Soleil : halte aux fake news !
À l’approche des beaux jours et des températures qui se radoucissent de plus en plus tôt dans l’année, de nombreuses questions se posent : quand le soleil est-il dangereux ? Quand et pourquoi ne l’est-il pas ? Pourquoi faut-il, la plupart du temps, porter des vêtements clairs pour se protéger du soleil ? Pour-quoi toutes ces questions que l’on se pose sur les crèmes solaires sont finalement d’un intérêt très relatif ? Afin de permettre à tous d’adopter les bons gestes, La Sécurité Solaire, qui œuvre depuis près de 30 ans à la sensibili-sation et à l’information de la population, fait le point et déconstruit avec pédagogie et simplicité nombre d’idées fausses et fake news.
Le soleil est dangereux quand il fait chaud, il faut se protéger pendant les heures chaudes.
Non. L’intensité des UV n’est pas corrélée avec la température extérieure. Les fortes chaleurs peuvent bien sûr être dangereuses pour la santé (coup de chaleur, déshydratation) mais elles ne sont pas liées à l’intensité du rayonnement solaire.
Le soleil n’est pas plus «actif» ou puis-sant pendant les vagues de chaleur. D’ailleurs, en période de canicule, les pics de températures sont observés plutôt vers 16 ou 17h, moment où les UV déclinent déjà depuis un moment et ne sont plus très forts. Donc, expliquez bien à vos clientes que ce sont ces UV solaires qui sont responsables des effets néfastes sur leur santé, notam-ment des coups de soleil. Mais ces rayons sont «froids», ils ne provoquent pas de chaleur. Quand on s’élève en altitude l’intensité des UV augmente (env. 10 % tous les 1000m) alors que la température diminue... Lorsqu’il y a du vent ou si vos clientes se baignent, elles ressentent une certaine fraîcheur, mais la quantité d’UV qu’elles reçoivent n’en est pas pour autant diminuée.
En réalité, le soleil est dangereux quand il est haut car ses rayons traversent alors une fine couche d’atmosphère et sont donc peu filtrés. Le bon indicateur pour vos clientes, pour savoir s’il y a un risque ou non à être exposées au soleil, est par conséquent la taille des ombres. Lorsqu’elles sont courtes, il y a danger, quelle que soit la température.
Les nuages laissent passer (tous) les UV. S’il y a des nuages, je ne risque rien.
Non et non. Les deux idées sont presque aussi fausses l’une que l’autre car tout dépend du type de nuage. Lorsque le «ciel est bas», que les nuages sont épais et sombres, pas la peine de s’inquiéter, plus des ¾ des rayons sont absorbés par les nuages et n’atteignent pas le sol. De ce fait, le rayonnement au sol est faible, voire nul. Aucun besoin de protec-tion pour la très grande majorité de la population.
À l’inverse, lorsque le ciel apparaît «voilé», vos clientes doivent être très conscientes que malgré l’impression de sécurité (il fait moins chaud, la luminosité est atténuée), le rayonnement UV peut être très élevé. Ce type de nuages ne filtre que très peu les UV.
Pour se protéger, il faut crémer, crémer et crémer.
La première des protections, c’est d’abord que vos clientes puissent identifier les situations à risques, puis il faut priori-tairement qu’elles recherchent les zones d’ombres, porter un chapeau à larges bords, des lunettes de soleil enveloppantes (cat. CE 3 ou 4), des vêtements couvrants, plutôt clairs et amples, éventuellement anti UV pour des sports aquatiques ou de très longues expositions à un rayonnement fort ou extrême.
Enfin, et uniquement enfin, conseillez-leur de se crémer soigneusement là où les vêtements ne couvrent pas, avec une crème IP30, éventuellement 50 ou 50 + pour des conditions extrêmes.
Pour se protéger des UV, il faut porter des vêtements sombres.
Non. Un tee-shirt de coton blanc présente un indice de protection d’environ 10, c’est-à-dire qu’il divise par 10 la quantité d’UV reçue par la peau. Il laisse donc passer 10% des UV et en bloque 90%, ce qui constitue une excellente protection, suffisante pour presque tout le monde dans presque toutes les conditions. Pour un même tee-shirt en sombre, l’indice de protection peut monter à 20, soit 5% des UV qui passent et 95 % qui sont arrêtés. La protection qui peut être gagnée en privilégiant un vêtement sombre à un vêtement clair s’élève donc à seulement quelques %, alors que parallèlement la température corpo-relle peut considérablement s’élever présentant des risques de coup de chaleur et de déshydratation s’il fait très chaud. Recommandez à vos clientes de porter des vêtements couvrants, en veillant s’il fait chaud, à ce qu’ils soient clairs et amples.
Une crème IP50 protège deux fois plus qu’une crème IP25.
Non. En laboratoire, un IP 50 divise par 50 la quantité d’UV qui atteint la peau. Il passe donc 2% des UV et 98% sont stoppés. Pour un IP 25, toujours en laboratoire, ce sont donc 4% des UV qui passent et 96 % qui sont stoppés. Ramenés à des conditions réelles d’application (on applique moins de produit dans la «vraie vie»), les pourcentages d’UV bloqués seront respectivement d’environ 90/95 % pour l’IP 50 et de 80/85 % pour l’IP 25.
Cette protection s’avère donc très efficace dans les deux cas, mais attention, uniquement là où vos clientes ont appliqué le produit, et pour un temps limité : 2 heures, rarement plus, souvent moins lorsqu’elles trans-pirent, se baignent, s’essuyent, etc.