Les traitements par lasers pour le regard

Coup de gomme sur les rides péri-orbitaires

Le traitement des rides péri-orbitaires et de l’aspect fripé de la peau des paupières est une demande très fréquente. Le laser CO2 ablatif est le choix de référence dans ce cas. Finies les suites parfois lourdes lorsque ce laser était classiquement utilisé en mode «relissage» traditionnel depuis la fin des années 90.

Avec l’apparition du laser CO2 fractionné et la possibilité de traiter sous crème anesthésiante, l’intervention se révèle beaucoup moins agressive et s’accompagne de suites bien plus légères avec une cicatrisation en une semaine seulement. Les résultats sont au rendez-vous, car par sa finesse, la peau des paupières est particulièrement accessible à cette technologie fractionnée. En cas d’insatisfaction, une deuxième séance peut être proposée, mais elle est rarement nécessaire. En revanche, quand les rides sont très profondes et/ou la peau très épaisse, le relissage traditionnel reste la meilleure technique.

Éliminer le Xanthélasma

Le xanthélasma se caractérise par de petites plaques jaunâtres très inesthétiques formées par un dépôt de cholestérol, et qui apparaissent au niveau des paupières inférieures et/ou supérieures. Le laser CO2 fractionné va permettre d’éliminer ces dépôts en 2 à 3 séances. Cette technique est relativement indolore grâce à l’application d’une crème anesthésiante 2 heures avant l’intervention.

La cicatrisation prend une semaine environ. D’autres lasers, comme les lasers infrarouges type Erbium glass et diode ou le laser 1604 nm Q-Switched, peuvent aussi être utilisés. Les lasers CO2 permettent, d’autre part, de détruire les syringomes qui sont des tumeurs bénignes situées exclusivement au niveau des paupières inférieures.

Haro sur les cernes

Les cernes pigmentaires touchent le plus souvent les personnes à la peau foncée. Avant toute intervention par laser, le médecin doit d’abord éliminer un faux aspect de cernes pigmentaires dû à l’ombre formée par un cerne creux qui, dans ce cas, fera l’objet d’un comblement de la vallée des larmes avec un acide hyaluronique. En ce qui concerne les vrais cernes pigmentaires, dus à un excès de pigment au niveau de la paupière inférieure, on fera appel à un laser pigmentaire que l’on appelle aussi laser déclenché (Q-switched).

Ces lasers fournissent une impulsion de grande énergie dans un temps très court (les temps de pulse vont de quelques nanosecondes à quelques centaines de picosecondes). Ils permettent de détruire les pigmentations des cernes en une séance avec d’excellents résultats. Cependant, il faut prévenir le patient des suites longues, avec une hyperpigmentation post-inflammatoire persistant parfois plus de six mois. Afin que ce dernier puisse en évaluer l’intensité et la durée, le traitement d’une petite zone test peut être proposée dans un premier temps.

Effacer le maquillage permanent

Les lasers pigmentaires sont également utilisés pour effacer les tatouages ratés ou dont les pigments ont viré, le plus souvent au niveau des sourcils, mais aussi parfois les eye-liners. La longueur d’onde est choisie en fonction de la couleur du pigment. Un laser à 1064 nm pour détruire les tatouages noirs, un laser Q-switched 532 nm pour les tatouages marron. Ces derniers qui virent souvent au noir lors de la première séance seront à leur tour traités au 1064 nm dans un second temps.

Chaque séance va permettre de pulvériser le pigment et de le fractionner afin de permettre son élimination par les macrophages, les cellules chargées d’éliminer les corps étrangers de l’organisme. Les lasers pigmentaires permettent de faire disparaître les tatouages sans cicatrice, contrairement à d’autres techniques, notamment celle, très ancienne, utilisant de l’acide lactique. Remise au goût du jour avec le stylo «détatoueur», elle reste encore et toujours responsable de nombreuses cicatrices.

Autres indications

Les lasers vasculaires ont aussi des indications au niveau de la zone péri-orbitaire. Ils permettent de traiter les angiomes plans, particulièrement inesthétiques. Les lasers à colorant pulsé sont les plus adaptés à ce type d’indication. À noter que le médecin lasériste devra être très prudent et adapter les paramètres lorsqu’il s’apprête à traiter au niveau de la zone péri-orbitaire. Les lasers Nd : YAG quant à eux, permettent de photocoaguler certaines dilatations veineuses disgracieuses au niveau des paupières inférieures très visibles chez les patients qui ont la peau claire et fine.

Conclusion

Quel que soit le laser, le traitement de la zone péri-orbitaire ne doit être réalisé que par un praticien expérimenté. Il doit particulièrement maîtriser toutes ces techniques quand il traite cette zone. La peau étant particulièrement fine et fragile à ce niveau, elle ne tolère aucune approximation. D’autre part, pendant l’intervention, la protection oculaire doit être très rigoureuse et se faire avec des coques métalliques. Si les lésions sont très proches de l’oeil, il faut mettre en place une coque intraoculaire après avoir insensibilisé la surface de l’oeil grâce à des gouttes anesthésiantes.