa racine gigantesque est fibreuse. Elle est récoltée la deuxième année à l’automne (la teneur en éléments actifs est la plus élevée à cette période) et mise à sécher à une température maximale de 35°C. Elle pousse dans les clairières et les sous-bois de toute la France (préférentiellement sur les sols argilo-siliceux), excepté en région méditerranéenne.

Le fruit est un akène surmonté d’une aigrette de soies plumeuses présentant des sépales persistants.

Partie utilisée : organes souterrains (rhizome, racines).

Histoire

Le parfum très caractéristique de sa racine exerce une attraction surprenante sur les chats qui aiment s’y frotter avec délice en raison de sa puissante odeur d’urine de félin. Ceci explique son surnom d’«Herbe aux chats». Aussi appelée herbe de Saint Georges, elle doit probablement son nom au verbe latin «valere» : être bien portant. Elle est connue depuis l’Antiquité, Pline en parlait déjà dans ses ouvrages pour le traitement des contractions nerveuses, mais ce n’est qu’au XVIème siècle qu’on lui reconnut les propriétés qui font sa réputation actuelle. Les médecins italiens l’utilisaient au XVIIème siècle comme anti-spasmodique.

L’usage populaire a cependant retenu ses propriétés calmantes prononcées.

Indications

- Traitement des dystonies neurovégétatives et des troubles du sommeil,

- hypnotique de choix,

- les spécialités à titre garanti en valépotriates sont utilisées Outre-Rhin comme tranquillisant,

- utilisé avec succès dans la désintoxication tabagique,

- soulage les crampes.

Le tilleul

Deillegalillegalscription botanique

Famille des Tiliacées.

Ce bel arbre croît naturellement dans les forêts et est cultivé dans les parcs et jardins dont il fait l’ornement. Il peut atteindre 30 mètres de haut, la cime est très rameuse et les branches inférieures s’étalent presque horizontalement. Les fleurs jaune verdâtre, aromatiques, rassemblées à l’extrémité d’un long pédoncule, naissent à l’aisselle des feuilles ; elles présentent de nombreuses étamines, un ovaire pubescent relativement gros, et sont groupées en cymes par 5 à 10. Le pédoncule est largement soudé à la bractée. Le fruit est une capsule indéhiscente arrondie. Les inflorescences sont récoltées manuellement lorsque presque toutes les fleurs sont épanouies.

Partie utilisée : fleurs avec bractées

Histoire

La fleur de tilleul est très populaire, aussi bien pour ses propriétés aromatiques que sédatives et digestives. Des auteurs du XIXème siècle en recommandaient déjà l’usage en bains dans certains cas de nervosité.

Indications

Sédatif et hypnotique léger.

L’aubépine

Deillegalillegalscription botanique

Famille des Rosacées.

Bel arbrisseau buissonnant, l’aubépine s’épanouit au printemps avec majesté et délicatesse. Cet arbuste, qui peut atteindre 3 à 4 m de haut, est hérissé de nombreuses épines courtes et acérées qui lui valent son nom d’espèce : oxyacantha (oxus : aigu, akanta : épine) et ses noms communs d’«épine blanche», «noble épine» ou «épine de mal». Formant souvent des haies à la lisière des bois et dans les champs, elle pousse dans toutes les régions tempérées de l’hémisphère Nord. Les fleurs blanches ou délicatement rosées, à 5 pétales libres, sont groupées en petits bouquets et donnent naissance à de petits fruits comestibles, drupacés, rouges et à chair jaune (baies) à l’automne appelés «poires d’oiseaux».

Parties utilisées : les sommités fleuries.

Histoire

Le genre Crataegus, mot dérivé du grec «cratos», qui signifie résistant, fait allusion aux qualités de son bois dans lequel on taillait autrefois les billots des supplices. Marie de Médicis et Henri IV s’en faisaient déjà prescrire. Souvenons-nous que ces deux fortes personnalités avaient souvent grand besoin d’être calmées ! Ses propriétés médicinales sont connues depuis le Moyen Âge où l’aubépine symbolisait l’espoir et soignait bien des maux. Au XVIIème siècle, Bonnejoy mit en évidence ses propriétés sur la circulation sanguine et à la fin du XIXème siècle, des auteurs américains, Jennings en 1896 et Clément en 1898, ont montré que l’aubépine régularise les mouvements du coeur et diminue l’excitabilité du système nerveux.

Indications

Pour les phytothérapeutes, l’aubépine est littéralement la «plante du coeur».

- Elle est utilisée dans l’insuffisance cardiaque légère, en particulier dans les formes bénignes lors de sensations d’oppression et dans les bradycardies légères,

- elle a également un effet favorable dans les affections coronariennes : à proposer dans les troubles mineurs du rythme cardiaque, l’éréthisme de l’adulte (coeur sain), les palpipations, les états neurotoniques et les insomnies,

- en cas d’insomnie, d’angoisse, dans les cas d’anxiété, d’émotivité, de stress et d’irritabilité,

- dystonie neurovégétative,

- spasmophilie (utilisation en traitement de fond particulièrement justifiée).