Déprime : Votre cliente souffre...

La déprime dite «légère» ou mélancolie a toujours plus concerné les femmes que les hommes. La raison est liée au fonctionnement de leur métabolisme : le stress (professionnel, familial et personnel) est amplifié par les variations hormonales qui, de la puberté à la ménopause, rythment la vie des femmes.

Vers 45 ans, les baisses importantes des hormones sexuelles se répercutent tant sur le plan physique (bouffées de chaleur, sueurs nocturnes, etc.) qu’émotionnel et psychologique, créant ainsi une large palette de situations personnelles.

Des fluctuations hormonales aux fluctuations de l'humeur

Après les bouffées de chaleur, les troubles de l’humeur sont souvent considérés comme un autre grand désagrément de la ménopause. La disparition de la progestérone et de son léger effet calmant, réduit la résistance au stress, mais aussi les facteurs environnementaux (départ des enfants, perte d’un ascendant, aléas du couple, changements professionnels, etc.) favorisent une sensibilité à fleur de peau. À cela s’ajoute une humeur fluctuante : tendance à la mélancolie, sensation de hauts et de bas sur des laps de temps qui peuvent être très courts !

Une plus grande fragilité dans les rapports humains

Un mot maladroit peut déclencher une vive irritabilité.
Un imprévu peut entraîner une déception démesurée.
Une situation chargée émotionnellement peut provoquer des pleurs inattendus. Bref, vers 45 ans, pour certaines femmes, le quotidien est ponctué de sautes d’humeur, de coups de blues imprévisibles, voire de lames de fond émotionnelles. Éviter les stimuli émotionnels n’étant pas envisageable, il est intéressant d’agir dès la naissance de l’émotion pour l’apaiser et apporter un peu de détachement et de légèreté.

Des facteurs amplificateurs vers 45 ans

- Les changements de vie, qui souvent caractérisent cette période, soulèvent des questions de transition et révèlent des enjeux identitaires générateurs de stress.

- Le manque de sommeil, souvent lié aux sueurs nocturnes ou plus globalement à une qualité du sommeil mise à mal à la ménopause, est aussi un facteur biologique reconnu dans les troubles de l’humeur.

- Le corps qui change, une taille qui s’épaissit, la peau qui devient plus sèche peuvent être vécus comme une perte de la féminité.

Pour certaines femmes, la ménopause pose aussi la question du deuil de la fertilité, ce qui peut être vécu difficilement pour celles qui n’ont pas eu/pas pu avoir d’enfants.

Les troubles de l'humeur

Le Dr Claudine Badey-Rodriguez, Psychologue Clinicienne à Nice, répond à nos questions sur les troubles de l’humeur.

Qu’est-ce que le stress au féminin ?
Selon une enquête menée par TNS Sofres pour le Figaro Magazine, 55 % des femmes contre 35 % des hommes sont touchées par le stress. En outre, des états de stress très importants se rencontrent chez 26 % des femmes contre 11 % des hommes. En dehors des différences liées aux hormones sexuelles, les femmes ont encore souvent dans la société actuelle une «double dose» de stress à gérer, celle de leur vie au travail et celle de leur vie à la maison : professionnellement, elles connaissent globalement plus de contraintes et moins de reconnaissance.

Aussi les femmes payent un plus lourd tribut que les hommes en ce qui concerne les conséquences anxio-dépressives du stress. En effet, des études auraient montré que les femmes sont plus atteintes de troubles anxieux que les hommes.

La méditation en pleine conscience développe le joie de vivre

Quels sont les facteurs provoquant les troubles de l’humeur à la ménopause ?
La ménopause est un cap difficile à passer, donc un facteur de fragilisation. Cette période peut-être mal vécue car synonyme de vieillissement à travers les nombreux chamboulements qu’elle génère :
- disparition de la fécondité,
- vieillissement apparent du corps (rides) avec le sentiment de perdre sa capacité de séduction,
- modification de la silhouette (prise de poids),
- baisse de la libido pouvant être source de conflit au sein du couple.

Les perturbations hormonales peuvent être responsables des troubles de l’humeur. La ménopause peut provoquer des symptômes très gênants dans la vie quotidienne.

Il existe des facteurs de sensibilité individuelle mal identifiés, et certaines femmes vivent beaucoup plus mal que d’autres les fluctuations hormonales de la ménopause.

Ces influences hormonales inter-individuelles sont bien connues des victimes du syndrome prémenstruel. Mais elles sont souvent un déclencheur plus qu’une cause.

Nombre de femmes traversent cette période sans aucun trouble. Les effets de la ménopause pourront être imperceptibles pour une femme en pleine forme, mais faire basculer dans le mal-être une autre déjà fragilisée par des événements de la vie.

Comment les femmes parlent-elles des troubles de l’humeur ?
Elles relient très souvent ces troubles aux changements hormonaux, même si elles évoquent également la difficulté du passage de la cinquantaine. Les troubles du sommeil sont plus fréquemment évoqués que l’irritabilité ou les idées sombres, sûrement parce que c’est plus facile d’en parler. Les idées sombres sont plutôt reliées à la plus grande fatigabilité.

Quelles sont les répercussions des troubles de l’humeur ?
Lors de la préménopause et de la ménopause, les principaux troubles de l’humeur associés sont :
- l’émotivité : la femme est plus sensible, elle réagit émotionnellement plus facilement,
- l’anxiété : elle se fait du souci pour des choses qui ne la préoccupaient pas auparavant,
- l’irritabilité : elle s’énerve pour des choses qui n’en valent pas la peine,
- l’agressivité : elle s’emporte plus facilement,
- la tristesse : elle a tendance à avoir dans la journée des moments de tristesse sans avoir de raisons clairement identifiées,
- le pessimisme : elle voit tout en noir,
- la perte de dynamisme : elle perd l’envie d’entreprendre certaines choses.

Quels conseils donner à vos clientes ?
Recommandez à vos clientes sujettes aux troubles de l’humeur de pratiquer des exercices de «Psychologie Positive» qui permettent de lutter contre l’anxiété et le stress et de développer optimisme et joie de vivre.

Exemples :
- cohérence cardiaque,
- développer sa présence à l’instant (pleine conscience),
- carnet de petits souvenirs,
- se projeter dans un futur agréable (visualisation positive),
- se programmer des petits plaisirs chaque jour,
- développer la gratitude,
- se mettre à la méditation de pleine conscience.