J'ai testé des manucuries .1

Les manucuries nous ouvrent une expérience sur tout un univers entre les vernis classiques, semi-permanents, bio, à l’eau, écolos, traitants, sans parler des rituels venus du monde entier, des approches traditionnelles ou branchées. 

Bref ! J’ai voulu tester afin de vous apporter une vision large de ce type de soin de beauté. Eh bien je n’ai pas été déçue car «c’est un voyage».

Petit bêtisier

Parlons français !
Je suis en overdose de ces instituts où non seulement les employées parlent à peine français, mais passent leur temps à parler entre elles dans leur langue natale. C’est-à-dire que tout commence lorsque l’esthéticienne vous demande ce que vous souhaitez et que vous devez répéter trois fois ce que vous attendez et qu’elle doit appeler la patronne pour comprendre ce que vous voulez au juste : ne pas couper les ongles, limer pour donner la forme… Elles passent leur temps à parler entre elles, on ne comprend pas un mot et on se sent de trop.

Stop les boîtes vocales !
Je sais bien c’est un problème lorsque l’on dirige un institut et que le personnel coûte cher, mais spécifiquement pour tous les spécialistes de la manucurie, une fois sur deux, j’ai eu une boîte vocale sur laquelle j’ai laissé un message. Une fois sur deux, on ne me rappelle pas et c’est à moi de tenter à nouveau un contact. Sans parler des messageries pleines sur lesquelles on ne peut pas laisser de message. Je ne comprends pas !

Montrez-moi vos diplômes !
Parfois, le niveau de qualité de la prestation est si bas que de toute évidence l’esthéticienne n’a aucun diplôme, ni aucune véritable formation. Je pensais innocemment que le CAP était obligatoire. J’ai posé la question à quelques écoles. Il y a un flou : pas de législation pour les prothésistes ongulaires. Pour les manucuries : vernis classiques ou semi-permanents, le CAP n’est pas obligatoire à condition que dans l’institut il y ait une personne qui ait un CAP et supervise les «juniors» et, d’autre part, les juniors doivent au moins être en cours d’études. Mais, il n’y a pas de contrôle… La porte est ouverte à n’importe quoi… Je peux en témoigner.

Les très chinois
J’avais mes habitudes depuis 20 ans chez mon esthéticienne excellente à laquelle j’étais fidèle. 
Jusqu’au jour où j’ai rencontré une incompatibilité avec sa marque de vernis, elle tenait à celle-ci, j’ai cessé d’aller chez elle. J’ai déménagé dans un autre quartier, pour faire ma manucurie, j’ai découvert trois centres de manucurie, tous chinois.

La technicienne arrive en courant de la rue
Dans le premier, il était très compliqué d’avoir un soin car le propriétaire avait trois instituts du même type, il fallait téléphoner et quelqu’un arrivait de la rue d’à côté pour faire la prestation et, au final, la prestation était très banale.

Vive le black !
Dans le second : ouvert 7/7 jours, de très tôt le matin jusqu’à pas d’heure le soir. Prestation correcte, mais un état de saleté repoussant. Au moment de payer, je tends ma Carte Bleue pour payer les 35 €, elle me dit : «Ah non je ne prends pas la Carte Bleue car nous avons un souci technique». Or, je n’avais que 20 € en espèces et pas de chéquier. Je lui tends les 20 € et lui dis : «Je vais aller retirer le reste au distributeur dans la rue» et là, elle sort du placard un TPE de CB et me débite les 15 € restants ! Il n’y a pas de mal à faire du black n’est-ce pas ?

Des manucuries jusqu’à plus d’ongles…
Le troisième fut celui dans lequel j’ai été fidèle pendant plus d’un an bien qu’il ne soit pas idéal, mais il m’arrangeait bien. Deux postes pour la manucurie et trois pour la beauté des pieds avec la possibilité d’allier la manucurie pendant la beauté des pieds. Il y avait en permanence cinq ou six employés. Marque : O.P.I Manucurie classique à 20 € et à 35 € pour le semi-permanent, avec une carte de fidélité. Quelle que soit l’heure, on m’a toujours accueillie. Au cours de la même prestation, je pouvais avoir trois personnes différentes : une nettoyait les ongles, la seconde les préparait et la troisième posait le vernis. C’était une ruche, les esthéticiennes ne se reposaient pas une minute. Toutes agréables, compétentes et joyeuses. Les manucuries ou beautés des pieds étaient impeccables, rien à dire. Tout était complet avec gommage, massage, hygiène parfaite, sauf qu’elles utilisaient systématiquement un ponçage électrique de l’ongle même avec un vernis classique et alors que j’allais mettre à nouveau un vernis classique. 

Au bout de quelques mois, les ongles traumatisés étaient fins comme du papier et il fallait des mois de traitements régénérants hyper performants pour qu’ils cessent de se dédoubler.

Le souci, en ce qui concerne ce type d’instituts, est qu’il y en a pléthore à Paris. J’en ai compté parfois trois dans la même rue ! Ces espaces cassent le marché avec des prestations parfois à la limite de l’arnaque. Mais, malgré tout, certaines prestations sont bien faites.

Je finis par prendre la lime et faire le limage pour montrer ce que je souhaite

L’expérience la plus décevante

La prise de rendez-vous et l’accueil
J’avais trouvé les coordonnées sur Internet, avec le nom très branché de «Nails Bar» dans le quartier chic des Invalides. En arrivant, aucune mention du nom, un tout autre nom même. J’entre et suis surprise de l’accueil. La personne me regarde comme si je n’étais pas attendue. Je me suis dit que je m’étais trompée. Je dis mon nom, elle me fait répéter trois fois, ce qui me confirme que je me suis trompée. 
Elle demande alors à la patronne qui affirme que j’ai bien rendez-vous. Tout s’explique : le personnel asiatique ne comprend pas les noms français.

L’espace, l’environnement
Déco très moderne et assez jolie. Six postes de manucurie en «bar», plus deux postes de beauté des pieds avec bains. Au sous-sol, il y a des cabines de soins et d’épilation. Un écran plat au mur diffuse des clips musicaux.

La manucure s’installe à côté de moi et éclate de rire devant son portable

Le soin lui-même
La catastrophe ! J’avais pris rendez-vous pour une manucurie classique. Une très jeune fille s’occupe de moi. Elle comprend à peine le français. Elle me demande quelle forme je souhaite, je souhaite une forme «plutôt carrée». Elle commence son limage et rapidement je m’aperçois qu’elle est en train de me faire des ongles tout plats et ronds. Gentiment, je lui explique qu’il faut limer sur les côtés pour faire la forme carrée. Elle essaie et n’y arrive pas. Donc, je finis par prendre la lime et faire le limage d’un ongle pour lui montrer. Elle reprend la lime, essaie mais ne peut y arriver. 

Du coup, la patronne arrive et parle en chinois à son employée. C’est elle qui me fait le limage. Raté. Les ongles sont bien carrés mais certains sont longs, d’autres courts, certains avec les coins qui ressortent et d’autres ne sont pas symétriques… Le reste de la manucurie a été à l’avenant. Je me suis retrouvée avec un vernis pâteux et mal posé que j’ai enlevé le soir même en rentrant. Mais l’expérience ne s’arrête par là. À la fin, pour sécher le vernis, je pose mes mains sous un appareil qui souffle de l’air frais. Parfait ! On gagne du temps. Pendant ce temps, la manucure qui n’a plus rien à faire s’installe à côté de moi avec son téléphone portable. Elle pianote et regarde je ne sais quoi mais éclate de rire en permanence !

Les produits
Trois marques : O.P.I, Essie et une marque coréenne inconnue.

Le plus
Même en réfléchissant, je ne trouve pas.

Le moins
Tout est dit dans le récit d’expérience. Même si le prix est modique, ce n’est pas une manucurie ou bien je suis tombée sur la petite dernière qui en était à son premier jour d’apprentissage. 
Mais dans ce cas, la patronne supervise, corrige pour prendre soin de la qualité pour la cliente.

Durée et prix
45 minutes, 22 €.

Les manucuries indiennes et népalaises

La prise de rendez-vous et l’accueil
J’ai eu la sensation d’une grande disponibilité au téléphone. Ne sachant pas si le salon serait ouvert à la date qui m’arrangeait, on m’a rappelée pour me préciser les horaires avec beaucoup de gentillesse. À plusieurs reprises, j’ai eu des soucis pour venir, à chaque fois, la personne était d’une disponibilité remarquable.

L’espace, l’environnement
C’est un tout petit institut de quartier à Paris. 
Déco très kitch avec des gravures indiennes partout. Mobilier très vieillot. Personnel vêtu de jeans usés. J’étais «refroidie». On m’a laissée attendre au moins quinze minutes alors qu’il n’y avait personne dans le salon, mais la «patronne» était au téléphone. Dès qu’elle a terminé, elle a donné l’ordre de s’occuper de moi. 
Tout se passe dans la pièce d’accueil : épilationdu visage au fil, manucurie, beauté des pieds. 
Un service de massage a lieu dans la pièce à côté sur un lit de soin très sommaire et pas du tout isolé (je l’ai vu en allant aux toilettes lorsque j’ai traversé tous les espaces, dont la salle de massage).

Le soin lui-même
Malgré le côté rudimentaire, la manucurie était impeccable. Bon nettoyage, bon limage, exactement ce que j’ai demandé, bon traitement des cuticules, gommage excellent avec un vrai massage et pose de vernis classique parfait.

Les produits
Officiellement c’était O.P.I. Mais je pense que c’était une contrefaçon, ce qui est très classique dans ce type de salon, c’est une supposition.

Le plus
La grande gentillesse du personnel et… le prix ridiculement bas. On peut se demander combien est payé le personnel ?

Le moins
L’environnement vraiment pas terrible.

Durée et prix
45 minutes, 15 €.