Les vernis de plus en plus green .2

L’anti-gaspillage comme nouvelle préoccupation

À bien y réfléchir, rares sont les femmes qui terminent leur flacon de vernis à ongles. Soit le pinceau est trop court et ne permet pas de bien récupérer toute la matière, soit la base est trop large, soit le flacon est trop grand et la formule s’altère avant que l’on ait terminé le flacon.

Des marques engagées s’intéressent donc désormais à cette problématique et travaillent sur de nouveaux designs, plus ergonomiques et permettant de ne plus gâcher. La marque «Clever Beauty» a imaginé un flacon anti-gaspillage, grâce à un bouchon astucieux qui permet de puiser l’intégralité du vernis sans en perdre une goutte ! Il suffit d’une pression sur le bouchon pour faire descendre le pinceau jusqu’au fond du flacon. Le pinceau large permet par ailleurs de couvrir la totalité de l’ongle en un seul passage.

La tendance du vernis D.I.Y. (Do It Yourself)

La tendance est née il y a quelques années et s’affirme de plus en plus : fabriquer soi-même ses cosmétiques est un nouvel état esprit, un mode de vie pour certain(e)s et, surtout, une envie de faire soi-même en maîtrisant la composition de ce que l’on va appliquer sur sa peau, ses cheveux et ses ongles. Cette tendance forte s’est immiscée il y a peu dans l’univers des vernis à ongles.

Les avantages
- Vous ne fabriquez que la juste quantité de vernis en l’adaptant précisément aux besoins de votre cliente. Il est par exemple possible de ne faire que la quantité pour une pose mains ou mains et pieds.
- Vous pouvez créer des couleurs uniques, puisque la palette est infinie.
- Vos clientes peuvent partir d’une base safe et vegan.
- Le prix de revient pour votre cliente est plus intéressant qu’un vernis prêt à l’emploi (une fois les coûts de matériel amortis).

Comment faire ?
1. Choisissez les colorants de votre choix et ajoutez-les dans la base de vernis déjà prête à l’emploi.
2. Mélangez.
3. Transvasez le mélange dans un flacon de vernis vide.
4. C’est prêt, il n’y a rien d’autre à faire !
Pourquoi ne pas proposer dans votre institut des vernis à ongles éco-friendly que vos clientes pourraient confectionner elles-mêmes ?

Les marques rivalisent d’ingéniosité pour proposer les formules les plus «safe» possibles, tout en optimisant sans cesse le rendu et la tenue des produits

À L’assaut de la certification naturelle

En 2011, un vernis à ongles certifié Cosmébio de la marque So bio etic’ avait été mis sur le marché, avant d’être ensuite retiré.

Il faudra ensuite attendre 2019, pour voir arriver le premier vernis à ongles certifié «naturel» selon les cahiers des charges NaTrue et BDIH, proposé par la marque allemande Logona. Une formule innovante à base de résine naturelle de Shellac et un rendu «sans odeur» qui suscite la curiosité.

Le 1er vernis à ongles certifié «naturel»
Nous avons posé quelques questions à Charlotte Cartereau, Chef de produit chez Logona.

En quoi cette nouvelle gamme de vernis se distingue-t-elle de la concurrence ?
La formulation des vernis naturels Logona est une innovation mondiale ! C’est la première gamme de vernis à ongles certifiée BDIH et Nature sur le marché. Les ingrédients controversés, potentiellement dangereux pour la santé, utilisés dans les produits conventionnels (formaldéhyde, résine de formaldéhyde, toluène, phtalate de dibutyle, benzophenone) ne sont pas utilisés dans la formulation des vernis naturels Logona.

Vous utilisez une résine de Shellac. Pourriez-vous nous en dire quelques mots ?
La matière première servant à l’obtention de la gomme-laque est une substance résineuse trouvée sur les arbres, secrétée par la cochenille. Cette substance résineuse est séparée du bois, broyée, lavée puis séchée. La gomme-laque ainsi obtenue est ensuite mise sous forme liquide et enfin employée comme agent filmogène dans les vernis naturels Logona.

Votre formule est-elle vegan ?
Comme la gomme-laque est un produit d’origine animale, les vernis naturels Logona et le vernis de finition Top Coat ne peuvent pas être «vegan».

Quelles difficultés avez-vous rencontrées lors du développement de cette gamme ?
C’est un développement qui a été très long, sur plusieurs années, et qui a nécessité beaucoup de recherche et développement pour proposer une formule 100 % naturelle mais couvrante avec des coloris tendances pour répondre aux attentes des consommatrices.

Avez-vous fait des concessions, notamment sur la tenue ?
S’il est appliqué sur des ongles propres avec une couche de top coat Logona ensuite, le vernis naturel Logona tient de façon remarquable.
Le temps de séchage est légèrement plus long qu’un vernis classique. L’application du top coat Logona après la couleur est indispensable pour un résultat bien brillant.
Ce qui fait que notre vernis, appliqué seul, est très apprécié des consommatrices qui aiment un effet mat sur les ongles !

À retenir

Les vernis éco-friendly n’ont cessé de se développer depuis deux ans. Les marques rivalisent d’ingéniosité pour proposer les formules les plus «safe» possibles, tout en optimisant sans cesse le rendu et la tenue des produits.

Certes, les teintes proposées sont souvent réduites et la tenue parfois encore perfectible. Mais cette forte tendance des vernis green a le mérite de nous montrer combien beauté et santé sont désormais étroitement liées. 



Une étude sans précédent
Cécilia Lecoq, fondatrice et gérante du blog Ceci-lia (éthique & plaisir), a récolté des fonds via une campagne de financement participatif afin de réaliser le projet d’étude #vernissansPE. L’objectif ? Mesurer tout d’abord l’effet des vernis à ongles sur la santé, puis encourager et soutenir les meilleures marques. Le consommateur mais également le marché des vernis à ongles pourront ainsi évoluer vers des formules plus respectueuses de la santé et de l’environnement.
Après avoir récolté les fonds, Cécilia Lecoq a fait appel au test OEDT (Œstrogenic Endocrin Disruptor Test) qui signifie «Test de Perturbateur Endocrinien Oestrogénique», développé par le Laboratoire Ephyla avec l’Université de Bretagne Sud.
Cette méthode d’analyse a permis de connaître et de mesurer l’effet «Perturbateur Endocrinien» de type œstrogénique de chacune des 12 références.
Sans grande surprise, ce sont les vernis laque traditionnels (attention, cela ne concerne que ceux qui ont été analysés) qui ont posé le plus de soucis. Dans des conditions expérimentales, quatre produits ont présenté une activité œstrogénique mesurable équivalant à 2 à 100 fois le seuil critique du postulat de l’étude.
Pour découvrir l’étude dans son intégralité : https://ceci-lia.fr/etude-vernis-sans-effet-pe