Qu’est-ce que le choc anaphylactique ?

Le choc anaphylactique est défini comme une réaction allergique sévère, d’installation rapide et pouvant mettre en jeu le pronostic vital. Il survient lorsque le système immunitaire réagit très fortement à un allergène (aliments, venin d’insecte, médicaments...).

Le choc anaphylactique est une réaction grave qui doit être traitée immédiatement.
Le temps médian jusqu’à l’arrêt respiratoire ou cardiaque est de 30 minutes pour la nourriture et de 15 minutes en cas de piqûre d’hyménoptère.
Pour ces raisons, un dispositif d’adrénaline auto-injectable doit toujours être à portée de main des personnes à risque.

Plus de 17 millions de personnes en Europe souffrent d’allergie

Les allergies, en forte progression

Depuis plusieurs années, les allergies sont en progression. Plus de 17 millions de personnes en Europe souffrent d’allergie alimentaire dont 3,5 millions de jeunes de moins de 25 ans. En Europe, un enfant scolarisé sur 4 souffre d’allergie.

Face à cette augmentation des allergies, les statistiques européennes sont inquiétantes, mettant en évidence une multiplication par sept des admissions aux urgences pour anaphylaxie ces dix dernières années.

Allergènes les plus fréquents pouvant déclencher des chocs anaphylactiques

Chez l’adulte : les venins d’insectes
Chez l’adulte, plus de 50 % des cas de choc anaphylactique sont dus à des venins d’hyménoptères (abeilles, guêpes, frelons, bourdons), suivis par ordre de fréquence par les médicaments (pénicilline, AINS, aspirine, produits de contraste, chimiothérapie...) et les aliments (cacahuètes, noix, crustacés, poisson, sésame, kiwi, mangue...).

De nombreux aliments peuvent être responsables de réaction allergique sévère (120 produits ont été répertoriés).
Parmi les autres allergènes, citons encore le latex (gants en caoutchouc, tétine, ballons, préservatifs...).

Il arrive également que certaines personnes fassent des chocs anaphylactiques au cours d’exercice physique.
Cependant, dans beaucoup de cas (plus de 20 %), aucune cause ne peut être identifiée (anaphylaxie idiopathique).

Chez l’enfant : les aliments
Chez l’enfant, plus de 50 % des réactions allergiques sévères sont d’origine alimentaire (oeufs, lait de vache, soja, arachide...).
Les allergies au lait, au soja et aux oeufs s’atténuent fréquemment avec le temps, mais les allergies aux arachides, aux noix, aux crustacés et aux poissons ont tendance à durer toute la vie.

Comment reconaître le choc anaphylactique ?

Le choc anaphylactique est imprévisible : en quelques minutes, une apparente légère réaction allergique peut se dégrader et mettre en jeu le pronostic vital.

Une apparition rapide des symptômes
Le choc anaphylactique se caractérise par une apparition brutale de symptômes. Les signes cutanés sont présents dans plus de 90 % des cas : démangeaisons, éruption cutanée, gonflement des paupières et des lèvres, de la langue, de la gorge ou des mains.
Des difficultés pour parler ou pour respirer sont également très fréquentes.

D’autres signes comme une baisse de la tension ou une perte de conscience peuvent aussi apparaître.

Les symptômes les plus dangereux d’une réaction allergique sont les difficultés respiratoires ou la baisse de pression artérielle. Dans ces deux cas, l’absence de traitement est mortelle.

Dans les 4-12 heures, après le début du choc anaphylactique, une seconde réaction peut se produire, parfois (dans 20 % des cas) elle peut être plus sévère.

Pour cette raison, il est recommandé de rester au service des urgences pendant une période d’observation même si les symptômes initiaux ont disparu.

Caractéristiques du choc anaphylactique alimentaire
L’alimentation est la cause la plus fréquente de choc anaphylactique et les allergènes alimentaires représentent 30 % des cas mortels.

Le choc anaphylactique est généralement associé à l’ingestion de l’aliment responsable.

Cependant des réactions peuvent se produire par le simple fait d’embrasser quelqu’un qui a mangé l’allergène en cause, ou en inhalant de la vapeur alimentaire dans le cas de la cuisson des coquillages, par exemple.

Caractéristiques du choc anaphylactique dû au venin d’insecte
Le choc anaphylactique dû aux piqûres d’insectes apparaît dans 3 % des cas chez les adultes piqués et dans 1 % des cas chez les enfants piqués.

Cette réaction peut s’avérer mortelle, même s’il s’agit d’une première rencontre avec l’allergène.

Les piqûres d’hyménoptères (abeilles, guêpes, frelons, bourdons) représentent environ 20 % des cas de chocs anaphylactiques fatals.

Les réactions cutanées sont plus fréquentes chez les enfants et le choc hypotensif est plus fréquent chez les adultes.

Agir vite
Le diagnostic d’une réaction anaphylactique aiguë doit être posé rapidement afin d’instaurer un traitement en mesure de sauver la vie.

Il faut agir immédiatement car le temps moyen jusqu’à l’arrêt respiratoire ou cardiaque est de quelques minutes.

Les trois principaux signes de l’urgence anaphylactique sont les suivants :
- difficulté à respirer,
- serrement de la gorge,
- altération de l’état de conscience.

Une injection d’adrénaline en intramusculaire avec un stylo d’adrénaline auto-injectable est la pierre angulaire du traitement

Choc anaphylactique : les grands principes du traitement

En 1ère intention : injection d’adrénaline en intra-musculaire
L’adrénaline est le médicament de choix du traitement en urgence du choc anaphylactique.
Une seconde injection peut être nécessaire 5 à 15 minutes après la première en l’absence d’amélioration clinique ou en cas d’aggravation des symptômes, d’où la nécessité d’avoir toujours un second auto-injecteur sur soi.

La majorité des personnes présentant un choc anaphylactique répondent favorablement à l’administration d’adrénaline par voie intra-musculaire (IM) et il n’existe aucune contre-indication absolue à son administration IM dans cette indication.

Il est important qu’un service d’urgence médicale soit contacté immédiatement après administration d’adrénaline. Même si le traitement a été efficace sur le champ, la personne doit être suivie.

Prévenir les récidives : identifier et éviter l’allergène
Après un épisode aigu, il faut consulter un allergologue qui cherchera à identifier les causes possibles de l’épisode, à travers des tests cutanés ou le cas échéant des analyses de sang.
Il est indispensable de pouvoir identifier le ou les allergènes responsables.

Les circonstances ayant précédé le début des symptômes sont ainsi essentielles à connaître.

Si un allergène a été identifié, la stratégie d’éviction de l’allergène doit alors être apprise ainsi que la conduite à tenir en cas de réaction anaphylactique (utiliser la seringu auto-injectable d’adrénaline et appeler un service d’urgence médicale : 15, 18, 112).

L’immunothérapie peut être utile pour désensibiliser les personnes souffrant de rhinite allergique, asthme ou allergie au venin d’insecte. À l’heure actuelle, elle n’est pas destinée aux allergies alimentaires.