La dermato-onco-esthétique : un atout précieux !
90% de chances de guérison
Dépisté à un stade précoce, le cancer du sein peut être guéri chez 9 femmes sur 10. Les traitements sont aujourd’hui bien maîtrisés et englobent plusieurs angles d’at-taque. La chirurgie, la radiothérapie, la chimiothérapie, l’immunothérapie sont les principales armes utilisées pour traiter le sein malade et éliminer la tumeur. Mais une prise en charge holistique de l’être qui doit subir ces traitements et leurs effets secondaires est humainement indispensable. C’est là où les traitements dermatologiques à visée préventive, réparatrice et esthétique prennent tout leur sens, en apportant une précieuse contribution au maintien de l’intégrité physique et, le cas échéant, à sa reconstruction.
Le rôle de la dermatologie interventionnelle
La dermato-onco-esthétique consiste à agir à titre préventif ou curatif sur certains effets secondaires induits par les traitements, notamment au niveau cutané ou au niveau des muqueuses, grâce à l’utilisation des lasers et des dispositifs à base d’énergie ou EBD (Energy Based Devices). En agissant sur les processus de réparation et en atténuant les séquelles esthétiques, cette approche contribue à améliorer significativement la qualité de vie des patientes et représente un complément indispensable aux traitement.
Agir en prévention
La chute des sourcils
Lors d’une chimiothérapie, la chute des cheveux représente l’un des moments les plus pénibles pour les femmes, sans compter qu’elle s’accompagne également de la disparition des cils et des sourcils. Afin d’anticiper cette disparition, il est possible de réaliser, avant le traitement, une dermopigmentation des sourcils et de la ligne des cils en respectant le tracé naturel. Ainsi, le moment venu, ce maquillage permanent prendra le relais lorsque les cils et les sourcils seront tombés, ce qui permettra d’épargner à la patiente de faire face à une altération de son image.
Les radiodermites aigües
Ces lésions cutanées, consécutives à une irradiation et de gravité variable et dose dépendante, apparaissent généralement entre la cinquième et la dixième séance de radiothérapie et touchent entre 90 % et 95 % des malades. Sources importantes de douleur et d’inconfort, elles peuvent limiter les activités et même mener à l’interruption du traitement. Utilisées préventivement, les Leds proches du rouge et de l’infrarouge (630-1000 nm) exercent une action photo-biomodulatrice qui agit sur l’inflammation, la douleur et l’œdème. D’autre part, l’énergie lumineuse émise par les Leds est transférée aux différents organes des cellules pour stimuler les fonctions métaboliques avec plusieurs effets cliniques remarquables à la clé comme les effets antalgiques et anti-inflammatoires ou l’accélération de la cicatrisation. Une dose de 4J/cm² la veille ou le jour même de la séance de radiothérapie suffit à prévenir les signes de radiodermite.
Les mucites chimio-induites
Les mucites sont la conséquence de la toxicité des traitements de chimiothérapie sur les cellules à division rapide que sont les cellules cancéreuses mais aussi les cellules épithéliales. Elles se manifestent par une irritation des muqueuses qui tapissent la cavité buccale, voire par l’apparition d’ulcérations comme des aphtes. Utilisées dans les mêmes conditions que pour la radiodermite aigüe, les Leds permettent d’éviter l’apparition de cet effet secondaire douloureux qui peut mener jusqu’à la dénutrition pendant toute la durée du traitement.
Agir pendant les traitements
Les radiodermites chroniques Difficilement prévisibles, leur fréquence et leur gravité augmentent avec la dose totale d’irradiation. On considère que 30% des patientes développeront une radiodermite chronique, des mois, voire des années après la radiothérapie. Elles se caractérisent par l’apparition progressive de nombreuses télangiectasies rouges, souvent associée à des zones d’hyper et d’hypo-pigmentation, à une atro-phie cutanée et parfois à une fibrose. Dans ce cas, les lasers vasculaires ou les IPL à filtre vasculaire seront utilisés pour exercer une photo-thermolyse sélective sur la couleur rouge de l’oxyhémoglobine et ainsi détruire de façon précise les vais-seaux par coagulation.
Les cicatrices
Elles peuvent être très importantes selon l’invasivité du geste chirurgical et leur remodelage fait l’objet d’une demande croissante.
On fera alors appel aux lasers CO2, Erbium : Yag ou aux radiofréquence fractionnées à micro-aiguilles.
Ces techniques agissent sur les tissus en profondeur, stimulant ainsi la production de collagène et la réparation de l’épiderme.
Les cicatrices en vue d’une reconstruction mammaire
L’objectif est ici d’assouplir les tissus cicatriciels après mastectomie afin d’améliorer l’élasticité de la peau et permettre une meilleure cicatrisation et un résultat plus esthétique. Les lasers non ablatifs couramment utilisés dans le relâchement cutané et le traitement des vergetures vont agir sans altérer la structure cutanée, mais requièrent au moins entre 3 et 5 séances. Les lasers fractionnés ablatifs quant à eux génèrent une ablation et un nivellement de la jonction derme papillaire, voire du derme réticulaire. Leur effet thermique provoque une cascade de phénomènes conduisant à un remodelage cutané, principalement dû à la néocollagénèse au niveau du derme superficiel et moyen. On obtient ainsi une augmentation de l’épaisseur de la peau, ainsi qu’une restructuration du réseau des fibres élastiques.
Le lymphœdème
Consécutif à tout geste chirurgical ou traitement au niveau de l’aisselle, comme un curage axillaire, une exérèse du ganglion sentinelle ou à une radiothérapie axillaire, le lymphœdème est un gonflement provoqué par le ralentissement ou le blocage de la circulation de la lymphe. Le lymphœdème peut également se propager sur le pourtour de la cicatrice du sein opéré. En accompagnement des mesures classiques de prise en charge, les études cliniques démontrent que l’utilisation des Leds a un réel impact sur l’amélioration du drainage lymphatique et la prévention de la formation de tissu fibrosant.
Le syndrome génito-urinaire de la ménopause (SGUM)
96% des femmes touchées par un cancer du sein souffrent de SGUM, qui désigne l’atrophie vulvo-vaginale consécutive à la chute des œstrogènes induite par les traitements. Le SGUM est donc en tous points similaire à celui provoqué naturellement par la ménopause et se caractérise par un amincissement de l’épithélium, une réduction de l’élasticité du vagin, une diminution de la lubrification, une plus grande sensibilité aux irritations et aux traumatismes. En agissant sur la muqueuse utérine, le laser CO2 fractionné peut restaurer la muqueuse vaginale, contribuer à rééquilibrer la flore et diminuer les symptômes des voies urinaires inférieures.
Les tatouages de repère pour la radiothérapie
Ces petits points noirs réalisés à l’aide d’une aiguille et de l’encre de Chine servent de repères pour mieux cibler la tumeur lors des séances de radiothérapie afin d’optimiser le traitement. Ces marques sont malheureusement définitives et représentent un rappel douloureux du passage de la maladie. Pour le droit à l’oubli, ces tatouages peuvent être effacés au laser Q-Switch 1064 nm, en utilisant la technologie nano-seconde. L’effet photo-thermo-mécanique exercé sur la cible exogène qu’est le pigment, permet de l’éliminer tout en évitant l’apparition de lésions cicatricielles. Stimuler la repousse des cheveux La repousse des cheveux perdus lors de la chimiothérapie se produit en général dès la quatrième ou la sixième semaine après la dernière séance selon les cas. En favorisant la régénération cellulaire et en stimulant l’apport en oxygène des cellules affaiblies du cuir chevelu, la photobiomulation par Leds permet d’accélérer la croissance de nouveaux follicules pileux pour une repousse de cheveux plus forts et plus denses.