Aidez vos clientes d'institut à protéger leur santé bucco-dentaire

Se servir des dents comme outil

Ouvrir un sachet avec ses dents, couper du fil, arracher l’étiquette en plastique d’un vêtement, casser une noix... Les dents prennent souvent la place des ciseaux, des pinces, ou des décapsuleurs. Pourtant, chaque fois que vos clientes utilisent leurs dents comme un outil, celles-ci risquent de s’effriter, se casser ou s’affaiblir.

Le revêtement de protection de l’émail se détériore en le laissant vulnérable à la carie. Les chocs répétés et les micro-fissures causent leur usure, des fêlures et même des fractures.

La bouche, miroir du stress 

Chacune de vos clientes peut être confrontée à des périodes ou des situations stressantes. Se ronger les ongles, s’arracher la peau des lèvres, etc., sont des tics nerveux, nourris par le stress.

Porter les doigts à la bouche est source de bactéries qui peuvent la détériorer. En effet, le dessous des ongles constitue un vrai repaire de germes capables, par exemple, d’augmenter le risque de contracter un rhume ou toute autre infection.

Par ailleurs, se ronger les ongles peut avoir une incidence sur l’occlusion dentaire. Les dents peuvent ainsi commencer à se déformer, se fendre, voire se déchausser.

Le stress peut causer des pensées inquiétantes, ce qui peut amener à serrer involontairement la mâchoire et/ou générer un grincement des dents pendant le sommeil, appelé bruxisme.

Selon une étude, le bruxisme touche 8 à 10 % de la population adulte.

Il y a plusieurs circonstances pour lesquelles vos clientes serrent également les dents en pleine journée : la concentration, la tension, l’effort et la répétition. Ces situations entraînent une forte pression sur les dents, sur la parodonte et l’articulation de la mâchoire.

Serrer les dents peut aller de la petite fracture, visible à la loupe jusqu’à la fracture soudaine, d’une dent déjà fragilisée.

Toutes ces pressions ont également des conséquences au niveau des muscles et de l’articulation de la mâchoire : douleurs lors de la mastication, crispation craquements, blocages temporaires... Cette association de douleurs et de dysfonctionnement s’appelle le désordre temporo-mandibulaire.

La parodonte (l’ensemble des tissus qui soutiennent les dents) est lui aussi sensible au stress que vos clientes ressentent. Le stress a un impact négatif sur leur système immunitaire et va perturber la réaction de leur organisme face à une attaque bactérienne.

Pour prévenir ces infections du parodonte, une excellente hygiène buccale s’impose avec un contrôle régulier chez le dentiste.

Le stress joue également un rôle sur les muqueuses de la bouche : aphtoses, glossodynies (douleurs sur la langue) ou stomadynies (douleurs sur les muqueuses buccales).

Ce sont des pathologies difficiles à traiter, les chirurgiens-dentistes orientent leurs patients vers des médicaments spécifiques visant le système nerveux pour diminuer la douleur.

La bouche et les piercings 

Le piercing dans la bouche est une pratique de plus en plus courante chez les jeunes et qui existe aussi chez «les moins jeunes». Mais cette pratique est loin d’être banale et sans risques. En effet, la bouche est un endroit humide contenant des millions de bactéries. C’est le milieu idéal pour le développement d’infections.

Parmi les risques et complications liés au piercing des lèvres et de la langue à court terme, on remarque :

- des troubles de l’élocution et difficulté à mastiquer,

- des saignements, infections,

- des douleurs et picotements,

- une salivation accrue,

- un gonflement de la langue (qui peut aller jusqu’à bloquer les voies respiratoires) ou gangrène.

Plusieurs vaisseaux sanguins et nerfs importants peuvent être affectés par le piercing de la langue.

À moyen et long terme, la pression et le frottement exercés par le fermoir ou la bille sur les dents et les gencives peuvent provoquer :

- des fractures des dents,

- des fissures et éclats de l’émail dentaire,

- une récession des gencives et un déchaussement des dents, des gingivites,

- une modification de la position des dents.

La bouche et les addictions

Le chirurgien-dentiste est la «sentinelle des addictions» : il est en position de prévenir un certain nombre d’addictions, en particulier au tabac, à l’alcool, et à d’autres drogues plus occasionnellement. Cependant, l’impact important des addictions sur la santé bucco-dentaire est insuffisamment connu par le grand public.

Tabac

Le tabac influe sur la physiologie de la cavité buccale et entraîne de nombreuses et lourdes conséquences au niveau bucco-dentaire : la perte des dents après l’évolution défavorable d’une parodontite, le développement de pathologies dentaires dues à la fumée du tabac, un retard de cicatrisation après des actes chirurgicaux intra-buccaux, une altération du goût, de l’odorat, des modi cations salivaires, des cancers buccaux...

Selon les études, une fumeuse a un risque de développer une parodontie 2 à 8 fois plus élevée qu’une non-fumeuse.

Alcool

La plupart des études concernant les effets de l’alcool sur l’état bucco-dentaire montrent principalement que l’alcool aggrave ou accélère les effets du tabac au niveau parodontal et les pathologies tumorales.

Il est également démontré que l’abus d’alcool affaiblit la parodonte, avec pour conséquence un édentement partiel, ou total prématuré.

Stupéfiants

L’utilisation régulière de drogues illicites peut provoquer des dommages significatifs sur les dents :

- Cannabis : cette herbe peut causer l’assèchement de la bouche et conduire à un risque accru de problèmes de gencives. La fumée peut causer le cancer de la bouche.

- Cocaïne : les utilisateurs frottent parfois la cocaïne sur leurs gencives, provoquant une ulcération de la gencive et de l’os sous-jacent. La cocaïne mélangée avec de la salive crée une solution très acide qui érode l’émail des dents et expose la dentine à des bactéries causant les caries.

La cocaïne et le crack provoquent l’assèchement de la bouche, ce qui augmente davantage le risque de carie dentaire.

- Ecstasy : les effets secondaires de cette drogue sur la santé dentaire se résument au grincement des dents, serrage de la mâchoire et à la bouche sèche.

- Héroïne : les personnes dépendantes à l’héroïne ont tendance à consommer plus d’aliments sucrés qui peuvent augmenter le risque de caries si l’hygiène dentaire est négligée.

L’héroïne peut également causer l’assèchement de la bouche et le bruxisme.

- Méthamphétamine : ce médicament provoque de graves caries dentaires dans un temps très court. La méthamphétamine est très acide et attaque l’émail des dents.

Elle est également synonyme de bouche sèche, bruxisme et mâchoire serrée. C’est de loin la pire catégorie de drogue pour la santé bucco-dentaire.