Les Françaises et leur âge : pourquoi est-ce si tabou ?

À l'occasion de la parution de son dernier livre «J'ai l'âge que je veux» Éditions Leduc, Natacha Dzikowski, bloggeuse bien-être et auteure, nous apporte ses éclairages sur les origines de ce tabou, mais aussi la clé de l'âge heureux. 

Prendre de l'âge VS vieillir

Une confusion existe entre prendre de l'âge - qui est un phénomène complètement naturel étant donné qu'à partir du jour de notre naissance nous prenons de l'âge -et vieillir, comme l'explique Natacha Dzikowski: «On peut tout à fait prendre de l'âge sans pour autant avoir un vieil­lissement accéléré de son corps. Encore faut-il connaître les actions qui permettent de prolonger sa vitalité et donc sa longévité, et ce qui, au contraire, va accélérer le vieillis­sement cellulaire et faire que l'âge est une sorte de dégra­dation. On peut tout à fait prendre de l'âge sans avoir de «moins»». La spécialiste bien-être considère l'âge comme une chance, la jeunesse étant selon elle «un état transi­toire qui dure une dizaine d'années». Elle ajoute même qu' «être jeune est un état d'esprit». 

Un manque d'informations

C'est au cours de ses recherches et de ses lectures de nombreux travaux scientifiques que Natacha Dzikowski a mesuré le manque de communication autour du fonction­nement du corps passé 50 ans. C'est entre autres pour cette raison qu'elle a orienté son expertise : «J'ai décidé de communiquer autour de ces sujets liés à l'âge et de faire de la pédagogie sur le fonctionnement et les besoins du corps. Je tiens à expliquer pourquoi le métabolisme évolue au fur et à mesure que l'on prend de l'âge. Lorsque l'on sait comment fonctionnent les choses, on est plus à même de prendre les bonnes décisions en matière d'hygiène de vie globale. C'est quand on ne sait pas que l'on est à la merci de n'importe quelle théorie fumeuse ou régime à la mode ! Cela fait en général plus de dégâts que cela ne créé de choses vertueuses ... ». 

La femme ménopausée, si peu considérée...

Comme pour les problématiques liées à la santé évoquées au travers de notre article «Pourquoi les femmes sont-elles moins bien soignées que les hommes ?», paru dans notre numéro de décembre 2022, l'un des facteurs à l'origine de la stigmatisation des femmes ménopausée est le fondement de notre société. «Nous sommes dans une société judéo-chrétienne, nous arrivons au raccourci qui pose qu'un corps désirable est un corps qui se reproduit. À partir du moment où les règles s'arrêtent, si la femme a construit toute sa féminité autour de la mater­nité - ce qui est souvent le cas -, elle ne sait plus comment définir son «être femme». Or, on peut être une femme sans être une mère!» explique l'experte. 

Les inégalités homme-femme

Vieillir est un tabou. Pour de nombreux Français, cela est syno­nyme de maladie, de décadence, de perte de vitesse, on a l'impression de ne plus être bon à rien ! Ceci est encore plus vrai chez les femmes, victimes de nombreuses injonctions selon Natacha Dzikowski. : «Nous sommes dans une société d'image dans laquelle les femmes sont plus sujettes que les hommes aux injonctions liées à l'âge. De ce fait, pèsent sur elles un certain nombre de critères liés au physique que n'ont pas les hommes. Un homme qui a 55 ans, un peu bedonnant avec des cheveux poivre et sel, sera perçu comme un bon vivant. À l'inverse, une femme un peu bedonnante avec des cheveux poivre et sel, sera vue comme une femme ménopau­sée ! Il y a une inégalité de fond. Je me bats contre cet âgisme qui est une discrimination absolue !». 

Un manque de modèles

Les couvertures en papier glacé des magazines féminins ou encore les affiches publicitaires mettent de plus en plus en avant des femmes d'âge mûr. Néanmoins, la spécialiste déplore le manque de modèles plus universels, auxquels les femmes pourraient plus facilement s'identifier : «On a un souci de représentation dans la société. Prenez les couvertures des magazines. Quand on veut mettre en avant une femme dite «mature», on choisit les actrices comme Andie MacDowell, Julia Roberts ou Sophie Marceau en France... Mais c'est trop loin des gens ! L'identification n'est pas facile à faire. Personnellement, ma communauté fonctionne car je suis une personne «normale»» explique amère Natacha Dzikowski. 

L'alimentation : pilier de l'âge heureux

Si l'on se réfère à l'ouvrage de Natacha Dzikowski, on comprend facilement que l'ali­mentation est un pilier fondamental du bien­vieillir. 

«L'alimentation longévité est une alimenta­tion qui : 

- élimine le sucre raffiné, véritable poison pour la silhouette, le microbiote et la peau. Le sucre est addictif et crée un état inflammatoire propice aux développements des maladies dites de civilisation : obésité, diabète de type 2 ... Donc, exit les sucreries, les viennoiseries, les gâteaux, les barres et toutes les farines blanches qui sont remplacées par des farines semi-complètes,

- privilégie les aliments à index glycémique (le pouvoir sucrant d'un aliment) bas comme l'avocat, les amandes, les courgettes, le quinoa, la pomme, les lentilles... 

- respecte les besoins énergétiques du corps: le soir on dîne très léger avant 20h00 car la nuit, le corps se régénère et les organes ont d'autres missions que la digestion. Idéalement, un potage, un demi-avocat, un œuf mollet. Au déjeuner, on associe protéines et légumes. Les protéines sont des briques essentielles pour l'organisme. On les consomme végétales ou animales comme on préfère. On privilégie un petit-déjeuner salé pour éviter de suractiver le pic d'insuline de 11 h00. Par exemple, deux tranches de pain noir ou aux graines de lin, de chanvre, de courges et du fromage frais de brebis ou de chèvre à tartiner, 

- évite les aliments industriels sursaturés en acides gras trans nocifs pour la santé : plats industriels, chips, charcuterie, pizzas surgelées...,

- fait le plein en antioxydants et en oligo-éléments : vitamines A, C, E, sélénium, zinc, magnésium. Par exemple, le kiwi (vitamines A, C, E), l'avocat (vitamine E), les amandes, les noix du Brésil, les légumes verts, les lentilles, le quinoa».