40 % des cancers sont évitables !

Chiffres clés des cancers

Incidence, mortalité des cancers en France et prévalence des facteurs de risques de cancers 

Chaque année en France, 382 000 nouvelles personnes apprennent qu'elles ont un cancer et 157 400 décèdent de la maladie. 3,8 millions de personnes dont 1.991.651 de femmes et 1.844.277 d'hommes vivent avec ou après un cancer. 

Part attribuable des facteurs de risques évitables dans la survenue des cancers 

Plus de 40 % des nouveaux cas de cancers détectés chaque année sont liés à l'exposition à des facteurs de risques évitables. La part des cancers d'origine génétique est de moins de 10 %. 

- Tabac 19,8 %

- Alcool 8% 

- Alimentation déséquilibrée 5,4 %

- Surpoids 5,4 %

- Certaines infections 4 %

- Expositions professionnelles 3 %

- Rayonnements UV 3 %

- Radiations ionisantes 1,8 %

- Manque d'activité physique 0,9 %

- Traitements hormonaux 0,6 %

- Ne pas avoir allaité 0,5 %

- Particules fines 0,4 %

Principaux facteurs de risques évitables de cancer

Le tabac, 1er facteur de risque évitable de cancer

Le tabac est le premier facteur de risque évitable de cancer: 68 000 nouveaux cas de cancers et 45 000 décès par cancers sont liés chaque année à sa consommation. 17 localisations de cancers sont concernées, dont poumon, bouche (pharynx, larynx, œsophage), vessie. 

Il est recommandé d'arrêter de fumer quel que soit son âge. S'il est possible d'arrêter seul, être accompagné peut se révéler plus efficace ; en effet, un fumeur a 70 % plus de chances d'arrêter s'il reçoit l'aide d'un professionnel. 

L'alcool, 2ème facteur de risque évitable de cancer 

En 2020, 23,7 % de la population âgée de 18 à 75 ans dépassaient les repères de consommation d'alcool. Ces consommations à risque étaient davantage le fait des hommes (33,2 % d'entre eux) que des femmes (14,7 %). 

L'alcool est le 2e facteur de risque évitable de cancers : 28 000 nouveaux cas de cancers sont liés chaque année à sa consommation et 16 000 décès par cancer. 8 localisa­tions sont concernées : sein, colon/ rectum, bouche/pharynx/larynx, foie, estomac, œsophage. 

Pour les personnes consommant de l'alcool, il est recommandé, pour limiter les risques sur leur santé, de ne pas consommer plus de 10 verres standard par semaine et pas plus de 2 verres standard par jour et d'avoir des jours dans la semaine sans consommation. Celles qui souhaitent un accompagne­ment pour diminuer ou arrêter leur consommation d'alcool, le recours et l'appui d'un professionnel de santé peut être une aide efficace. 

L'alimentation déséquilibrée 

Chaque année 19 000 nouveaux cas de cancers sont attribuables à une alimentation déséquili­brée. 28 % des adultes (18-54 ans) seulement consomment 5 fruits et légumes par jour. Les localisations les plus impactées sont le côlon, le rectum et les poumons. 

Une alimentation équilibrée et diversifiée, privilégiant les aliments d'origine végétale riches en fibres (les fruits, les légumes, les légumes secs et les céréales complètes) peut réduire le risque de développer un cancer. À contrario, des aliments peuvent augmenter le risque de développer certains d'entre eux. Ainsi, il est recommandé de limiter la viande rouge (pas plus de 500 grammes par semaine) et la charcu­terie (pas plus de 150 grammes par semaine) et préférer les viandes blanches, les poissons ou les œufs. 

Le surpoids et l'obésité 

En 2015 en France, 49 % des Français sont en surpoids ou obèses, 54 % des hommes et 44 % des femmes de 18 à 7 4 ans étaient en surpoids ou obèses (soit un adulte sur deux). Si la prévalence reste stable chez les adultes, elle augmente chez les adolescents: de 2009 à 2017, la proportion des 14-15 ans obèses est passée de 3,8 % à 5,2 %, et celle des adoles­cents en surpoids, de 17 % à 18,2 %. 19 000 nouveaux cas de cancers seraient attribuables à une surcharge pondérale. Le surpoids et l'obésité sont associés à un risque plus élevé de développer un cancer pour 14 localisations différentes dont : sein, foie, colon/rectum, rein, endomètre, pancréas... Pour prévenir le surpoids et l'obésité, il est recommandé de pratiquer une activité physique régulière (au moins 30 minutes par jour), de consommer des aliments contenant des fibres alimentaires, d'adopter une alimentation riche en fruits, légumes et de limiter les apports en graisse et sucre (que ce soit en termes de fréquence ou en quantité). 

Les cancers de la peau 

Chaque année, plus de 100 000 cancers de la peau sont détectés, dont 15 500 mélanomes (cancer de la peau le plus agressif), responsables de 1 975 décès. 

80 % des cancers de la peau sont liés à une exposition exces­sive aux rayons UV. Ils sont également favorisés par les coups de soleil pendant l'enfance. En effet, jusqu'à la puberté, la peau des enfants est plus fine et leur système pigmentaire est immature. Ils sont alors plus vulnérables aux effets cancé­rogènes des rayons UV. Avant l'âge de 3 ans, il est même recommandé de ne pas exposer les enfants aux rayons UV. Une protection efficace contre les risques de cancer de la peau liés aux rayonnements UV passe en priorité par la recherche de l'ombre, la non-exposition au soleil aux heures les plus chaudes (de 1 Oh à 14h en Outre-mer et de 12h à 16h en métropole), le port de vêtements couvrants, d'un chapeau à large bords et de lunettes de soleil. L'application régulière d'une crème solaire d'indice élevé, sur les zones non couvertes, est recommandée en complément de ces modes de protection. Ces règles sont valables quelles que soient les activités de plein air. 

Le dépistage des cancers

Le dépistage du cancer colorectal 

Le dépistage tous les 2 ans, par test immuno­logique, est recommandé aux femmes et aux hommes de 50 à 7 4 ans sans symptômes ni facteurs de risques (antécédents personnels ou familiaux). Il permet de détecter précocement un cancer et d'augmenter les chances de guérison. Ce dépis­tage permet également de détecter un polype et de l'enlever avant qu'il ne se transforme en cancer. Il y a eu 43 300 nouveaux cas en 2018 (23 200 hommes et 20 100 femmes) et 17 000 décès (9 200 hommes et 7 900 femmes). 

La participation à ce dépistage reste très faible. En 2020-2021, elle n'est que de 34,6 %, bien en deçà de l'objectif européen de 65 %. Pourtant, ce cancer est le 3e le plus fréquent chez l'homme et et 2e chez la femme. Il est également la 2e cause de décès par cancer en France. Alors que détecté à un stade précoce, la survie à 5 ans atteint 90 %. Elle n'est que de 14,3 % lorsque ce cancer est détecté à un stade métastatique.

Le dépistage du cancer du sein

Le dépistage du cancer du sein -une mammographie et examen clinique des seins- est recommandé tous les 2 ans aux femmes de 50 à 74 ans sans symptômes ni facteurs de risques (antécédents personnels ou familiaux). Dès 25 ans et sans limite d'âge, un examen clinique des seins est à réaliser tous les ans par un professionnel de santé. Grâce au dépistage, une éventuelle anomalie ou un cancer peuvent être détectés avant l'apparition de symptômes et augmenter ainsi les chances de guérison. Il y a eu 58 500 nouveaux cas en 2018 et 12 100 décès. Sur la période 2020-2021, la participation à ce dépistage est de 46,6 %, soit 4 994 689 femmes dépistées, bien en deçà de l'objectif européen de 70 %. Pourtant, détecté à un stade précoce, la survie à 5 ans est de 99 %. Elle n'est que de 26 % lorsque ce cancer est diagnostiqué à un stade avancé.

Le dépistage du cancer du col de l'utérus

Le dépistage du cancer du col de l'utérus, par prélèvement cervico-utérin, s'adresse aux femmes de 25 à 65 ans. Les intervalles recommandés sont : tous les 3 ans de 25 à 29 ans, après 2 premiers prélèvements normaux à un an d'intervalle, et tous les 5 ans de 30 à 65 ans. Ce dépistage concerne les femmes vaccinées ou non à l'adolescence contre les HPV. Il y a eu 2 900 nouveaux cas et 1 100 décès par an (2010-2018). La participation au dépistage du cancer du col de l'utérus sur 2018-2020 atteint 58,8 %, soit 10 324 000 personnes (2017-2019), un peu plus de 10 points en deçà de l'objectif européen fixé à 70%. Ce dépistage permet de repérer le plus tôt possible des lésions précancéreuses, de les surveiller ou de les soigner et, ainsi, de prévenir l'apparition d'un cancer. Grâce au dépistage, 90 % des cancers du col de l'utérus pourraient être évités.