Rajeunir grâce à la médecine régénérative ?
Une révolution scientifique
La médecine régénérative a littéralement révolutionné la science. Née des découvertes sur les cellules souches, elle permet de recréer des tissus et de réparer les organes malades ou abîmés. Cette médecine du XXIème siècle est en constante évolution.
Si la régénération cible le rétablissement d’un fonctionnement normal des cellules souches, la réjuvénation, elle, se concentre sur la restauration de toutes les fonctions des cellules sénescentes : réparation, synthèse…
Pour faire simple, elle «rajeunit» les cellules. C’est par ces deux approches combinées que la médecine régénérative de pointe lutte contre la sénescence.
Précurseurs, les Laboratoires Lierac étaient les premiers, dès 2015, à utiliser dans un produit cosmétique les découvertes scientifiques sur la protéine Foxo et les cellules souches.
À la façon d’une tour de contrôle, cette protéine, dite «d’immortalité», régit en effet l’activité et la protection des cellules souches, garantissant leur fonctionnement optimal pour enclencher la régénération dermique et épidermique et augmenter le nombre de cellules jeunes.
En 2018, nouvelle avancée corrélée aux découvertes récentes en médecine régénérative : les Laboratoires Lierac s’intéressent à la protéine GDF-11, très récemment étudiée par le monde médical.
Appelée «protéine de jouvence», cette hormone de la famille des TDF-bêta cible directement la réjuvénation en inversant le processus de sénescence.
Concrètement, elle redonne aux cellules vieilles les caractéristiques et les fonctionnalités des cellules jeunes et diminue ainsi le nombre de cellules sénescentes.
Des travaux ont montré son impact pour ralentir le vieillissement du cerveau et une capacité à rajeunir le coeur. En 2014, la revue Science a nommé «découverte de l’année» l’ensemble des travaux menés sur cette protéine, qui diminue dans le corps avec l’âge.
En identifiant ces deux protéines au coeur de la sénescence des cellules, on peut agir seulement sur le vieillissement accéléré lié aux moments de vie difficiles.
La médecine régénérative expliquée par le Dr Amélie Thépot
Amélie Thépot, docteur en biologie cellulaire et spécialiste de la peau, travaille avec l’Hôpital Édouard Herriot, le deuxième centre hospitalo-universitaire de France, avec le service de la banque de tissus et de cellules, spécialisé en médecine régénérative.
Qu’est-ce que la médecine régénérative ?
Elle consiste à remplacer ou à réparer un tissu endommagé, à partir de cellules ou de tissus reconstruits. Cette technique de régénération s’appuie sur l’utilisation de cellules souches.
Quelles en sont les applications concrètes aujourd’hui ?
La médecine régénérative connaît aujourd’hui de multiples applications : réparer les cellules endommagées de la rétine en cas de dégénérescence maculaire, restaurer la moelle épinière des paralysés, fabriquer de la matière osseuse pour lutter contre l’ostéoporose…
Et pour la peau ?
À l’Hôpital Édouart Herriot, nous travaillons en étroite collaboration avec le centre de traitement des grands brûlés.
À partir d’une toute petite biopsie de peau du patient, on extrait les cellules souches, on les cultive au laboratoire jusqu’à obtenir des feuillets de peau que l’on peut ensuite leur regreffer.
Cette technique permet aujourd’hui de sauver des patients brûlés jusqu’à 90 % de leur surface corporelle.
Comment protéger notre réserve naturelle de cellules souches cutanées ?
On sait maintenant qu’une protéine joue un rôle majeur dans le maintien de l’intégrité et des fonctionnalités des cellules souches épidermiques et dermiques, c’est la protéine Foxo.
Surexprimée chez les centenaires, elle est impliquée dans la longévité, ce qui lui vaut le nom de «protéine d’immortalité». Plus précisément, Foxo régule le renouvellement et la différenciation de ces cellules souches et contribue ainsi à la régénération de la peau.
Quelles sont les voies d’avenir de la médecine régénérative ?
Elle évolue chaque jour et elle franchit aujourd’hui un pas de plus en s’intéressant aussi au rajeunissement des tissus.
Il se trouve que des travaux scientifiques récents, menés par l’Harvard Stem Cell Institute, ont montré l’efficacité d’une protéine sur la réjuvénation des cellules : celle de la protéine GDF-11.
Présente chez l’homme, elle est capable de restaurer la jeunesse d’un organe comme le coeur ou le cerveau.
Mais les travaux sur GDF-11 n’en sont qu’à leurs débuts et son potentiel rajeunissant sur la peau est également en train d’être confirmé.
Rajeunir les cellules vieillissantes, en plus de protéger les cellules souches, constitue non seulement le futur de la médecine régénérative, mais aussi une voie d’avenir très prometteuse pour la cosmétique.