Les actus Médecine Esthétique 2. (juillet-août 2023)

Le peeling, une technique révolutionnaire de la dermatologie esthétique

Nous avons rencontré Nicola Fagiuoli, fondateur et directeur général du Laboratoire Dermaceutic, numéro 1 des peelings chimiques en France, à l’occasion de ses vingt ans célébrés cette année. Il vous raconte son aventure…

La création de Dermaceutic

J’ai créé Dermaceutic en 2002. Le réseau de professionnels du secteur de l’esthétique (dermatologues, médecins esthé-tiques) que j’avais développé a renforcé mon intime conviction que le peeling était une technique révolutionnaire de la dermatologie esthétique, encore trop méconnue, et qu’il y avait là un vrai challenge pour la développer et la faire connaître au plus grand nombre.

Une fois diplômé d’HEC, j’ai travaillé 5 ans dans le conseil en stratégie auprès de directions générales d’entreprises issues de secteurs très variés (automobile, énergie, transport, pharmacie, cosmétiques...) pour les aider à se structurer tout en optimisant leurs coûts.

Cette expérience m’a permis d’acquérir une vision stratégique du fonctionnement des entreprises.

En voyant se développer les techniques de médecine esthétique dans les années 90, j’ai rapidement compris que le peeling méritait toute sa place sur le marché de la dermatologie esthétique.

Et puis, j’ai rencontré des médecins qui pratiquaient à la perfection cette technique que je trouvais absolument révolutionnaire, parce qu’elle respecte la peau, tout en apportant des résultats exceptionnels.

Il y a vingt ans, la dermatologie esthétique était un monde en pleine ébullition, il y avait tout à faire et, convaincu que le peeling avait une place sur ce marché je me suis lancé.

Au tout début

J’avais peur, je me disais «Comment vais-je réussir à sortir quelque chose qui soit pertinent et cohérent ?». Cela a été un travail de longue haleine, de conception, pour y arriver. Le démarrage a demandé patience et détermination. Il fallait s’assurer que tout était parfait au niveau de la sécurité, que les produits répondaient aux critères les plus importants des médecins, et qu’en même temps, nous avions l’efficacité recherchée. Un peeling ne doit pas nécessairement être fort, ou profond, mais doit traiter préci-sément la bonne indication cutanée. Si un problème est superficiel, nous choisirons un produit qui traite les problèmes superficiels, et si nous avons un problème plutôt profond, par exemple des cicatrices d’acné, dans ce cas, nous nous orienterons vers un produit capable de pénétrer en profondeur. Vous comprendrez donc qu’il y a eu un important travail de conception au début pour bien qualifier les besoins des patients, et ensuite s’assurer que les produits répondent à chaque indication. C’est en travaillant en partenariat étroit avec des formulateurs, des chimistes et des médecins que, finalement, j’ai réussi à faire émerger une gamme de produits exceptionnels. Nous sommes le seul laboratoire français dans le monde qui commercialise des dispositifs médicaux de classe 2A (c’est une catégorie réglemen-taire qui n’est pas facile à obtenir).

Les peelings dermatologiques et les peelings cosmétiques

Nos peelings dermatologiques doivent être uniquement appliqués par des médecins. Et nous avons aussi des peelings cosmétiques qui peuvent être appliqués par des infir-mières ou des esthéticiennes qualifiées. Les peelings cosmétiques ou superficiels ne répondent pas à une indication cutanée, ils apportent juste un bénéfice cosmétique sur une peau saine.

L’évolution du marché de la dermatologie esthétique

Les instituts de statistiques nous permettent d’analyser que le marché de la dermatologie esthétique est en croissance régulière. Sur les vingt dernières années, nous parlons toujours d’une croissance de 10 à 15%, et c’est en cohérence avec la croissance de la marque Dermaceutic. On sent un fort intérêt des patients et des médecins, toujours croissant.

D’ailleurs, plusieurs marques cosmétiques s’intéressent à ce secteur et cherchent à s’y insérer dû à la forte demande des consommateurs. Le segment de la cosmétique derma-tologique est celui qui connaît la plus forte croissance dans certains groupes internationaux, comme L’Oréal avec ses marques dermato-logiques. Nous le constatons aussi de notre côté, il y a un vrai besoin.

Les peelings

Il existe trois catégories de peelings : superficiel, moyen et profond. Et dans les moyens, il y a les moyens faibles et les moyens forts. Nous, nous sommes présents sur les trois segments et je pense que c’est important de donner cette palette de choix au médecin. Un problème, une indication : il faut avoir les produits adaptés.

Nous avons également une gamme vendue en pharmacie et prescrite par les médecins pour la préparation des actes et pour le suivi des actes. Généralement, pour les peelings fortement dosés, des produit pré-traitements sont utilisés plusieurs semaines en amont de l’acte esthétique, ce qui permet d’avoir une peau bien préparée, homogène, nous commençons déjà le travail d’exfoliation, qui garantit finalement une pénétration homogène lors de l’acte. Comme la peau a déjà été stimulée au préalable, la réparation pour la suite se fait de manière plus rapide. Nous avons des produits post-peelings qui détiennent entre trois et cinq actifs en moyenne, toujours à des dosages objectivés, donc, ce sont des produits concentrés, dosés.

Nos projets pour l'avenir 

Nous avons pour ambition d’approfondir notre gamme de produits, aussi bien les peelings que les soins avant et après. Nous avons aujourd’hui une large gamme, mais on peut proposer des solutions encore plus précises et poussées et nous voulons absolument les compléter avec de nouveaux produits. Nous avons un pipe line de développement qui est absolument fabuleux, sur les cinq prochaines années, nous avons de quoi faire pour développer notre marque, que ce soit en peelings ou en cosmétique superficielle, nous avons de très belles choses qui arrivent. Nous faisons des lancements tous les ans. On ne se jette pas sur la dernière innovation à la mode, la dernière formule ou l’actif à la mode. La science est notre moteur de croissance. Dès que nous trouvons quelque chose d’intéressant, nous intégrons les dernières innovations. Nous avons deux axes :

- la mise à jour des formules, ce que nous faisons constamment, pour être sûrs d’avoir les derniers savoir-faire, les dernières technologies,

- et le lancement de nouveaux produits.

Donc, chaque année, nous avons un nouveau lancement et au moins un produit reformulé. C’est un processus constant, une question résolue, une dizaine de réponses, mais une dizaine de questions se soulèvent juste après derrière, c’est un processus exponentiel sans fin.


Le premier «facial studio médical»

Better than cream, un «cabinet-boutique esthétique», directement inspiré des «botox bars» américains, vient d’ouvrir ses portes dans le quartier du Sentier à Paris, au sein d’un écrin convivial et design au plateau médical simple (4 cabines de soins).

Dédié à la beauté injectable stric-tement encadrée par des médecins spécialistes, Better than cream propose des micro-injections et micro-traitements du visage pour prévenir et ralentir les signes de l’âge, à destination des femmes et des hommes.

Une approche préventive

Better than cream est spécialisé dans l’injection de toxine botulique, véritable molécule révolutionnaire, l’un des produits les plus sûrs, efficaces et imperceptibles existant à ce jour, souvent confondu avec les «fillers» ou produits de comblement. Son pouvoir anti-rides, notamment préventif, n’est plus à démontrer.

Better than cream est dans une optique de prévention et d’améliora-tion, et souhaite rendre cette pratique plus accessible et spontanée, avec notamment la possibilité de consulter sans rendez-vous.

«Nous proposons une offre ultra spécialisée, aussi pour assurer la maîtrise du geste, une prise en charge et un suivi irréprochables. Nous ne collaborons qu’avec des médecins spécialistes formés à ces actes, et suivant des protocoles stricts» écrit le Dr Lara Azzarone, co-fondatrice de Better than cream.

Une beauty routine simple et efficace

BTC souhaite désacraliser l’acte d’injection pour en faire LE nouveau geste beauté plus efficace à adopter, à intégrer dans une nouvelle routine de soins, sur le long cours ou en cure ou coup de peps ponctuels. À la base de son offre ciblée, la beauty routine est simple et rapide :

- Clean : hydrafacial, pour nettoyer en profondeur.

- Treat : toxine botulique préven-tive (aussi appelée «micro-botox» ou «baby botox») pour prévenir et traiter.

- Boost : skinboosters, peelings médicaux, microneedling, méso-thérapie… pour hydrater, revitaliser, donner un coup d’éclat.

Better than cream propose une sélection des 10 «micro-traitements» médicaux esthétiques (courts, indolores, sans éviction sociale) les plus efficaces, ciblés sur le visage et les petites zones exposées.

Prix

- b. smooth : injection de toxine botulique, 400 €.

- b. plumpy : skinboosters, 350 €.

- b. clean : hydrafacial, 180 €.

- b. glowy : microneedling, 180 €.

- b. bright : peeling médical, 150 €.


Soins médicaux VS actes chirurgicaux

par Alexandre Boulègue, Directeur du bureau d’études de Xerfi

Xerfi vient de publier une étude sous le titre : «Les transformations du marché de la médecine et de la chirurgie esthétiques d’ici 2025 - Stratégies de croissance des industriels et des cliniques face aux enjeux de finan-ciarisation du secteur».

Quelles évolutions attendre du marché français de la médecine et de la chirurgie esthtétique ?

Certes, la crise sanitaire a représenté un réel manque à gagner pour les professionnels du secteur dans la mesure où de nombreux soins ont été reportés ou annulés. Pour autant, l’attention croissante portée à l’apparence, le vieil-lissement de la population ou encore la démocratisation du recours aux soins médicaux esthétiques constituent de puissants moteurs. Le marché de la médecine et de la chirurgie esthétiques a d’ailleurs progressé de 5 % par an en moyenne depuis 2019 pour s’établir à 3,6 milliards d’euros en 2022. Et les deux segments pèsent désormais pratiquement aussi lourd, l’engouement de la clientèle pour les soins non invasifs ayant dopé les actes médicaux au détriment des actes chirurgicaux.

Ces fondamentaux porteurs continueront de soutenir le marché qui franchira alors la barre symbolique des 4 milliards d’euros d’ici 2025, selon nos prévisions ! Conséquence du foisonnement de l’offre et de l’appétence grandissante des patients pour les soins non invasifs, nous anticipons à terme une bascule progressive du marché vers la médecine esthétique (segment déjà en hausse de 5,4 % par an en moyenne à l’horizon 2025). Les injections rencontrent en particulier un franc succès en raison entre autres de l’extension de leur champ d’application. L’expansion géographique des réseaux de centres esthétiques et l’augmentation du nombre de praticiens non spécialistes proposant des soins de médecine esthétique en complément de leur cœur de métier (dermatologie, ORL, médecine générale, ophtalmologie…) tireront également le marché.

Quels sont les axes de croissance privilégiés par les professionnels ?

L’expansion géographique est clairement un levier de croissance prioritaire des réseaux de soins. Il est vrai que le tissu de centres et de cliniques esthétiques est encore jeune et peu développé en France. Très actifs en la matière, Lazeo et la Clinique des Champs Elysées peuvent désormais s’enorgueillir de leur envergure natio-nale suite aux multiples créations d’établissements. Ce sont aussi les deux seuls acteurs tricolores à avoir exporté leur concept à l’étranger. Pour bénéficier du dynamisme de la demande dans les pays ciblés et réduire leur dépendance au marché domestique, les fabricants français de matériels et de produits à visée esthétique sont aussi nombreux à chercher des relais de croissance à l’étranger. Les Laboratoires Vivacy visent ainsi la place de troisième fournisseur mondial de produits injectables à visée esthétique.

L’innovation est aussi au menu des professionnels. Chaque année, les industriels lancent de nouveaux appareils et produit promettant davantage de confort et d’efficacité dans le respect d’une réglementation des dispositifs médicaux qui ne cesse de se durcir.

Pour étoffer leur clientèle et fédérer une communauté autour de leur marque, les industriels de l’esthétique rivalisent d’efforts pour attirer les candidats dans leurs formations. Praticiens et établissements de soins ont également bien compris combien les réseaux sociaux étaient à la fois une source d’inspiration et d’informations pour les futurs patients. C’est ce qui explique la multiplication des publications de vidéos explicatives ou de montages avant/après sur les réseaux.

Comment les industriels tricolores peuvent-ils tirer leur épingle du jeu ?

Si la filière des soins de médecine et chirurgie esthétiques est dominée par une poignée de leaders sur le plan mondial, les groupes français ne manquent pas d’atouts. Certains industriels peuvent ainsi se prévaloir d’une taille critique de nature à dissuader de nouveaux entrants potentiels. C’est le cas des Laboratoires Arion, Vivacy et Sebbin. Les acteurs français peuvent aussi tirer parti de l’image d’excellence de la France dans le domaine de la beauté et de la mode. Faire valoir l’origine française des produits permet ainsi d’adopter une approche différenciante de l’esthétique. Sans oublier que l’expertise de la France dans l’industrie pharmaceutique et les dispositifs médicaux est reconnue. Dans ces conditions, ces entreprises hexagones ont certaines cartes à jouer pour défendre leurs positions, voire pour s’imposer sur l’échiquier mondial.